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Société
Par Laura Aronica

À Paris, des retraités chibanis expulsés de leur logement

C’est un lieu vétuste, pas aux normes. Les chambres sont petites, les murs humides, tout est abîmé. Mais ils s’y sentent chez eux. Quoi de plus important, à leur âge ? Eux, ce sont les chibanis locataires de cet « hôtel meublé » du 73 rue du Faubourg Saint-Antoine, à Paris. Ils sont une trentaine de retraités (le chibani, en arabe, c’est littéralement « celui qui a les cheveux blancs »), tous immigrés, venus du Maghreb il y a plusieurs décennies pour travailler en France. Certains habitent ici depuis plus de 20 ans. Hier matin, ils ont été délogés.

Les CRS envoyés par la préfecture de police de Paris, signataire de l’arrêté, les ont priés de quitter les lieux, sur-le-champ. Le spectre de l’expulsion était là depuis bien longtemps, plus ou moins menaçant selon les périodes. Fallait-il, alors, le matérialiser en pleine trêve hivernale ? Changer les serrures dans la foulée, sous leurs yeux ? Transférés dans un immeuble géré par une association, dans le XIIIe arrondissement, on leur a promis de les reloger d’ici à la fin du mois de juin. En attendant, ils feront avec. Pas évident. « Les autres vieux vont être paumés » a dit l’un d’entre eux à Libération, qui s’est rendu sur place. « On n’a plus aucun repère ». Retour, encore une fois, à l’éternel exil.

Photographie © Jean-Michel Sicot pour Libération (voir sa série)

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