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Arts

Le surprenant retour des magazines de rap en France

Tandis que des flopées de médias rap existent sur les réseaux sociaux, plusieurs mags papier semblent relancer une presse spécialisée à l’agonie. Mosaïque, 33 Carats, Osmose… Entre articles long-format et mise en page soignée, comment expliquer ce renouveau ?

Alors que le rap a conquis la culture mainstream et le sommet des charts notamment grâce à Internet et au streaming, la presse spécialisée renaît peu à peu sur papier. L’un des derniers exemples en date : Mosaïque Magazine, lancé fin 2022. Le média – qui existait déjà sur le web depuis 2020 – vient d’ailleurs de sortir son deuxième numéro en mars, avec (entre autres) un entretien de 8ruki à la Une et un dossier sur le rap en Iran.
 

À lui seul, le titre illustre bien la recette choisie par la nouvelle presse rap en France : sur la forme, un grand soin apporté aux photographies et à la maquette. Sur le fond, des reportages et des articles longs et fouillés, notamment pour mettre en avant des artistes venant de l’underground. Le tout à l’opposé des actus rap publiées à la chaîne et des interviews promo ultra-formatées.

Et jusqu’ici le pari se révèle gagnant pour Mosaïque, avec plus de 1000 exemplaires du premier numéro vendus avant même sa parution. Pourtant le contexte – plombé par la flambée des prix de l’énergie et du papier – n’aide pas. Et ce, alors que l’âge d’or de la presse rap et l’époque de Radikal semblent bien lointains.

« Si demain, je ne peux plus payer l’hébergement du site, je perds six ans de travail. Par contre, je peux retrouver les trois premiers numéros du magazine dans ma bibliothèque« , (Florian Garcia, du magazine Osmose)

Do it yourself et tirages limités

Pas de quoi freiner les nouveaux titres lancés ces dernières années. Version papier du média en ligne Cul7ure, le semestriel Osmose en est déjà à son quatrième numéro, avec la rappeuse et beatmakeuse Vicky R en couverture. Autre exemple : le « blingzine » Hip-hop 33 Carats. Ce magazine bilingue en français et en anglais, qui existe depuis 2020 en papier, a sorti en mars son sixième numéro, avec une photo d’Aaliyah en une. Le titre compte d’ailleurs sortir 33 numéros au total.

Mais la situation économique reste souvent précaire pour ces médias, avec des tirages limités et une fabrication artisanale. Face à un équilibre souvent galère à trouver pour rentrer dans leurs frais, les magazines ont souvent des stratégies proches : des éditions limitées à précommander sur internet ou à acheter dans une sélection de lieux, et un aspect collector pour attirer un lectorat de passionnés, avec un « bel objet » à conserver. Avec, derrière, un objectif presque patrimonial.

« Si demain, je ne peux plus payer l’hébergement du site, par exemple, je perds six ans de travail. Aujourd’hui, je tourne ma tête vers la droite, et je peux retrouver les trois premiers numéros du magazine dans ma bibliothèque« , explique ainsi Florian Garcia, du magazine Osmose, au média belge Le Vif. La rédac’ chef de 33 Carats Sanaa Roukia, également interrogée par le site, raconte de son côté vouloir « documenter » et « archiver » la culture rap pour tenter de « contribuer » au mouvement Hip-hop. La suite en kiosque ?

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