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Clique, l'émission

Exclusif : un agent de la DGSI témoigne à visage couvert

La Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) est l’un des services de renseignement les plus confidentiels de France. Dans Clique, à visage couvert, Philippe, agent de la DGSI, a accepté de révéler les coulisses de ce service de l’ombre. Il parle des nouvelles menaces qui pèsent sur la France et déconstruit les clichés sur son métier.

Qu’est-ce que la DGSI ?

Créée en 2014, la DGSI est née de la fusion de la DST (Direction de la Surveillance du Territoire) et de la Direction du Renseignement Général (DRG). Ses trois missions principales sont claires : le contre-terrorisme, le contre-espionnage, et la protection des intérêts économiques et scientifiques de la France.

C’est 50% de policiers et des personnes avec des compétences plus techniques comme des informaticiens, des data scientists, des linguistes, etc”. Au total, 5000 agents et 150 corps de métiers œuvrent dans l’ombre. Ce qui les rassemble : “la patience, la loyauté, le travail d’équipe et la défense des fondements de la République”.

Les menaces qui pèsent sur la France

La DGSI fait face à un éventail de menaces. Parmi les principales, on retrouve le narcotrafic et le terrorisme. Philippe distingue ces deux dernières : “Les crimes et délits liés au narcotrafic sont motivés par l’argent. Les terroristes sont motivés par une idéologie, ils veulent transformer notre société.” 

Mais l’une des menaces les plus présentes reste l’ingérence étrangère. “Elle se manifeste de diverses manières : l’espionnage politique ou économique sur notre territoire, la propagande et la désinformation sur les réseaux sociaux, des actions contre les opposants de certains pays réfugiés en France, etc”. L’objectif derrière tout ça est de “peser sur le débat public pour accentuer une polarisation de la société”. Face à cette guerre informationnelle, Philippe appelle à une vigilance collective : “Il faut exercer un examen critique de ce que l’on voit, aller vers les médias traditionnels et confronter les informations.

L’évolution des profils dangereux et des risques

Au-delà de leur pluralisme, les menaces qui pèsent sur notre la France évoluent dans le temps. “La menace terroriste a évolué avec des auteurs plus jeunes, qui ont des troubles psychologiques, une population carcérale radicalisée plus importante, et des menaces extérieures qui changent”. L’un des plus grands défis pour la DGSI est donc d’identifier les signaux faibles d’une menace émergente. “On a des individus de plus en plus imprévisibles, qui s’auto-radicalisent sur internet. C’est plus compliqué de détecter des actes préparatoires à une action violente.

La DGSI s’appuie notamment sur ses capacités d’espionnage. Philippe souligne néanmoins que le recours aux écoutes ou à la surveillance électronique obéit à un cadre strict. “Il faut déconstruire le mythe d’un Big Brother. La DGSI écoute très peu de monde en France, c’est très encadré”. De plus, l’émergence des messageries cryptées a complexifié ce travail : “Malheureusement, elles sont difficiles d’accès. La DGSI appuie auprès de ces opérateurs un accès aux communications au même titre que nous accédons aux téléphones en cas de besoin”. Pour répondre à ces nouveaux enjeux, la DGSI explore les capacités de l’intelligence artificielle. “Ces outils peuvent aider à la recherche d’information et accentuer les capacités en défense”. Depuis 2017, la DGSI a déjoué 52 projets à l’action violente, dont des attentats sur le territoire Français.

L’interview de cet agent de la DGSI est à retrouver en podcast sur Spotify, Apple Podcasts et Deezer.

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