Exclusif : un agent de la DGSI témoigne à visage couvert

Invaincu en 10 combats, Baïssangour Chamsoudinov alias Baki, est plus proche que jamais de remporter la ceinture de champion de l’Ares. Dans Clique, l’espoir du MMA Français se confie sur sa passion pour les jeux vidéo, sa victoire contre Cédric Doumbè et sa nouvelle stratégie pour son prochain combat.
Son grand retour dans la cage
Depuis sa victoire en mars 2024 face au très médiatique combattant Cédric Doumbè, Baki n’est pas remonté dans la cage. Il regrette que certaines personnes doutent de sa légitimité après l’épisode polémique de l’épine dans le pied de Doumbè. “J’ai essayé d’être juste et d’avoir de l’honneur dans ce combat en attendant qu’il enlève l’épine de son pied. Mais aujourd’hui, Cédric Doumbè rebondit sur ça en disant qu’il aurait dû gagner”. Avant un potentiel match retour, son prochain combat sera l’occasion de prouver qu’il mérite cette victoire. Celui-ci aura lieu le 16 mai à l’Adidas Arena, le Français affrontera le Brésilien Thiago Lima pour le titre des -77Kg de l’Ares.
Un combat qu’il aborde avec une grande sérénité. “Dans mes combats, j’ai pris très peu de risques jusqu’à présent. Là, je vais venir imposer mon jeu : ça va être beau à voir”. S’il assume son ambition, il prend cependant ses distances avec le trashtalk. “Il y en a beaucoup qui en font leur marque de fabrique, je trouve ça ringard”.
"Le MMA au début c'est de la bagarre, ensuite c'est du business"
Baki fait son grand retour contre Thiago Lima le 16 mai pour viser la ceinture des moins de 77kg de l'ARES. pic.twitter.com/f0kxlwQfRe
— CLIQUE (@cliquetv) May 13, 2025
Un esprit sain dans un corps sain
Né à Ourous-Martan, en Tchétchénie, Baki grandit dans une culture imprégnée par la tradition du combat. “Si tu ne te prends pas pour un champion, tu ne le deviendras jamais”. Cette mentalité, il l’entretient au quotidien, notamment à travers sa foi. “Les religieux ou même les philosophes, étaient des personnes qui s’entrainaient. L’Homme doit être en forme”. À cette dimension psychologique il allie une discipline de fer. “Je suis un combattant donc je me dois de vivre comme un combattant”. Celle-ci passe notamment par une alimentation stricte. “Qu’il y ait un combat ou pas, je reste intelligent dans mes choix alimentaires. En ce moment je ne mange pas beaucoup”.
Cependant, Baki alerte sur les dérives fréquentes dans le MMA concernant l’alimentation. Il pointe notamment du doigt le cutting. “C’est une pratique qui existe malheureusement dans ce sport : pour enlever les derniers kilos restants avant la pesée on va venir déshydrater le corps”. Selon lui, cette étape de la préparation chez de nombreux combattants représenterait un danger pour le corps et la santé mentale. “Les troubles du comportement alimentaire sont présents chez tous les combattants qui pratiquent le régime et le cutting. C’est trop intense donc ça crée de la frustration”. Face à cela, les organisations de MMA mettent en place des contrôles médicaux avant chaque combat. “Certains combattants doivent être tenus par la main sur ça parce qu’ils peuvent vite faire des bêtises”. De son côté, il est suivi par un préparateur physique et soumis à des contrôles antidopage réguliers. “Je suis très contrôlé, je dois même mettre ma localisation sans cesse”.
"J'ai beaucoup joué à Skyrim pour oublier mes diètes"
Baki donne sa liste de jeux vidéos préférés. Et vous, vous jouez plutôt à Clair Obscur ou Oblivion Remastered ? pic.twitter.com/0eFbzGOcpA
— CLIQUE (@cliquetv) May 15, 2025
Une affaire de famille
La carrière de Baki est une affaire familiale. D’un côté, son père, ancien résistant tchétchène, l’accompagne dans sa préparation mentale. “Il a vécu la guerre, il a une bonne expérience de la vie”. D’un autre côté, ses grands frères gèrent la partie business. Ce cocon familial lui permet de poursuivre sereinement son objectif principal – “Je veux devenir le meilleur combattant de la planète, rendre fier mon père et ma famille” – et garder les pieds sur terre. “Chez les Tchétchènes, on a ce truc de respect et de hiérarchie, je reste toujours le petit frère. Ça me permet de conserver une certaine humilité malgré la célébrité”.
Libéré des contraintes extérieures à sa préparation aux combats, Baki peut profiter de son temps libre pour mener sa vie de jeune de 23 ans. “Je lis, je sors avec mes amis, je regarde des vidéos sur l’astrophysique, je joue aux jeux vidéos, …” Tant d’échappatoires à la dureté de ses entraînements. “Skyrim, c’est un jeu que j’ai beaucoup utilisé pour oublier mes diètes”. Il vante même la vertu de l’ennui. “C’est le seul moment où tu réfléchis vraiment. Aujourd’hui on a peur de s’ennuyer, normalement on ne devrait pas être diverti sans cesse”.
Sur le chemin pour le titre de champion de l’Ares, Baki semble déterminé à rejoindre rapidement les meilleurs combattants de la discipline en UFC. “Je suis un jeune combattant, j’apprends encore beaucoup de choses. Je pense qu’à 26-27 ans je serai à mon prime”. Un jeune espoir à suivre de près.
L’interview de Baki est à retrouver en replay sur myCANAL et sur Spotify.