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Yamê a rangé la bécane avant de venir dans Clique pour la sortie de son nouvel album “ÉBĒM”. Deux ans après le début de son succès mondial, le chanteur revient sur la carrière musicale de son père, sa Victoire de la musique et donne ses animés et jeux vidéo préférés du moment.
“On m’appelle Bécane dans la rue”
En 2 ans, Yamê a fait le tour du monde. Son morceau Bécane a pris l’envergure d’un hit international et cumule aujourd’hui plus de 155 millions de streams sur Spotify. De quoi le surprendre : “je pensais percer avec une autre chanson, Call of Valhalla. Mais la mélodie de Bécane a l’air d’avoir été un vrai déclencheur.” À tel point que certains fans assimilent l’artiste à son plus gros succès. “Il y a des gens qui m’appellent Bécane dans la rue.” Lauréat de la Victoire de la révélation masculine en 2024, Yamê peine à réaliser l’ampleur de son succès. “C’est allé si vite, je n’ai pas eu le temps de me poser pour digérer. Après les Victoires de la musique, on a fait une soirée pour célébrer et à la sortie, le tour bus m’attendait. C’est génial, mais ça ne permet pas de prendre du recul.”
Bécane explose en particulier sur TikTok, d’abord en tant que morceau intégré aux vidéos puis comme candidat idéal aux reprises. Des États-Unis à la Corée, en passant par la Chine, le monde entier chante Yamê. “Ça nous fait plaisir, mais ça nous fait aussi marrer. Je ne sais pas s’ils comprennent les paroles, ils ont dû regarder la traduction mais elle enlève peut-être un peu de vulgarité. Ou alors, il faut croire que ça leur va.”
Son succès attire les convoitises, et les maisons de disques jouent des coudes pour signer le futur artiste Français susceptible d’avoir une portée internationale. “Tout le monde s’est un peu excité. C’est ce qu’on voulait, mais l’enjeu était de le gérer. Au début, quand on te propose de l’argent tu ne sais pas s’il faut le prendre ou pas. Il y a des choses qu’on n’apprend qu’en entrant dans le milieu.” Touche-à-tout, la révélation de l’année envisage cet engouement comme un “speedrun pour apprendre le business” : il n’est pas allergique aux affaires. “Je m’en fiche, tant qu’on me dit où est mon intérêt, on peut s’entendre. Mon avance m’a beaucoup servi parce que je l’ai réinvestie dans ma musique.”
"Plus tu f*mes, plus tu te dr*gues, plus tu définis la fin." – Yamê s’exprime sur le rapport de la musique à la dr*gue.
Pensez-vous que les artistes devraient s’engager contre la dr*gue pour qu'elle ne devienne pas cool auprès des jeunes ? pic.twitter.com/lghqnlWydy
— CLIQUE (@cliquetv) June 6, 2025
Engagement et gratitude
Malgré la réussite de son auteur, ÉBĒM n’a rien d’un album apaisé. “Le succès rend certains soucis plus doux, mais il ne règle pas les vrais problèmes de tous les jours. Mes problèmes fondamentaux sont toujours là.” Le nouveau projet de Yamê laisse transparaître les colères qui l’animent encore après être devenu une star. Sur le sujet du racisme, par exemple. “Quand tu as de l’argent, certains freins cèdent. Le racisme disparaît. Quand tu sors d’une grosse voiture devant le Ritz et que tu viens du Qatar, tu déranges moins que d’autres arabes.” L’artiste est particulièrement touché par le climat islamophobe du moment, qui n’épargne pas certains de ses amis proches. “C’est un sujet omniprésent, je ne suis pas musulman mais ça me touche. Il faut que ceux qui jettent la pierre à l’Islam se remettent à leur place et apprennent à être un peu plus en paix. Tout ça n’apporte rien.”
ÉBĒM se veut aussi comme un hommage au père de l’artiste, qui lui a même soufflé le nom. “Je le laisse choisir le nom de mes albums, il est fort pour ça. Dans sa langue, le Mbo, ébēm est un lieu où les jeunes se posent le soir pour écouter les anciens raconter des histoires. Ce sont des contes éducatifs, ébēm est un lieu de prise en maturité.” Le père de Yamê est un chanteur Camerounais qui n’est jamais parvenu au succès qu’il espérait, exilé en France après la mort de sa femme. C’était elle qui subvenait aux besoins de la famille : “on a perdu tous nos moyens financiers. Mon père est fort, il nous a éduqués comme il faut dans un environnement difficile. Et ça nous a bien servi.” La priorité de l’artiste est de rendre à celui qui lui a tout donné. “Il a peur que je dépense trop pour lui mais il le prend bien, sans rejet. Parfois je me mets à sa place, me voir vivre ce qu’il a essayé de vivre doit lui faire bizarre. Mais maintenant, je vais le faire monter sur scène.”
Bien que son succès soit fondé sur l’explosion d’un seul titre, Yamê ne craint pas de devenir un one hit wonder. Le jeune prodige a conscience de ses qualités : “je ne pense pas faire une musique qui s’écoute vite. Malgré le côté hit de Bécane, on comprend de nouvelles choses à chaque écoute. C’est ce que j’essaie de mettre en place, en tout cas.” Le monde entier a été charmé par l’énergie si particulière d’un jeune homme à la tessiture vocale impressionnante. Surtout, il semble impossible de l’enfermer dans un genre. “Je n’ai pas peur de décevoir, parce que les gens ne s’attendent à rien de précis. Je fais quelque chose de bizarre, un mélange unique, et on attend de moi que je reste unique. Ça me rassure beaucoup.”
Les confidences de Yamê sont à retrouver gratuitement et en intégralité sur l’application CANAL+.