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Clique, l'émission

Anyme023 : c’est l’histoire d’un mec qui a pété sur Internet

En à peine un an sur Twitch, Anyme est déjà l’un des streamers les plus drôles de France. Dans Clique, celui qui s’est fait connaître sur TikTok s’ouvre sur la rémunération de la plateforme, sa rencontre avec Squeezie, mais aussi sa dangereuse passion pour les pets.

Le rookie de l’année

Il y a les buzz éphémères, et il y a celui de Anyme. Début 2024, la France se tord de rire devant une vidéo où ce dernier reprend, face caméra, le morceau Temps en temps de Koba LaD et Zola. Le jeune homme de 21 ans force le trait au point d’en devenir ridicule : “tout le monde m’a pris pour un fou. Ça a mis du temps, mais heureusement on a fini par comprendre que c’était de l’humour.” Un an plus tard, après s’être lancé dans le streaming et avoir intensifié son activité sur les réseaux, Anyme marche sur l’eau : son compte TikTok est suivi par plus de 2 millions de personnes, sa chaîne YouTube grimpe en flèche (300 000 abonnés à date) et son compte Twitch enregistre 1,2 million de viewers réguliers. Une performance géante qu’il ne saurait vraiment expliquer. “À part être présent et régulier, je n’ai fais pas grand chose. Je fais les mêmes blagues qu’avec mes potes, et une communauté s’est créée autour de ça.

S’il doit désormais payer des impôts, le streamer ne s’envisage pas vraiment comme un adulte. En témoigne l’humour régressif qu’il revendique (et qui fait son génie). “Je ne suis pas hyper mature, rien ne me fait plus rire qu’un prout. C’est juste trop drôle, au lycée ça pouvait me tuer pendant toute l’heure de cours. Ça m’est resté et comme je pète beaucoup, j’en profite en live.” Difficile de ne pas voir en lui un héritier de Mister V, pionnier du YouTube Français et expert en la matière. “Je n’ai pas la prétention de dire que je lui ressemble, mais il m’a énormément fait rire quand j’étais plus jeune. Inconsciemment, ça a dû laisser une trace.” 

Dans son studio de 25m2, logement étudiant reconverti en lieu de travail, Anyme charbonne “environ 30 heures par semaine”. Ex-employé chez McDonald’s, il ne lui viendrait jamais à l’esprit de s’en plaindre : “ça me fait kiffer, je ne ressens aucune contrainte.” Il admet en revanche qu’il “ne voit pas grand monde”, et que son métier fait de lui l’accro aux écrans par excellence. “Je scrolle TikTok pour avoir les refs, parce que je fais beaucoup de références dans mes blagues. Pour être à la page il faut être présent sur l’appli, j’y passe des heures.” La pression du résultat n’épargne personne, et Anyme se sait vulnérable. Il a au moins l’avantage de la lucidité : “c’est facile de rentrer dans l’engrenage, car le démarrage d’une vidéo détermine si elle va marcher par la suite. Si ça ne marche pas on se dit qu’on n’est plus drôle, que les gens ne nous aiment plus et qu’on ne va plus nous suivre…” Sur Twitch, la pression redescend : le public est présent en direct et le rapport humain apaise.

Humilité et respect

Pour un créateur de contenu, Anyme met assez peu de marques en avant. Les opé spé sont pourtant un moyen très prisé de convertir sa popularité en bénéfices. “J’ai vécu avec peu, donc je me contente de peu. Parfois une collaboration aide à financer un projet, mais je n’en fais pas pour tout claquer dans les vêtements. J’aurais du mal, par rapport à mes valeurs et par rapport à mon public.” 

Cette humilité le suit jusque dans son rapport au succès. À l’entendre, la nouvelle star des réseaux a percé sur un malentendu : “beaucoup me voient comme un imposteur, je sors de nulle part. Parfois je me demande s’il n’y a pas plus méritant que moi, voire tout simplement meilleur. Il y a beaucoup de gens marrants et mon humour n’a rien de fou, je suis juste moi-même.” Les quelques rencontres qu’il a pu faire avec des créateurs établis (Doigby, Squeezie, son idole Mister V) ont commencé à apaiser ses doutes. Il reste prudent : “on a été super cool avec moi alors j’ose espérer que ça va. Mais au fond d’eux, je ne sais pas ce qu’ils en pensent.” 

Dernièrement, le streamer touche-à-tout s’est découvert un potentiel de musicien en publiant Shamballa, un morceau empruntant à la Martinique ses sonorités shatta. “Je faisais déjà beaucoup de musique au lycée. Je kiffe le shatta et je voulais m’y essayer, puis j’ai fait écouter le son en live pour m’amuser. Mais ma communauté a trouvé ça vraiment bien et m’a dit de le sortir.” Ici encore, Anyme se veut prudent et interroge sa légitimité. “Je ne m’y attendais pas parce que je n’ai pas la prétention d’être un artiste, je fais juste des blagues dans ma chambre. Et ça n’est pas du tout un genre musical issu de ma culture, je le respecte trop pour me l’approprier.” Pour s’autoriser à sortir le morceau, il invite en featuring l’artiste Martiniquaise Shaydee’s, sans grand espoir. Et pourtant : “je ne m’attendais pas à ce qu’elle accepte, mais elle a dit oui direct.” En un mois, le morceau a engrangé 15 millions de streams. Pas mal pour quelqu’un qui fait “juste des blagues”.

L’interview de Anyme est à retrouver gratuitement sur la chaîne YouTube de Clique et en podcast sur Spotify, Deezer et Apple Podcasts.

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