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Un enfant dans la jungle de CalaisSociété
Par Charlotte Vautier

Migrants : une maison pour accueillir les enfants et adolescents va ouvrir à Pantin

L’organisation Médecins Sans Frontières va ouvrir un centre le 5 décembre à Pantin, en Seine-Saint-Denis, pour accueillir les mineurs étrangers non accompagnés.

Le statut des mineurs étrangers non accompagnés (ou mineurs étrangers isolés) est une impasse dans la législation française. Ce sont des enfants âgés de moins de 18 ans qui sont arrivés en France sans représentants parentaux, et qui sont donc dans des situations de très grande détresse. Sans distinction de nationalité ou d’origine, la législation française prévoit que tous les enfants en danger sur le territoire puissent être protégés. Ils ont donc, de fait, eux aussi, le droit de bénéficier de l’Aide Sociale à l’Enfance.

Centre d'accueil pour mineurs non accompagnés de MSF a Pantin.

Centre d’accueil pour mineurs non accompagnés de MSF © Simon Lambert

Souvent, malheureusement, ces derniers passent à travers les mailles du filet des autorités publiques par manque de place dans les structures d’aide (familles d’accueil et foyers) ou simplement faute de ne pas pouvoir prouver leur âge. Ils sont nombreux à être dans ce cas : le taux de jeunes qui se présentent comme mineurs à leur arrivée et qui ne sont pas reconnus comme tels s’élève à 60 % (85 % à Paris). Leur nombre exact reste, quant à lui, difficile à évaluer. Ainsi, après avoir fui leur pays, et désormais dénués de « preuves tangibles » d’être qui ils sont, ils se retrouvent contraints d’errer dans la rue.

C’est à ce moment-là que les choses se compliquent pour eux. Car sans statut, impossible d’être éligible aux aides. Après avoir essayé sans résultat les différentes étapes pour pouvoir obtenir l’Aide Sociale à l’Enfance, ces jeunes sollicitent des structures telles que le 115 ou Les Restos du Cœur qui, souvent – ironie du sort – leur rappellent qu’ils ne prennent pas de mineurs en charge.

« Beaucoup de  jeunes qui se déclarent mineurs vivent dans la rue, dans des conditions alarmantes, sans aide, au milieu de groupes d’adultes et à la merci des réseaux de passeurs. Il est nécessaire qu’une mise à l’abri, une orientation et une prise en charge systématique dans des conditions dignes et sécurisantes soit mise en place ! », déclare Corinne Torre, cheffe de mission France MSF dans un communiqué de presse.

Face à ce cercle vicieux dont il est difficile de s’extraire, Médecins Sans Frontières a décidé de faire un beau geste. Au 101 bis, avenue Jean Olive à Pantin, seront accueillis de 9 heures à 17 heures « tous ceux pour qui il n’existe aucun dispositif de droit commun », indique Corinne Torre.

Dans ce centre, deux cents personnes pourront profiter de la chaleur du grand hall de 600 mètres carrés et cinquante d’entre elles pourront, chaque jour, profiter des soins qui leur sont difficiles d’accès ailleurs : les premiers soins physiques, une aide psychologique, une aide juridique et un soutien dans la vie sociale.

Pour ce faire, L’ONG a prévu de consacrer 800 000 euros à ce projet en 2018.

Centre d'accueil pour mineurs non accompagnés de MSF a Pantin.

Des vêtements destinés aux jeunes migrants du centre de Pantin
© Simon Lambert

Un psychologue et des infirmières sont déjà en place pour soigner les traumatismes psychologiques mais aussi physiques. « En cas de besoin, nous avons aussi une dizaine de médecins bénévoles qui se sont proposés pour nous aider » explique Corinne Torre. En plus de cela, des avocats du barreau de Paris, avec l’aide de l’association Safe Passage spécialisée dans la réunification familiale, conseilleront les migrants pour qu’ils soient les plus efficaces possibles dans leurs démarches administratives.

Fait notable: l’action auprès des migrants continuera après la fermeture du centre à 17 heures.

Les jeunes migrants ne seront pas à la rue : MSF a déclaré travailler avec un réseau d’hébergement citoyen qui est en train de se développer. Si Corinne Torre confie que « le dispositif n’est pas parfait, nous ne pourrons pas tout régler », il permettra en tout cas à de nombreux adolescents, parfois à de jeunes enfants, de retrouver un peu de sécurité. Le centre permettra aussi d’en savoir un peu plus sur ces jeunes dont il est encore impossible de déterminer le nombre exact en France. MSF s’est engagé à rendre publiques ses statistiques trimestrielles pour se rendre mieux compte de l’ampleur de ce phénomène qui, même s’il est visible dans les rues, reste pour l’instant non quantifié.

Pour plus de renseignements à propos du centre de jour pour mineurs non accompagnés, rendez-vous sur le site de Médecins Sans Frontières.

Image à la Une : un enfant dans la jungle de Calais © PressTv

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