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Société
Par Jalal Kahlioui

Affaire Adama Traoré : le point sur la situation

Le 19 juillet 2016, Adama Traoré, 24 ans ce jour-là, meurt dans des conditions douteuses après son interpellation par les gendarmes de Beaumont-sur-Oise (95). Depuis, son décès a entraîné une série d'événements médiatiques, judiciaires et politiques. Cette page est un récapitulatif qui est mis à jour au fur et à mesure de l'évolution des événements.

Le rappel des faits.

– Mise à jour du 19/07/2018 : Il aurait eu 26 ans aujourd’hui. Deux ans après la mort d’Adama Traoré, l’enquête se poursuit et les circonstances du décès restent floues. D’après nos confrères du Parisien, les experts auraient dû rendre leurs conclusions le 17 mai dernier. La remise des résultats a été reportée au 30 septembre prochain. De son côté, la famille dénonce la lenteur de l’enquête. Dans une lettre ouverte adressée au président de la République Emmanuel Macron, Assa Traoré, sœur d’Adama, demande des réponses.

En parallèle, une marche pour Adama est organisée ce samedi 21 juillet 2018 à Beaumont-sur-Oise, lieu de son décès. Le collectif La Vérité Pour Adama débutera la marche à 14 heures. À 19 heures, une projection en plein air du documentaire Pour Adama, chapitre 1 aura lieue en avant première mondiale.

Pour plus d’informations : ici.

@La Vérité pour Adama 

– Mise à jour du 13/02/2018 : Plus d’un an et demi après la mort d’Adama Traoré, ce sont désormais ses frères qui font face à la justice. notamment la juridiction de Pontoise. Bagui, Youssouf et Yacouba Traoré sont tous les trois écroués depuis le 15 décembre 2017. Deux types de décisions de justice impliquent les trois frères : certaines concernent des anciennes condamnations mises à exécution après la mort d’Adama, quand d’autres types d’accusation ou de condamnation s’appliquent à des faits de violence qui auraient été perpétrés en marge de rassemblement pour Adama. Pour tenter de mieux comprendre ce nouveau développement juridique de l’affaire Adama Traoré, Clique s’est rendu à Beaumont-sur-Oise pour rencontrer la famille Traoré, et s’est entretenu avec le sociologue Geoffroy de Lagasnerie.


Affaire Adama Traoré : Où en est-on ? 

Début de l’affaire :

Le 19 juillet 2016 :  Traoré meurt des suites de son interpellation par les gendarmes entre Beaumont-sur-Oise et Persan. 

Après un contrôle d’identité dans le cadre d’une interpellation qui visait son frère Bagui, Adama Traoré est maîtrisé brutalement par les forces de l’ordre, alors qu’il tentait d’échapper au contrôle. Plaqué au sol, le jeune homme subit le poids de trois gendarmes.

Après avoir été escorté jusqu’à la gendarmerie de Persan, Adama Traoré, alors inconscient, est acheminé dans la cour où il sera retrouvé inanimé face contre terre par les pompiers plus tard dans l’après-midi. Ces derniers constatent son décès.

L’incompréhension et la tension montent alors dans le quartier de Boyenval, où vit la famille Traoré : quelles sont les causes du décès ? Le procureur de la République Yves Jannier se base sur un rapport intermédiaire et communique sur une pathologie cardiaque et même une « infection grave », qui aurait été à l’origine de la mort d’Adama. L’autopsie finale révèlera pourtant que le décès est lié à un syndrome d’asphyxie, que ce procureur n’évoquera pas. Le 22 juillet, une marche blanche est organisée à Beaumont-sur-Oise, et rassemble près de 1 500 personnes exigeant une contre-autopsie. Les résultats de la contre-autopsie révélées le 28 juillet, confirmeront une « absence d’anomalie cardiaque »

Les faits qui ont suivi le plaquage au sol, le passage de menottes et le transfert vers la gendarmerie d’Adama Traoré constituent le point central de l’affaire.

Selon la version des gendarmes, le jeune homme aurait indiqué avoir du mal à respirer après son plaquage (une technique qualifiée de dangereuse par Le Monde). Lors de son transfert vers la gendarmerie, il aurait eu un comportement violent et fait un malaise. Les gendarmes l’auraient alors mis en position latérale de sécurité et prévenu les pompiers. Pensant qu’il feignait d’être inanimé, ils ne lui ont pas retiré ses menottes. Enfin, ils déclarent que le jeune homme avait « un pouls, il respire (et ils ne détectent) aucune anomalie qui nécessite des gestes de premier secours ».

Cette version est contestée par l’un des pompiers venu sur la scène. À son arrivée, le jeune homme est face contre terre et ne présente plus de pouls. À l’annonce du décès, il ajoute que les gendarmes ont pensé à prévenir des renforts avant de prévenir la famille du défunt.


La marche blanche du 22 juillet dernier à Beaumont-sur-Oise. 

  • Le 18 août 2016 : le procureur général de Versailles se prononce en faveur d’un dépaysement de l’enquête sur la mort. 

Après de nombreux rebondissements judiciaires, l’affaire est finalement dépaysée à Paris, à la demande des avocats de la famille Traoré.

La famille reproche, entre autres, au parquet de Pontoise son positionnement douteux dans l’enquête menée par l’instruction.

Le 15 septembre, le procureur de la République Yves Jannier est muté après son traitement de l’affaire. La gendarme à l’origine du procès verbal concernant l’interpellation d’Adama Traoré est aussi mise en cause par l’un des avocats des Traoré, Me Yassine Bouzrou, qui lui reproche d’avoir basé ses écrits sur une version biaisée des faits.


Yassine Bouzrou, avocat de la famille Traoré, dénonce les mensonges présents dans le procès-verbal de l’interpellation d’Adama. 

  • Le 19 septembre 2016 : l’affaire prend un autre tournant médiatique. W9 censure le T-Shirt hommage à Adama Traoré que le rappeur Black M porte dans son clip « Je suis français ». 

Le floutage réalisé par la chaîne provoque un déchainement de réactions sur les réseaux sociaux et notamment sur Twitter, obligeant la chaîne à réagir publiquement.

Si l’affaire a été relativement passée sous silence lors de la mort d’Adama, les actions de sa soeur Assa remettent la lumière sur le phénomène des violences policières en France.

Assa Traoré intervient dans les émissions Quotidien avec Yann Barthès, l’émission C Politiqueet le Gros Journal de Canal+, dans lequel elle demande publiquement au Président Hollande de se prononcer sur l’affaire.


La mairie de la commune avait refusé que le plateau du Gros Journal s’installe sur place. 

  • Le 17 novembre 2016 : la maire de Beaumont-sur-Oise entend porter plainte contre Assa Traoré, la soeur d’Adama pour diffamation : 

Invitée du Gros Journal de Canal+ du 28 septembre, Assa Traoré dénonce le manque de soutien de la maire de la commune, Nathalie Groux (UDI). Elle reproche aussi à cette dernière le fait d’avoir « choisi son camp », en désignant celui des gendarmes. La maire décide alors de porter plainte pour diffamation et demande, comme c’est son droit, le financement de ses frais de justice par la commune. Le soir du conseil municipal où cette décision doit être votée, des échauffourées éclatent devant l’Hôtel de ville. Les gendarmes interviennent de façon musclée le soir même. Le conseil est reporté au 22 novembre.

Peu avant ce deuxième conseil du 22 novembre, deux des frères d’Adama, Youssouf et Bagui, sont placés en garde à vue, suspectés d’avoir participé aux heurts du 17 novembre. En attendant leur passage devant le tribunal de Pontoise le 14 décembre prochain, les deux hommes sont écroués.


Lors du conseil municipal du 17 novembre, des échauffourées éclatent devant l’hôtel de ville. 

  • Le 8 décembre 2016 : le conseil municipal de Beaumont-sur-Oise vote finalement le financement des frais de justice de la maire Nathalie Groux. 

Lors de cette séance particulière, le conseil accepte notamment la prise en charge des frais de protection de la Maire. Cette protection rapprochée s’élève à 20 000 euros. Le conseil de la commune vote aussi le financement des frais de justice des trois plaintes que Nathalie Groux a déposé pour outrage, menace et insultes. Quelques heures auparavant, Me Bouzrou, avocat de la famille Traoré, dépose en son nom (chose assez rare pour être soulignée) un signalement au parquet de Pontoise : la maire de Beaumont-sur-Oise a partagé sur Facebook un post appelant les « citoyens de souche »  à prendre les armes pour aider les « pauvres policiers sans recours ». 

Enfin, une plainte est déposée par l’avocat de Bagui Traoré contre une policière municipale, présente lors des heurts du 17 novembre, pour « escroquerie au jugement ». 

Elle a reçu de la part de son médecin une Interruption Temporaire de Travail de huit jours, alors que le médecin des Unités médico-judiciaires ne lui en a finalement accordé qu’un seul.

  • Le 15 décembre 2016: deux des frères d’Adama Traoré, Youssouf et Bagui, ont été jugés dans la nuit du mercredi 14 au jeudi 15 décembre 2016 par le tribunal de Pontoise.

Les deux jeunes hommes étaient poursuivis pour violences, menaces et outrages après le conseil municipal du 17 novembre dernier. Les verdicts sont les suivants:
– Youssouf Traoré a été condamné à trois mois de prison, sans mandat de dépôt.
– Bagui Traoré a été condamné à huit mois de prison ferme accompagnés de deux ans d’interdiction de séjour dans la commune de Beaumont-sur-Oise.
Ci-dessous les réactions des avocats et d’Assa Traoré à la sortie du tribunal.

 

  • 3 février 2017 : « Ca a merdé du début à la fin » : Le Monde révèle que le SAMU et les pompiers sont intervenus trop tard lors de la crise d’asphyxie d’Adama Traoré et que le contexte dans lequel ils ont été sollicités est confus. 

Le journal Le Monde, par l’intermédiaire de la journaliste Julia Pascual, s’est procuré le verbatim des échanges radio entre les différents services de secours sollicités après l’interpellation d’Adama Traoré le 19 juillet dernier.
Dans ce compte-rendu, le journal révèle que les pompiers, puis le SAMU, ont reçu des informations divergentes concernant l’état de santé alarmant d’Adama Traoré.
On apprend ainsi que les pompiers, premiers alertés par la gendarmerie via l’assistant de régulation médicale, ont été informés d’une « crise convulsive ». Les pompiers sont alors surpris, car ceux-ci ont reçu une autre information par d’autres biais : « Ah non, moi, j’ai pas ça (…) c’est un truc bizarre. En tout cas, c’est à la gendarmerie, c’est une interpellation et il fait un malaise inconscient dans la cour. » 
Une fois sur place, les pompiers découvrent Adama face contre terre, menotté, qui ne respire plus. À l’arrivée du SAMU, Adama Traoré est déjà mort. L’enquête menée par l’instruction suit son cours pour déterminer les causes de l’asphyxie du jeune homme et la gestion de son interpellation.
Contactée, Assa Traoré, la soeur de la victime, nous déclare : « Aujourd’hui est écrit sur papier ce que l’on clame depuis le début. (…) Je ne suis pas du tout surprise. Adama n’était pas malade. »

  • 28 février 2017 : Incarcéré depuis le 14 décembre 2016 à la maison d’arrêt du Val-d’Oise, Bagui Traoré, frère d’Adama, a été sorti de détention pour être placé en garde à vue à la gendarmerie de Versailles ce mardi 28 février. Bagui Traoré est suspecté de « tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Ces faits seraient survenus lors des cinq nuits de violences qui ont éclaté à Beaumont-sur-Oise après la mort d’Adama, le 19 juillet 2016. 

Près de sept mois après les faits, une nouvelle enquête (ouverte par le parquet de Pontoise et menée par la section de recherches de Versailles, selon l’AFP) vise Bagui Traoré. Celui-ci avait déjà été condamné à huit mois de prison ferme en décembre dernier par le tribunal de Pontoise, après les échauffourées survenues lors du conseil municipal du 17 novembre dernier. Bagui n’est pas le seul à être entendu puisque sa soeur Assa, son frère Youssouf, sa mère ainsi que la mère de son fils ont été auditionnés par les gendarmes de Persan.
Bagui Traoré est soupçonné d’avoir participé aux tirs visant les forces de l’ordre lors des cinq nuits de violences qui ont secoué Beaumont-sur-Oise après le décès d’Adama Traoré, au mois de juillet dernier.
Quelques heures après avoir été entendue par les gendarmes de Persan, Assa Traoré a tenu une conférence de presse à Paris ce mardi 28 février pour commenter ce nouveau développement de l’affaire, qu’elle qualifie de « machination judiciaire » . « C’est un acharnement de l’État, des forces de l’ordre, de la justice qui veulent dissoudre notre force » déclare Assa Traoré, qui souligne une « volonté de criminalisation des membres de (sa) famille ».

  •  8/03/2017 : Bagui Traoré a entamé une grève de la faim après avoir été transféré dans la prison de Fleury-Mérogis. Cette grève survient après l’ouverture d’une enquête par le parquet de Pontoise le concernant. Bagui Traoré est soupçonné d’avoir participé aux heurts qui ont suivi la mort de son frère Adama, le 19 juillet dernier à Beaumont-sur-Oise. 

Samedi 4 mars 2017, près de 200 personnes étaient réunies à Beaumont-sur-Oise pour manifester leur soutien à la famille Traoré, dont plusieurs membres ont été interrogés dans le d’une enquête visant Bagui pour « tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Incarcéré depuis le mois de décembre dans la maison d’arrêt du Val d’Oise, Bagui Traoré avait été placé en garde à vue le 28 février par la section de recherche de Versailles. L’homme, principal témoin de l’affaire judiciaire concernant la mort d’Adama Traoré, est depuis retenu dans la prison de Fleury-Mérogis.

  • 13/03/2017 : Ce lundi, deux frères d’Adama Traoré ont été interpellés et placés en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie du Val d’Oise, pour violence en réunion avec préméditation. Selon des premiers éléments, la victime serait un ancien co-détenu d’Adama Traoré. 

Pendant l’hiver 2015/2016, Adama Traoré est incarcéré et partage sa cellule avec un individu. Ce dernier aurait porté plainte contre lui au sujet d’une agression perpétrée lors de leur séjour en prison. Suite à ce dépôt de plainte, selon des premiers éléments, le 25 février 2017 deux des frères Traoré ainsi qu’un troisième individu auraient agressé violemment cet ancien co-détenu, après l’avoir emmené dans un hall d’immeuble du quartier de Boyenval à Beaumont-sur-Oise, la ville de la famille Traoré.

  • 25/04/2017 : Plusieurs nouveaux faits marquants sont survenus aujourd’hui. 1) La cour d’appel de Versailles a écouté les plaidoiries visant à reconsidérer le verdict du tribunal de Pontoise concernant la condamnation de Bagui Traoré, frère d’Adama ; 2) À la surprise générale, une nouvelle plainte a été déposée contre Youssouf Traoré, pour les mêmes faits qu’auparavant ; 3) Assa Traoré a annoncé la sortie imminente d’un livre retraçant l’affaire, ainsi que la création d’une association de soutien. 

1) En décembre dernier, le tribunal de Pontoise a condamné Bagui Traoré à huit mois de prison ferme, accompagnés de deux ans d’interdiction de séjour dans la commune de Beaumont-sur-Oise, pour violences, menaces et outrages lors du conseil municipal de Beaumont-sur-Oise du 17 novembre 2016. Ce conseil avait été annulé et suivi d’échauffourées. La famille avait fait appel de cette décision ; via son avocat Me Bouzrou, elle a exposé ses plaidoiries devant la cour d’appel de Versailles aujourd’hui. Le verdict sera rendu le 6 juin.

2) Le tribunal a informé la famille Traoré qu’une nouvelle plainte pour outrage avait été déposée à l’encontre de Youssouf Traoré, pour les mêmes faits qui lui étaient reprochés fin 2016. Plus de cinq mois après les faits, un gardien de la paix, qui a priori ne s’était pas manifesté auparavant, lui reproche son comportement autour du conseil municipal du 17 novembre 2016. Pour ces faits, Youssouf a déjà été condamné et a purgé plusieurs semaines en prison.

3) Pour continuer à mobiliser autour du décès trouble de son frère Adama, Assa Traoré a annoncé la sortie d’un livre retraçant l’affaire, co-écrit avec la journaliste Elsa Vigoureux. Cette dernière a couvert l’affaire pour le magazine l’Obs, dans lequel elle a notamment réalisé un portrait marquant de la soeur du défunt. L’ouvrage sortira le 18 mai aux éditions du Seuil.
En parallèle, Assa Traoré a également annoncé la création d’une association. Le nom et les missions de cet organisme seront précisés prochainement.

  • 06/06/2017 : La cour d’appel de Versailles a rendu ce mardi son verdict dans le cadre de la procédure judiciaire qui vise Bagui Traoré. Le frère d’Adama Traoré est finalement condamné à six mois de prison ferme suite à sa participation aux heurts en marge du conseil municipal de Beaumont-sur-Oise du 17 novembre 2016. 

Violences, menaces et outrages : tels sont les motifs pour lesquels le tribunal de Pontoise avait requis, en décembre dernier, huit mois de prison ferme ainsi que deux ans d’interdiction de séjour dans sa ville de Beaumont-sur-Oise. Dépaysée à Versailles, la procédure judiciaire a connu une autre fin qu’à Pontoise. La cour d’appel de Versailles a en effet décidé de retirer la suspension de territoire ainsi qu’alléger la peine de Bagui de deux mois.

  • 05/07/2017 : Les résultats de la contre-expertise médicale demandée par la famille certifient le scénario de la mort par asphyxie d’Adama Traoré et démentent définitivement les suppositions d’infection pulmonaire présentées par Yves Jannier, l’ex-procureur de Pontoise.

D’après nos confrères du Parisien, le professeur Jean-Patrick Barbet et le docteur Pierre Validiré mentionnent dans leur contre-expertise rendue le 22 juin dernier qu’« aucun signe ne permet d’évoquer un état infectieux antérieur » concernant le corps d’Adama Traoré. Les médecins confirment le décès par asphyxie du jeune homme de 24 ans. Cause qu’avait écarté l’ancien procureur de Pontoise. « L’ensemble de ces constations permet de conclure que la mort de Monsieur Adama Traoré est secondaire à un état asphyxique aigu, lié à la décompensation – à l’occasion d’un effort et de stress », conclut l’équipe d’experts en charge de cette dernière analyse.

  • 19 juillet 2017 : Adama Traoré aurait eu 25 ans. Un an exactement après son décès le jour de son vingt-quatrième anniversaire, l’enquête se poursuit. L’Obs révèle que le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme a mandaté des experts pour interpeller la France sur ce dossier – ainsi que sur le cas de deux autres victimes de violences policières.

Selon L’Obs, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme a interpellé le gouvernement français le 17 février au sujet « de l’usage excessif de la force par la police concernant trois personnes d’origine africaine », en l’occurence Adama Traoré, Théo Luhaka et François Bayiga, des cas que l’organisme désire voir « tirer au clair » via « une enquête rapide et impartiale ». Concernant les deux premières affaires, le gouvernement de l’époque a répondu le 18 avril ne pouvoir fournir d’éléments de réponse étant donné que les instructions étaient actuellement en cours. Dans leur document, les experts des Nations Unies ont également évoqué la question de l’impunité souvent liée à ces actes (dernier exemple en date : le 29 juin, la justice française a d’ailleurs confirmé un non-lieu dans le décès de Lamine Dieng, mort suite à une interpellation dix ans plus tôt). Le gouvernement français a alors répondu qu’il « conteste fermement les allégations selon lesquelles un usage excessif de la force pourrait rester impuni. »  

Photographie à la Une © Thomas Samson. 

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