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Clique, l'émission

Chico des Gipsy Kings : “Charlie Chaplin a pleuré en nous écoutant jouer”

Avec plus de 20 millions d’albums vendus, les Gipsy Kings ont marqué le monde entier avec leur musique. Chico, co-fondateur et ex-membre du groupe, se confie dans Clique sur son amitié de longue date avec Brigitte Bardot, le jour où il a fait pleurer Charlie Chaplin et l’assassinat accidentel de son frère par les services secrets Israéliens. 

“Notre vie a commencé à Saint-Tropez”

Pour Chico et les Gipsy Kings, tout commence à Saint-Tropez. “Tous les dimanches, on faisait la manche sur la plage. Pendant 15 ans, on est venu tous les étés, ça a été notre école musicale”. Jusqu’au jour où le groupe fait la rencontre de Brigitte Bardot qui les invite à venir jouer à son anniversaire. “On a fait une fiesta incroyable” . Ce jour-là, une amitié naît entre l’actrice et les Gipsy Kings et signe le début de leur succès. “Elle venait danser avec nous dans les soirées privées. Elle mettait une perruque, mais les gens la reconnaissaient en 2 minutes”. La carrière du groupe connaît un véritable tournant avec le titre “Bomboléo”, qui deviendra un succès international. “Ces quelques accords sont nés sur la plage à Saint-Tropez”. 

La naissance du Gipsy Rock

Chico, de son vrai nom Jahloul Bouchikhi, n’est pas vraiment gitan contrairement à ce que le nom de son groupe pourrait laisser penser. “Je dis souvent que je suis une mosaïque de cultures. Je suis né à Arles, d’un père marocain et d’une mère algérienne”. Le surnom “Chico” – “petit garçon” en espagnol” – ce sont les gitans de son quartier qui lui donnent. “Ça m’est resté comme un tatouage”. 

À l’adolescence, Chico fait la rencontre de Nicolas Reyes, fils du célèbre chanteur de Manitas de Plata. “Un jour, il m’a invité chez lui, tout le monde chantait et jouait d’un instrument. Je n’en suis jamais ressorti”. Ensemble, ils créent les Gipsy Kings et inventent leur propre style de musique. “C’est la fusion du Flamenco et du rock. J’ai appelé ça le Gipsy Rock”. 

Le monde Chico

“Baila Me”, “Djobi, Djoba”, “Volare”, … Les tubes des Gipsy Kings traversent le monde entier. Seul groupe Français disque d’or aux États-Unis, ils attirent des fans de partout, même chez les célébrités : pendant un même concert, Elton John a réservé les 2 premiers rangs, Lady Diana s’est excusée de ne pas venir et Eric Clapton est passé les saluer en loge. “On ne savait même pas qui c’était”, confie Chico. Le groupe a même été appelé pour faire la première partie des Rolling Stones.  “On a refusé parce qu’on avait le mariage de la fille d’un des membres du groupe, c’est la famille avant tout”. De cette époque, Chico se souvient particulièrement d’une scène surréaliste : “On jouait dans un bar où il y avait Charlie Chaplin. Celui qui a fait rire le monde entier s’est mis à pleurer quand il nous a écouté chanter”. 

Chico explique la popularité des Gipsy Kings par le côté fédérateur de leur musique. “C’est de la chanson française, mais avec tellement d’influences à l’intérieur, on représente plein de musiques différentes. C’est ce qui fait que cette musique est universelle”. 

Malheureusement pour les fans, en 1991, c’est la rupture. “J’ai demandé des comptes à notre producteur ce qui m’a valu de me faire évincer du groupe”. Fidèle à son amour de la scène, Chico continue malgré tout à se produire avec son nouveau groupe “Chico and the Gypsies”. 

Son combat pour la paix

Durant toute sa carrière, Chico s’est engagé pour la paix et le vivre-ensemble. Avec les Gipsy Kings – “Dans les années 70, on voyait les gitans comme des voleurs de poules et d’enfants. Finalement, on a changé le regard sur cette communauté” – mais aussi en solo par la suite en devenant ambassadeur pour l’UNESCO. 

Mais derrière cet engagement, se cache en vérité une blessure profonde : l’assassinat de son frère par le Mossad. “Ça a été une tragédie pour moi et ma famille”. Confondu avec un terroriste palestinien, Ahmed Bouchikhi a été abattu par accident par les services secrets Israéliens. Ironie du sort, Chico retournera des années plus tard à Oslo, lieu du drame, dans le cadre d’un concert pour la paix. “Yasser Arafat et Shimon Peres sont montés sur scène pour me serrer la main. Pour moi, cette photo symbolise le pardon”. 

Prochainement, Chico célébrera ses 45 ans de carrière dans un concert symphonique au Palais des Congrès, entouré de 80 musiciens. On peut dire qu’il a eu “le monde Chico”. 

L’interview de Chico est à retrouver gratuitement et en intégralité sur l’application CANAL+.

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