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Arts

CLIQUE EXCLU DE NOEL : 1er chapitre du prochain livre de Louis Lanher « Les féministes n’auront pas l’Alsace et la Lorraine »

Élevé par des femmes, Louis Lanher, en grandissant, a été confronté à la théorie du genre appliquée à sa belle-famille et s’est livré à une observation quasi ethnologique des ravages combinés de l’éducation et du féminisme contemporain.
Avocat de formation, aujourd’hui journaliste et réalisateur, il a publié Microclimat, Un pur roman, Ma vie avec Louis Lanher et Trois jours à tuer
(éditions Au diable vauvert).

Rendez-nous les femmes. Et les hommes aussi.
Un essai vérité par Louis Lanher

Avant-propos salvateur

Constatant que les féministes modernes imposent n’importe quoi en argumentant n’importe comment, l’auteur s’accorde les mêmes libertés pour ériger ses théories du mauvais genre en vérités indépassables. Une croisade idéologique où l’honnêteté intellectuelle, le bon sens et la culture ancestrale n’ont pas leur place, balayés par les passions d’un homme qui a trop de comptes à régler avec sa belle-mère, ses supérieures hiérarchiques et les compagnes de ses amis. Un livre où toutes les femmes sont associées à ses récriminations, dans une vision simplifiée du débat d’idée, gage de modernité. Un ouvrage réellement féministe, tant dans l’esprit que par la méthode de travail employée.
Les féministes contemporaines tentent de nous rendre la vie impossible. Et on n’ose imaginer les blessures personnelles qui ont conduit ces femmes d’élite à porter des jugements aussi hasardeux sur leurs semblables. Dans l’espoir de partager leurs malheurs, elles entreprennent d’atomiser le masculin, en créant un délit d’homme qui colle à la peau du mâle. Pour nous désintoxiquer de ces êtres malsains, elles dressent un monde d’interdictions, avec de lourdes peines, comme dans les pays scandinaves. Elles érigent en veau d’or le féminin, devenu synonyme d’humanité tout entière, contre l’avis des principales intéressées. La pureté de leur discours est un obstacle au déploiement de toute forme de tolérance propre aux sociétés évoluées, et pourtant, leurs certitudes prêtes à emploi sont en passe de devenir incontournables. Elles ne supportent pas l’à-peu-près de nos amours et lui préfèrent une société propre comme un sou neuf, où nous serons tous les mêmes, débarrassés de notre altérité, à l’abri de nos aspérités.
Il est temps de créer un front républicain contre ces extrémistes d’un nouveau monde, et de réunir toutes les bonnes volontés pour les bouter hors de nos foyers.
Débarrassés des féministes, il nous deviendra alors à nouveau possible d’aimer les femmes. Et les hommes aussi, en toute décontraction.

L’auteur. Se citant.

Post-scriptum pour mes intimes : Je vous souhaite une excellente lecture de cette fiction où tout est faux. N’allez pas vous y reconnaître, j’ai beaucoup d’imagination.
Post-scriptum pour tous les autres : Je vous souhaite une excellente lecture de ce document où tout est vrai. N’en doutez pas, je me suis bien renseigné.

 

Les féministes plus fortes que la nature 

Pour les adorateurs de la cause féminine, la nature est une odieuse source de contrariétés. Dans la savane, pas de ministère du Droit des lionnes, guères plus de vestiaires ou de taxis roses réservés aux gnous femelles ; pire, même un impala semble avoir le droit de s’accoupler avec une multitude de compagnes, sans que cela ne déclenche le moins du monde une reconduite à la frontière pour polygamies et vilaines moeurs. Il faut se résoudre à l’évidence, la savane, la jungle, la nature, tout ce qui s’éloigne des centres-villes, a horreur du modernisme. L’égalité des sexes à tout crin n’est vraiment pas une urgence et le secrétariat d’État en charge des Droits des femmes serait plastiqué à peu près partout en dehors du 7e arrondissement parisien.

À l’aune de la pensée évoluée, c’est-à-dire féministe, comment ne pas être outré par le spectacle archaïque de ce lion paresseux qui cligne péniblement des yeux sous un baobab géant, pendant que ses femelles s’évertuent à :

— élever les gosses

— ramener à manger

— faire cuire le dîner, à tout le moins le désosser pour le rendre plus présentable à leur roi.

Et comment cet extrémiste du patriarcat remercie-t-il ses ménagères ? Je vous le donne en mille :

— Il les protège des agresseurs extérieurs

— Il les honore régulièrement.

N’en jetez plus, le lion est une insulte aux efforts entrepris par les rédacteurs de feus les abcd de l’égalité, un mammifère sourd au progrès social, viscéralement attaché au mythe des Trente Glorieuses, où pour faire tourner le pays, maman à la vaisselle était au moins aussi importante que papa assoupi près du barbecue.

Il en faudra des séminaires de rééducation de Najat Vallaud-Belkacem pour ramener le lion sur le droit chemin.

— Monsieur le lion, j’aimerais vous parler d’égalité. Si vous êtes un lion, et non une lionne, c’est parce que votre éducation vous y a conditionné. Vous n’avez aucun droit naturel à dominer.

— Madame la Ministre, permettez-moi de vous dire que les phéromones qui se dégagent de votre corps de femelle me donnent terriblement envie de vous monter. Et que l’éducation n’a rien à voir là-dedans. Je suis né comme ça. Et vous aussi. D’ailleurs, vous minaudez.

Un forcément bref échange entre le lion et l’ex-ministre du Droit des femmes donnerait à peu près ça, une remise en cause désastreuse des thèses lgbt et des directives communautaires visant à transformer ces brillantes opinions en vérités pour les manuels scolaires.

Dans ces conditions, comment voulez-vous qu’un discours un tant soit peu sensé, féministe, faut-il encore le préciser, accorde un quelconque crédit à la nature ? Cette nature, putain de Dieu !, qui fait mourir les alpinistes en hors-piste et noie les navigateurs du Vendée Globe. Cette nature qui offre des millions de spermatozoïdes chaque jour aux humains mâles et décuple leur désir à la vue du moindre bout de dentelle, jusqu’à leurs soixante-quinze ans s’ils le souhaitent, afin de reproduire l’espèce. Mais cette nature qui ne fait pondre qu’un ovule par mois aux humains femelles, et décuple plutôt leur volonté de ne pas trop laisser passer leur chance de fonder une famille stable, avec maman-maman et du feu dans la cheminée. Et de la viande dans le frigo. Cette nature qui fait de l’homme un polygame patenté, et de la femme une monogame contrainte. Cette nature qui rend moins désirables les femmes moins fécondables, mais sexuellement plus bankables les cinquantenaires mâles aux cheveux poivre et sel, parce que la quantité de viande ramenée dans le frigo est généralement plus importante sur le tard. Cette nature, décidément une belle putain, qui donne plus de force physique aux mâles pour leur permettre de chasser le mammouth dans la toundra, et qui les dote de gros poils un peu partout afin qu’ils n’aient pas trop froid dans cette toundra, parce que c’est long de tuer un mammouth avec des lances. Cette nature qui n’a pas développé la même force physique pour les femmes, mais les a dotées de fesses un peu plus grosses où elles peuvent stocker la graisse pour le lait de leur progéniture. Cette nature qui fait mourir les femmes plus tard, leur permettant de couver cette progéniture au moins jusqu’à maturité.

Vous ne vous êtes pas reconnu(e) dans cette description binaire de l’humanité ? C’est normal, je ne suis ni anthropologue ni endocrinologue, et je ne sors que rarement de chez moi. Mais comme tant d’autres en ce moment, cela ne m’empêche pas d’asséner le vrai. N’avoir aucune compétence pour tempérer mes certitudes est une garantie d’efficacité de mes propos, mes idéaux antiféministes s’adaptent au niveau d’exigence intellectuelle du débat contemporain. Plutôt que de me documenter, je vais prêcher sans crainte.

Oui, cette nature voudrait faire de nous des animaux. Avec des femelles qui iraient jusqu’à choisir le meilleur chasseur pour nourrir la famille.

Vous anticipez l’immonde conséquence de ces procédés naturels : les femmes seraient intéressées par le compte bancaire de l’homme mûr. Et l’homme mûr serait captivé par la fermeté de la peau, et les seins bien pleins de femelles jeunes, en pic de fertilité.

À croire qu’Arnaud Lagardère s’affiche avec un mannequin de vingt-trois ans et que tous les hommes feraient comme lui, s’ils avaient un peu plus de reconnaissance sociale, c’est-à-dire un appartement pas trop loin du centre-ville.

Heureusement, ouf, mille fois ouf, ceci n’était que pure fiction. Vous pouvez respirer, voici le féminisme. Et avec lui, une réécriture totale de la société depuis quarante ans, pour mettre k.o. la nature, le biologique, et le mythe de la femelle intéressée par la viande de mammouth.

Le féminisme et son nouveau concept, sa cerise sur le gâteau : la théorie du genre, qui met fin à nos différences hommes-femmes. Pardon, femmes-hommes, pour créer un nouvel être, une entité unique égale à elle-même par la démonstration magistrale que voici.

À partir de maintenant, vous serez gentil de ne pas contredire ce qui va être écrit, et encore moins d’en rire, car il s’agit de la théorie officielle, promue par la Commission européenne et par ma belle-mère ; et aller contre ces affirmations équivaut à :

— avoir de sérieux problèmes lors des déjeuners en famille

— avoir urgemment besoin des cours de rééducation de Najat Vallaud-Belkacem pour assimiler cette théorie qui n’existe pas.

Donc, voilà, à partir de tout de suite, soit vous êtes avec nous, soit vous sortez de la modernité, au revoir, la Manif pour tous, c’est tout là-bas, au bout de la rue.

J’en reviens donc au merveilleux tour de passe-passe qui fonde le féminisme contemporain. Un coup de bonneteau magistral, Sylvain Mirouf, sors de ce corps !, c’est parti :

« On ne naît pas femme, on le devient. »

Pendant cinq ans, j’ai cru que cette phrase était à mettre au crédit de ma belle-mère, qui la répétait lors des réunions familiales entre la dinde et le champagne. Ma belle-mère, mère de quatre filles et féministe patentée, qui, avant de devenir drh chez Nestlé Grand Chocolat France, avait étudié les sciences sociales et écrit une thèse sur les études de genre. Une oeuvre fougueuse de jeunesse, fort bien troussée, qui vint confirmer tout ce qu’elle soupçonnait déjà de l’oppression masculine. Un travail qui loin de l’isoler de l’autre moitié de l’humanité contribua à lui assurer un large succès auprès des hommes, ravis qu’on s’intéresse d’aussi près à eux. La suite de sa vie amoureuse, harmonieuse, est venue confirmer la tendance ; ma belle-mère nous avait surtout adressé un formidable message d’amour. Tout homme peut lire sa prose sans se sentir agressé, voilà sans doute pourquoi ce travail de qualité n’est aujourd’hui toujours pas référencé au secrétariat d’État en charge des Droits des femmes. Ma belle-mère appartient à cette branche trop conciliante du féminisme de combat, une petite chapelle de collabos heureuses.

Ma compagne Lolie Blue a failli reprendre le flambeau trente ans plus tard à Science Po Paris en envisageant un mémoire sur La sous-représentation des femmes dans le cinéma, elle avait ses conclusions dans le titre, mais n’eut pas l’énergie nécessaire aux développements qui devaient précéder. Et puis elle aussi finit par collaborer, préférant les douceurs d’un week-end en amoureux aux barricades.

Avec un tel cv, ma belle-mère aurait très bien pu être l’auteure de la phrase fondatrice du féminisme contemporain : « On ne naît pas femme, on le devient. »

Mais point de fierté familiale, ce slogan efficace, plutôt bien envoyé, ces quelques mots qui claquent comme le Just do it de Nike ou le Yes we can d’Obama n’ont pas été marketés par ma belle-mère.

« On ne naît pas femme, on le devient », c’est Simone de Beauvoir l’auteure originelle de cette formule magique, dans son ouvrage Le deuxième sexe où, au nom du progrès, rien n’est à jeter, sauf peut-être cette affirmation : « c’est la chair féminine douce, lisse, élastique qui suscite les désirs sexuels de l’enfant ». Mis à part cette surprise-là, qui ferait de Simone de Beauvoir une aficionada de l’altérité naturelle des sexes, tout le reste du livre est bon pour la cause. Et aucune misogynie n’est à reprocher à l’auteure lorsqu’elle affirme que « les femmes élevées par un homme échappent en grande partie aux tares de la féminité », même si une telle affirmation sous la plume d’un auteur masculin l’enverrait immédiatement devant la 17e chambre correctionnelle. N’est pas amnistié qui veut.

« On ne naît pas femme, on le devient. » Réexpliquons une dernière fois cette maxime, pour ceux qui n’auraient pas la télé chez eux, ou qui ne plébisciteraient que la chaîne rmc Découverte et l’essai de Lamborghini Aventador dans l’émission Top Gear :
Notre corps naturel, avec un sexe identifié, n’est qu’un portemanteau. Sur lequel toute une série de stéréotypes culturels et sociaux sont venus s’amasser, tels des habits sur une penderie, pour faire de nous des oppresseurs ou des opprimées. Des hommes ou des femmes. Notre sexe n’est qu’une construction sociale servant à légitimer les systèmes de soumission.

« Nous ne sommes pas nés hommes. Nous le sommes devenus par notre éducation : des oppresseurs. » Si l’homme chasse le mammouth dans la toundra, ce n’est pas parce qu’il est naturellement configuré pour ce type d’activité. C’est uniquement parce qu’il a été culturellement conditionné pour interdire à la femme de faire de même. Mais pas pour la protéger du froid, n’imaginez tout de même pas qu’un oppresseur puisse avoir de bonnes intentions. Si l’homme se réserve la chasse au mammouth dans le blizzard, c’est bel et bien pour en faire son pré carré, peinard. Alors que, oui, promis, sa femme aurait adoré elle aussi chasser le mammouth par – 30. Mais elle a été oppressée. Et a dû se résoudre à aller faire chauffer un bon thé verveine menthe dans la grotte en attendant que papa rentre. Et veuille baiser.

« Nous ne sommes pas nées femmes. Nous le sommes devenues par notre éducation : des opprimées. » Si la femme garde les enfants dans la grotte, ce n’est pas parce qu’elle est naturellement faite pour ce type d’activité. C’est uniquement parce qu’un homme l’a enfermée dans cette grotte. Avec ses édredons bien au chaud et son thé verveine menthe. Pire, il arrive à cette femme d’allaiter comme un animal. Voire de développer un instinct maternel. Mais rien de naturel, bien sûr, dans ces montées de lait. Toutes ces manifestations physiques ne sont que la conséquence d’une oppression sociale qui a conditionné la femme à développer des mamelles et à nourrir sa progéniture. Les femmes modernes n’oublient d’ailleurs jamais de rendre justice à leurs ancêtres en refusant très majoritairement d’allaiter. Ainsi, en centre-ville de Paris, dans un périmètre qui va du Marais à Saint-Germain-des-Prés, en passant par Le Sacré-Coeur, aucun allaitement n’a été signalé depuis plus de quarante ans. Au sein de cet îlot de modernisme et de Parisiennes propriétaires de leur logement, le lait en poudre, mis à température par les papas, est venu conforter le formidable affranchissement des csp+ vis-à-vis des lois naturelles.

À partir de ce constat implacable, qui répartit fort à propos l’humanité à parts égales entre coupables et victimes, vous serez bien gentil de :

1. construire un ministère du Droit des femmes. Et de multiplier les associations, lobbys, groupes professionnels, culturels, médiatiques, prix littéraires, réservés aux femmes. Ce qui ne constitue en rien une rupture d’égalité femmes-hommes, mais un simple rattrapage.

2. fouetter encore les oppresseurs. Un papa monte sur une grue pour réclamer l’application de son droit de visite ?… Attends, bouge pas de ton gros Playmobil, on vient te chercher avec une nouvelle loi. Et c’est Najat Vallaud- Belkacem qui te l’apporte en main propre : « Il faut lutter contre la précarité des femmes en garantissant le versement des pensions alimentaires. » « Mais… Et mon droit de visite, il ne peut pas être garanti aussi ? Pourquoi la justice accorde-t-elle à 72 % la garde de l’enfant à la mère lors des divorces ? » « Chuut… Pour une fois que c’est toi l’opprimé qui doit la fermer. Et paye. Et descends de ta grue si t’as des couilles… Oups. » Et lorsque tu seras à terre, ne te rends pas immédiatement au Palais de justice pour faire valoir tes droits. D’ailleurs, ne t’y rends plus jamais. À la seconde où tu es descendu de cette grue, Christiane Taubira a déjà convoqué tous les parquetiers de France pour un stage obligatoire sobrement intitulé Formation sur les discriminations commises à raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre. Autant te dire que tu vas être reçu avec les honneurs dans la salle d’audience. Ne t’avise pas de commencer ta plaidoirie par « en tant qu’homme », « en tant que père », « en tant qu’être aimant ». Tu n’es plus légalement un être aimant. Tu es un oppresseur, c’est gravé dans ta barbe. Remonte sur ta grue.

Et voilà, la magie vient d’opérer. Grâce à la théorie du genre, inscrite au marteau et à la clé de 12 dans nos consciences, il n’existe plus aucune revendication masculine acceptable. Nous sommes aujourd’hui tous les mêmes, sauf lorsqu’il s’agit d’avantager les femmes, en sanctifiant par exemple le rôle naturel d’une mère.

À cette lourde exception près, l’altérité sexuelle est bannie des centres-villes, en particulier à Paris. Elle reste valable pour tous les mammifères, du plus petit rongeur à l’éléphant, en passant par le paysan de la Creuse, mais n’est plus acceptable pour l’être humain en agglomération. Ce héros-là s’est exfiltré des lois naturelles, pour s’en remettre exclusivement aux sciences sociales, mère patrie de la théorie du genre. À la différence des mammifères archaïques de la Creuse, il s’est réécrit.

Affirmons-le fièrement, en centre-ville les sciences sociales sont le Hiroshima des autres sciences. Derrière elles, rien ne repousse. Ni la biologie, ni la nature, ni le cosmos, ni l’histoire millénaire, ni la coutume, ni la tradition, ni même le bon sens, tout ça a été rasé, atomisé. Terminé. On repart d’une copie vierge pour créer une nouvelle galaxie des mêmes, gravitant autour des études de genre, notre seule étoile.

Et dire que nous nous sommes évertués à faire ce que la nature semblait nous dicter. Que n’avons-nous pas découvert les magiques sciences sociales plus tôt. Tous ces millénaires perdus à vouloir faire des petits garçons des hommes, et des petites filles des femmes, toute cette altérité entretenue, que de regrets ! Il aura fallu attendre les années 70 chez quelques lesbiennes militantes, et l’année 2012 pour la grande majorité des Français, pour qu’avec le Mariage pour tous, enfin, nous revoyions notre humanité à travers le prisme bienveillant de la théorie du genre. Alors bien sûr, dans ce concert de louange, il faut bien reconnaître que la théorie du genre déforme le réel. C’est pas moi qui l’affirme, c’est l’importatrice même de cette théorie en France, Monique Wittig : « L’oeuvre littéraire peut transformer le monde en devenant une machine de guerre qui va modifier notre vision du monde et les représentations qui sous-entendent notre compréhension du monde. »

Voilà, grosse ficelle avouée à moitié pardonnée : la théorie du genre est une oeuvre littéraire séduisante, certes, imaginative aussi, mais ça reste une oeuvre.

Les fonctionnaires européens, eux, l’adoptent et la rendent obligatoire, jusqu’aux manuels scolaires. L’article 2 du Traité sur l’Union européenne a même été modifié par une résolution du 12 décembre 2012 qui cite pas moins de vingt-deux fois le « genre ». L’affaire est entendue et l’eurodéputée Élisabeth Monfort peut raisonnablement affirmer que « le mot genre s’est imposé et a absorbé le sexe », comme un gros buvard, tel un gros bobard.

En application de cette résolution, le législateur français n’a pas à faire preuve de créativité pour voter le Mariage pour tous et rendre ainsi un vibrant hommage à Judith Butler, philosophe américaine, grande prêtresse de la théorie du genre qui déclarait dès 1990 : « Il faut déstabiliser le phallogocentrisme et l’hétérosexualité obligatoire (…) Il s’agit de repenser l’organisation sociale selon les modèles homosexuels et transsexuels. Pour démontrer que les catégories fondamentales de sexe, de genre et de désir sont les effets d’une certaine forme de pouvoir. »

Adieu la nature. Adieu la biologie. Et vive cette oeuvre littéraire qui nous arrange bien. Aussi vrai que e=mc2, voici les grandes équations du moment :

Hétérosexualité = reproduction du modèle papa-maman = société patriarcale = maman à la maison, opprimée = maman à quatre pattes en levrette = la société millénaire est une belle putain.

Alors que :

Théorie du genre = indifférenciation sexuelle = faisons l’amour de manière égalitaire, pas de levrette = si maman encule papa, ou papa encule papa, en oubliant notre conditionnement culturel = c’est bien.

À quand la théorie du genre pour les lionnes ou les gnous femelles ? Qui leur transmettra la bonne parole ? Mais pourquoi donc tous les autres mammifères restent-ils conditionnés au réel ? Alors qu’on vient de démontrer qu’il suffisait de répéter inlassablement une théorie pour qu’elle soit vraie.

louis1

 

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Photo du groupe Isaac Delusion en contre jour avec le ciel derrière (crédit Valentin Boudet)

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