Victor Belmondo et Jérémie Balavoine, le talent dans le sang

Redouane Bougheraba et son grand frère Ali sont les invités de Clique. Ils coréalisent la comédie “Délocalisés” dans laquelle, pour la première fois, Redouane Bougheraba tient le rôle principal. Les frères évoquent leur fierté Marseillaise, leur éducation stricte et la belle-mère raciste du cadet.
Qui ne soutient pas n’est pas Marseillais
Au-delà de leurs casquettes de comédiens, humoristes et réalisateurs, les frères Ali et Redouane Bougheraba sont avant tout Marseillais. Alors quand il s’agit d’écrire un film comme “Délocalisés”, l’occasion de tacler le Paris Saint-Germain est trop belle. “Il y a une scène où des gens font une tête d’enterrement, je leur dis qu’on dirait les joueurs du PSG un soir de Champions League.” Interrogé sur les chances du club de la capitale en Europe cette saison, Redouane Bougheraba n’est pas plus tendre. Il ose même un pari : “si Paris la gagne, je défile sur les Champs-Élysées en petite tenue.” Les supporters Parisiens s’en souviendront.
Outre les moqueries envers le rival de l’OM, les deux frères s’accordent sur la solidarité qui unit les Marseillais. Comme à l’occasion du spectacle de Redouane Bougheraba au Vélodrome en 2024, où des rappeurs de la ville sont venus performer. “J’ai appelé tous les artistes du coin, la Fonky Family, Jul, SCH… Sur scène ou dans le public ils sont tous venus, on ne peut voir ça qu’à Marseille.” Son frère est du même avis : “Chez nous, quand on voit qu’un autre Marseillais réussit ou galère, on fait preuve de solidarité. Retrouver ça dans le spectacle, c’était beau.” Redouane Bougheraba a poussé le symbole au point de faire arriver Jul en scooter. “Il pleuvait ce jour-là, il était dégoûté de ne pas pouvoir arriver en roue arrière”.
Le PSG a une chance d'être champion d'Europe selon vous ? pic.twitter.com/y3PKv5lbMB
— CLIQUE (@cliquetv) March 5, 2025
Vécu, spectacle et cinéma
En plus de son chauvinisme Phocéen, Redouane Bougheraba injecte dans ses spectacles son côté sniper : il n’hésite pas à prendre à parti le premier rang en osant la vulgarité. Remarque de son frère : “avant, avec papa et maman, tu te tenais à carreau. Mais maintenant qu’ils connaissent le personnage, ils s’en foutent.” Car cette liberté de ton n’avait rien d’une évidence au vu de l’éducation stricte des deux frères. “On n’avait pas droit à aux gros mots avec Redouane, impossible. Notre père veillait au grain, même en disant ‘con’ ou ‘merde’ on se faisait dégommer.” Le cadet se sentait particulièrement frustré. “Je ne pouvais pas lâcher prise. Quand la scène me l’a permis, j’ai excellé là-dedans et ça m’a fait du bien.”
Le vécu de Redouane Bougheraba le suit jusque dans le cinéma. Dans “Délocalisés”, Josiane Balasko incarne sa belle-mère, raciste forcenée. Une histoire vraie, d’après lui. “Quand je me suis mis avec ma femme, sa mère lui disait ‘il va t’emmener vivre en Algérie !’, alors j’ai écrit la même réplique pour Josiane dans le film.” À en croire l’humoriste, son nouveau statut a beaucoup adouci les relations. “Maintenant, elle me kiffe ! Tout va mieux quand on réussit.” Et d’ajouter : “c’est comme pour Zizou : quand il mettait des coups de boule c’était un Arabe, quand il mettait des lucarnes c’était un artiste.” Un vrai Marseillais, on vous dit.
L’interview de Redouane et Ali Bougheraba est disponible en replay sur myCANAL et sur la chaîne YouTube de Clique.