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Nouveau recordman du Vendée Globe, Charlie Dalin raconte son exploit

Vainqueur du Vendée Globe 2024, Charlie Dalin est l’invité de Clique. À 40 ans, le skipper a pulvérisé le record de la course en bouclant son tour du monde en 64 jours, soit presque 10 de moins que son prédécesseur. Il revient sur les dangers de son périple, son amour de la navigation et ce qui l’a aidé à tenir.

Une course motivée par le rêve

Au bout de 6 semaines de solitude et de prise de risque, au large des Malouines, Charlie Dalin est dans la dernière ligne droite du Vendée Globe. Il devrait avoir fait le plus dur, et pourtant, son compatriote Yoann Richomme le talonne. Dalin doute. “Il avait réussi à entrer dans ma tête, je naviguais en fonction de lui. Quand je prenais une décision, je pensais à ce qu’il allait faire avant de me demander ce que je ferais, moi.” Pour remettre les compteurs à zéro, il opère un remplacement de toutes ses pièces endommagées et se donne deux ordres, qu’il affiche sur un tableau comme des mantras : “navigue comme toi” et “profite”. Pour gagner, il doit se souvenir qu’il est en train de vivre un rêve qu’il pensait inatteignable.

Originaire du Havre, Charlie Dalin fait mentir le cliché selon lequel la voile est un sport de riche. “Ma mère était conductrice de bus, mon père travaillait dans la musique, on était assez modestes.” C’est en espérant naviguer un jour qu’il entame des études d’architecture navale. “Je n’avais pas de contacts dans la voile, j’espérais que ça me mettrait le pied à l’étrier.” Mission accomplie. 20 ans plus tard, sa deuxième participation au Vendée Globe est couronnée de succès. Et difficile de savoir s’il a plus exulté sur la ligne d’arrivée ou à mi-chemin, en voyant enfin le Cap Horn de ses propres yeux : “la dernière fois, j’étais passé de nuit. Au-delà de la victoire, mon rêve était de le voir enfin de jour.

Sa méthode : le coup de poker

Pour mettre toutes les chances de son côté, le Normand n’hésite pas à prendre des risques considérables. Comme lors de la traversée de l’océan indien, première moitié de parcours qu’il décrit pourtant comme le passage le plus difficile. “C’est comme ne pas skier pendant un an et reprendre avec la piste la plus verglacée de la station. Tempêtes, cyclones… on se fait attaquer de tous les côtés.” Pour prendre de l’avance, il choisit de devancer une grosse dépression que d’autres préfèrent contourner et s’engage dans une course contre la montre : “Je devais aller vers l’est plus vite que la tempête. Je n’avais pas le droit à l’erreur, au moindre problème technique, j’étais rattrapé.” L’Australie atteinte, le skipper sait qu’il a pris un avantage décisif – au prix d’un épuisement total. 

Plus tard, au large de Salvador de Bahia, il doit monter au mât pour réparer un câble à 25m de hauteur, talonné par Yoann Richomme. “L’enjeu, c’est de trouver les avaries avant qu’elles ne deviennent un vrai problème.” Et si problème il y a ? Dalin est de ceux qui préfèrent minimiser quitte à prendre des risques : “On m’a déjà reproché de ne pas communiquer mes problèmes techniques, mais la voile c’est du poker. Il m’est arrivé d’assurer que tout allait bien pour éviter de révéler ma main.

Son arrivée en héros

Les paris risqués de Dalin ne sont pas uniquement motivés par l’envie de gagner. Passé à 2h30 de la victoire lors de sa première participation, il veut avant tout faire mieux. “Ces 2h30, elles m’ont souvent réveillé la nuit. J’ai refait la course dans ma tête des milliers de fois pour comprendre où elles m’avaient échappé.” C’est avec cette obsession en tête qu’il a conçu sa nouvelle embarcation avec son équipe, et c’est avant tout pour eux qu’il se met en danger. “Dans les moments de mou, je me disais ‘ils ont travaillé comme des fous, sans compter leurs heures. Tu ne peux pas lâcher maintenant’.” Pour Dalin, la victoire est collective.

Depuis son arrivée triomphale aux Sables d’Olonne le 14 janvier, les acclamations de la foule n’ont jamais vraiment cessé. Au point de le déboussoler un peu. “J’ai croisé beaucoup de gens depuis l’arrivée, ils me disent bravo mais aussi, souvent, merci de les avoir fait rêver. Pendant le tour on ne s’en rend pas compte, on ne sait pas s’ils sont 3 ou 3 millions à suivre.” Pas de quoi lui faire prendre la grosse tête : “je ne vais pas tarder à rentrer en Bretagne, j’ai un sapin de Noël à amener à la déchetterie. Le retour à la réalité va être rapide.

L’interview de Charlie Dalin est disponible en replay sur myCANAL.

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