Oops! Aucun résultat
Clique, l'émission

Nathalie A. Cabrol :  “L’IA est la chose la plus Alien que l’on ait créée” 

Sommes-nous seuls dans l’univers ? Certainement pas pour Nathalie A. Cabrol. Face à Mouloud Achour, l’astrobiologiste vient présenter son nouveau livre “Inséparables – les destins croisés de la Terre et de la vie”. Elle se penche sur la conquête de Mars par Elon Musk, la fin du monde et les progrès de l’intelligence artificielle. 

C’est quoi, l’astrobiologie ? 

Nathalie A. Cabrol est une chercheuse émérite. Elle a déjà publié plus de quatre cents articles évalués par ses pairs. Spécialiste en planétologie, elle définit son métier comme “la recherche de la vie dans l’univers, et la compréhension de son origine; c’est essayer de déterminer si nous ne sommes pas seul.es dans l’univers.” Passionnée par la quête de nos origines, elle considère que la science n’est pas là pour donner des réponses mais pour articuler de meilleures questions. Par ailleurs, selon elle, la science et la spiritualité sont deux domaines qui peuvent être appréhendés en simultané : “La science essaye de comprendre la nature et l’univers en les mesurant. La spiritualité essaye de comprendre ce qu’on ne peut pas mesurer.”

Son livre “Inséparables” questionne justement ces perceptions et ces fonctionnements. À une époque de dérèglement et de prise de conscience écologique, comment se positionner face à notre planète ? Devons-nous nous en méfier, comme d’une bombe à retardement ? Au contraire, pour Nathalie A. Cabrol, la meilleure manière de comprendre la Terre est d’adhérer à une harmonie parfaite avec elle. “La Terre est un jardin dans lequel on a notre place, qu’on n’a pas besoin de dompter, c’est quelque chose avec lequel on doit apprendre à danser.” La crise que la civilisation connaît actuellement est sans précédent et précipitée par nos avancées technologiques, une crise que l’astrobiologiste définit de “normale et nécessaire, comme une crise d’ado” : “La planète va bien, elle n’a pas besoin d’être sauvée, elle se reconstruira. Ce qui est en danger, c’est la civilisation humaine. Quand on parle de fin du monde, on parle de la fin d’un monde : le nôtre.

Le pouvoir : moteur d’une chute 

Nathalie A. Cabrol comprend le besoin de se tourner vers l’espace. L’humain est habité par sa curiosité et son besoin d’explorer, c’est l’optimisation de nos chances de survie. Alors la fascination pour Mars est logique : “L’environnement de Mars est semblable à celui de la Terre, mais il est invivable pour nous aujourd’hui. Il n’est pas impossible que la vie soit apparue avant sur Mars et ait disparu depuis.” 

L’astrobiologiste dénonce cependant le fonctionnement de certaines puissances et hommes d’affaires influents ; notamment Elon Musk et sa volonté de conquérir Mars : “Ce qui me gêne, c’est de penser qu’il faut aller sur Mars parce que la Terre est foutue. L’exploration n’est pas un échappatoire.” Elle condamne l’approche égoïste et immédiate de Donald Trump sur le rapport à l’écologie, “On ne projette plus l’humanité dans l’avenir mais dans l’enrichissement personnel des ultra-riches. Cette vision monolithique n’est plus viable avec 8 milliards d’habitants.

Quel avenir pour l’intelligence artificielle ? 

Aujourd’hui, il est quasiment impossible de passer à côté de l’évolution de la performance des intelligences artificielles. Dans le domaine scientifique, elles ont d’ailleurs été une avancée primordiale : “Elle accélère mes recherches à vitesse grand V. Le premier avantage, c’est de pouvoir faire une somme d’analyse à une vitesse invraisemblable.” 

Selon la chercheuse, l’IA “est la chose la plus alien que l’on ait créée, qui a pris une vie par elle-même.” Dans la quête constante de savoir si une civilisation d’une autre planète existe, l’IA constitue une étape non négligeable : “Comprendre comment l’intelligence artificielle évolue, c’est le premier pas pour comprendre comment une présence extraterrestre évolue.” 

L’interview de Nathalie A. Cabrol est disponible en replay sur myCANAL.

Précédent

Nouveau recordman du Vendée Globe, Charlie Dalin raconte son exploit

Sarah Bardin et Géraldine Maillet : “L’AVC est un grand fléau et on ne fait rien pour le combattre” 

Suivant