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Le Gros Journal

REPLAY – Le Gros Journal avec Ramzy, Mamane et Michel Gohou : « Je vais te gifler ! »

Ce soir, c’est devant la Grande halle de la Villette que Mouloud Achour reçoit Ramzy Bedia, à l’affiche du film "Une vie ailleurs" d’Olivier Peyon, ainsi que Mamane et Michel Gohou, respectivement réalisateur et acteur de "Bienvenue au Gondwana", en salles le 12 avril. Au programme : leur actualité cinématographique, la Françafrique, et un possible retour de Ramzy sur scène.


Le Gros Journal avec Ramzy Bedia, Mamane, et… par legrosjournal

Mouloud Achour : Bienvenue dans le Gros Journal, on va vous parler d’un gros film, avec trois grosses restas, Ramzy qui est là donc merci, mais y’a deux personnes qui sont là, si vous ne connaissez pas leurs visages, c’est dramatique, ils font partie des humoristes les plus populaires au monde, Mamane et Michel Gohou. Comment vous expliquer ? Déjà, Michel Gohou c’est l’équivalent de Charlie Chaplin ou Bourville et il y a également Mamane qu’on a découvert au Jamel Comedy Club et qui fait maintenant aussi partie des humoristes les plus écoutés au monde, près de 12 millions de personnes sur RFI.

Mamane : 30 millions tous les jours !

30 millions de personnes tous les jours, voilà !
Mamane : Les auditeurs ont converti en franc CFA c’est pour ça.
Ramzy : Moi je peux me barrer moi, ils sont tellement super nos deux amis.
Mamane : Non mais tu vas où ? on est là pour faire le quota, un arabe, un noir et…

Non mais juste pour présenter Michel Gohou, c’est l’inventeur de YouTube, avant YouTube, c’est-à-dire que ses vidéos passaient de personne en personne, les gens se passaient les cassettes, se passaient les liens des sketches.
Michel Gohou : Il y avait du vrai, mais il y avait aussi du pipeau dedans, Mamane c’est à moi qu’on a posé la question.
Mamane : Mais arrête de raconter…
Michel Gohou : Non, mais c’est à moi qu’on a posé la question ou bien c’est à toi qu’on a posé la question ?
Mamane : On ne comprend pas…
Michel Gohou : Tu arrêtes de me bloquer quand on me pose la question, dont je commence à parler, tu arrêtes de me bloquer.

C’est l’histoire d’élections qui se passent dans un pays imaginaire, y’a un président qui doit être réélu, mais pour vérifier de la bonne pratique de cette élection, la France envoie des vérificateurs de démocratie.
Mamane : Parce que la communauté internationale, aujourd’hui quand on dit ce concept-là en français, en anglais, en américain, pour lui, il est dedans, d’office. Nous les Africains, on sait qu’on est pas dedans, on sait qu’on ne parle pas de nous, qu’on dit la communauté internationale, qu’on dit les bailleurs de fonds, les pays, les puissants de ce Monde, le G7, le FMI, c’est pour dire, vous n’êtes pas dedans. Ce film montre un peu comment se passe l’escroquerie au niveau de la démocratie en Afrique.

On a tourné en Côte d’Ivoire, avec des acteurs africains de tous pays, des Congolais, Camerounais, Togolais, Ivoiriens, Maliens donc c’est vraiment un film panafricain, mais avec des acteurs français aussi.
Donc c’est vraiment la face lumineuse, la face éclairée de ce qu’on appelle la Françafrique, la Françafrique où les élites politiques, économiques s’entendent entre elles pour voler nos richesses. Mais la face lumineuse, c’est tout ce qu’il y a – les Français, le peuple français, et le peuple africain – entre nous.

Donc elle viendra de la culture la face lumineuse.
Mamane : La culture, on fait des enfants entre nous, il y a beaucoup d’amour pour la France en Afrique, il y a beaucoup d’amour pour l’Afrique en France, on le voit derrière nous, avec ce festival “100% Afriques”. Donc ne laissons pas les hommes politiques nous diviser, dire “les noirs viennent prendre le boulot, prendre le pain des Français”, ou inversement que la France vient piller les ressources de l’Afrique.

Il y a quelque chose dont vous vous moquez tout le temps, c’est la méconnaissance des Français ou des Occidentaux face à l’Afrique.
Mamane : Oui.

Déjà le fait de dire l’Afrique
Mamane : L’Afrique, c’est 54 pays, c’est l’Afrique, tu es Africain, tu parles « l’africain », oui quand tu parleras « l’européen », et du coup nous on va faire la même chose aux élections françaises.

C’est pour ça que vous êtes là, on a des élections
Mamane : Oui.
Ramzy : Ah, vous êtes venus nous surveiller.
Michel Gohou : Nous sommes là pour ça exactement, parce que quand on a des élections chez nous, les surveillants viennent d’ici. Nous sommes venus pour surveiller, nous sommes des observateurs internationaux, venus d’Afrique pour superviser les élections en France.
Mamane : Moi par exemple, là je vais aller observer les élections municipales à Levallois.

Pour voir les Balkany, c’est des gondwanais aussi ?
Mamane, Ramzy : Oui oui.
Mamane : Il y en a plein aussi.
Ramzy : Je pense que Balkany même c’est l’ambassadeur du Gondwana en France.
Mamane : Il a une résidence un peu partout.

J’imagine que Ramzy, tu es dans le même cas que moi, et comme plein de Français et 47% des Français.
Ramzy : Indécis ?

Qui ne savent toujours pas pour qui voter.
Ramzy : Complètement.
Mamane : Le film Bienvenue au Gondwana parle de ça en creux parce qu’en Afrique aujourd’hui, les gens se battent pour aller voter et les dictateurs empêchent les gens d’aller voter parce qu’ils savent que si les gens vont voter, ils vont voter contre eux. Et ici, on est dans l’autre extrême où les gens ne vont pas voter parce qu’ils savent plus pour qui voter, du moins ils savent que ceux qui sont sur la liste, ce n’est pas cela pour lesquels ils veulent voter.

Chez Eric & Ramzy, il n’y a jamais eu un sketch avec écrit : “Attention réfléchissez, attention aux consciences”.
Ramzy : C’est exactement ce que je me disais

Mais vous avez incarné ça.
Ramzy : Si tu regardes de nos premiers sketchs jusqu’au dernier, on a jamais fait les “kaïras”

Parce que vous, vous étiez arrivés avec des t-shirts super serrés
Ramzy : Très beaux gosses

Très beaux gosses
Ramzy : Très dep

Pour jouer sur les mots, et c’était ça.
Ramzy : On la vache !

Je vais vous montrer un extrait de Ramzy qui s’embrouille avec un jeune de banlieue.
Ramzy : Moi ?

Ouais
Ramzy : Avec un jeune de banlieue ?

Avec un jeune, enfin qui a vieilli.
Ramzy : Pourtant je m’entends très très bien avec la banlieue

Bah non, il y a un jeune de banlieue qui t’a clashé à la télé.
Ramzy : Je crois qu’il faut les reprendre à chaque fois.

Toi tu étais choqué, mais aujourd’hui ça ne choque plus.
– EXTRAIT –
Ramzy : On oublie ça, on continue à avancer, on se dit Le Pen, pas Le Pen, mais trouver un boulot quand tu es rebeu aujourd’hui, ça doit être horrible. Toi ça va, tu as du boulot, tu es bien !

Bah toi aussi !
Ramzy : Moi aussi. Mais, je pense à tous nos gars, les pauvres, qu’est-ce que ça doit être difficile.

De ton point de vue, la France, qu’est-ce qu’elle a raté avec nous ?
Michel Gohou : Tout !

Tout ?
Tout. On a toutes les richesses, mais on est pauvres à la fois. Ça fait que tu arrives dans un pays africain, il n’y a pas d’hôpitaux, il n’y a pas de routes, il n’y a rien du tout et la population meurt de faim. Pendant ce temps, le président dictateur s’enrichit, il amasse, il remplit des caisses d’argent. Pendant ce temps, le peuple meurt de faim ! Comment vous expliquez ça ?

C’est à vous de l’expliquer.
Michel Gohou : Quand moi je pose la question , il faut me répondre. Toi tu poses la question, je réponds. Moi quand je pose la question, tu es obligé de répondre. Faut pas me ramener la question encore.
Mamane : Gohou..
Michel Gohou : Non non non, il faut que lui aussi nous dise la vérité.
Mamane : Il nous a invités pour parler de notre film.
Michel Gohou : Je m’en fous, je m’en fous.
Mamane : On vient parler de notre film.
Michel Gohou : Je dis, je m’en fous, il n’a qu’à ne pas me retourner la question encore. Si je ne lui ai pas giflé sa… il n’a qu’à pas retourner la question.
Mamane : Venez voir notre film, ne l’écoutez pas !
Michel Gohou : On a qu’à se respecter.
Mamane : Mais on nous invite dans une émission sur Canal +

Tu sais ils le font sur Canal + Afrique en pire ! Tout le temps. Tu connais la réplique culte, “Je vais te gifler” ?
Ramzy : Ah c’est toi ça ?
Mamane : Ah oui c’est lui !
Ramzy : J’entends des potes me la faire.
Mamane : Avec le geste, fais-lui avec le geste.
Michel Gohou : Je vais te gifler !
Ramzy : C’est toi ça ! Ah mais moi je croyais que c’était un mec qui faisait ça comme ça.

Non ils ne l’ont pas inventé, c’est lui l’inventeur.
Mamane : Et il ne touche pas un rond sur ça. Tu vois.
Ramzy : La vache !
Mamane : Il allait être millionnaire aujourd’hui je te jure.
Michel Gohou : Mais ce n’est pas tard, on peut encore les rassembler.

C’est quoi le nom de l’émission pour que les gens comprennent ? Le nom !
Mamane : « Le parlement du rire »

Et la devise de l’émission aussi s’il vous plaît ?
Mamane : C’est loyauté, allégeance, prison.

Donc c’est quoi le concept de cette émission ?
Mamane : C’est quatre humoristes qui viennent de différents pays d’Afrique pendant 30 minutes et ils défilent sur scène et pour ne pas avoir le saint sempiternel MC qui dit : “Et maintenant on va voir Ramzy, et maintenant Eric, et maintenant Mouloud” On a fait un parlement, une assemblée nationale, moi je suis le président du parlement, Gohou est le vice-président numéro 1 qui veut faire un coup d’État, Digbeu Cravate qui est dans le film, vice-président numéro 3.

Il faut savoir que Digbeu Cravate, c’est un humoriste hyper hyper populaire aussi.
Michel Gohou : Mais malhonnête aussi.
Mamane : Moins que toi
Michel Gohou : Disons, qu’on est en train de former un cercle de malhonnête et on cherche vraiment des adeptes, des adhérents et vraiment, tu seras le bienvenu.
Ramzy : Avec grand plaisir, je suis très malhonnête.
Michel Gohou : Même toi

Merci
Michel Gohou : Tu seras le secrétaire général de la malhonnêteté.

Il y a quelque chose d’assez particulier avec Mamane, c’est qu’aujourd’hui, tu fais partie des humoristes francophones les plus écouté au monde. Est-ce que tu aurais pu avoir cette carrière-là si tu t’étais concentré sur la France ?
Non, non, même si je n’avais pas cette audience en vue en Afrique, je suis né en Afrique, j’ai grandi en Afrique, je suis venu en France après. Les thématiques que j’aborde dans mon métier que ça soit sur scène, à la radio ou à la télé, c’est toujours lié à l’Afrique.

Ramzy c’est quand que tu reviens sur scène, vraiment ?
Ramzy : J’en rêve, j’en rêve, mais… J’en parle beaucoup avec Eric, mais il n’est pas très très motivé encore par ça. Il m’a dit : “Donne-moi encore envie, donne-moi encore envie”.

Il y a un truc avec Ramzy, c’est que quand il n’est pas avec Éric, il fait des films incroyable, je pense à « Hibou ».
Ramzy : C’est plein d’amour

C’est un film plein plein d’amour
Ouais il y en a plein.

Et on se dit, pourquoi on n’a pas vu ce Ramzy avant ? Qu’est ce que nous prépare ce Ramzy ?
J’ai toujours été comme ça en fait. Mais c’est de la pudeur, c’est vraiment de la pudeur, on est très très pudique.

La pudeur vient aussi de ton rapport à ta famille. C’est ce qu’on lit dans “Hibou”. Et dans la famille Bedia, il y a une soeur. C’est ta vraie soeur ?
Ramzy : Ouais c’est ma vraie soeur. Je ne voulais pas qu’elle fasse ce boulot-là.

Pourquoi ?
Ramzy : Je voulais qu’elle fasse des études et elle a arrêtée les études pour se lancer là-dedans donc je n’avais jamais été d’accord avec ça. Mais maintenant, fort c’est de constater qu’elle a beaucoup de talent.

Bah oui
Ramzy : Je lui dis là, car je ne lui dirai jamais à la maison. Tu as beaucoup de talent, Melha. Je dois l’avouer maintenant, je suis très fier de toi, et je regarde tout ce qu’elle fait maintenant.

Tu as vu “Fat & Furious” son spectacle ?
J’y suis allé, je me suis mis dans le fond et j’ai écouté le spectacle. Je n’arrive pas à la regarder.

La question relou, c’est quand le retour de H ? Que je pose à Jamel, que je pose à Éric…
Mamane : Mais pourquoi à Hollande on ne lui demande pas de refaire un quinquennat ? C’est bizarre ça. On lui dit “Une deuxième saison”, et il dit non.

Il était aussi drôle que Sabri en plus pendant cinq ans.
Ramzy : Arrête ! Il passe pour un idiot un peu François Hollande, mais j’ai une question : Il a fait des trucs j’ai l’impression un peu dans son quinquennat finalement ? Comme…

Le mariage pour tous ?
Ramzy : Oui.
Mamane : Mariage pour tous. Tu t’es marié Go ? C’est les mariés du net.
Gohou : Non.

Six enfants.
Gohou : Comment tu as su ? Est-ce qu’on t’a posé la question ?

Je sais tout sur toi.
Gohou : Tu sais que les gens nous regardent. Il y a des gens qui nous respectent, et qui nous regardent. Peut-être dans le public, ou alors ceux qui regardent les images…

Il y a ta future femme ?
Gohou : Maintenant tu dis que j’ai 6 enfants. C’est pour les décourager ? Tu vas les décourager. Tu as quel problème avec moi ?

Il a dit une phrase incroyable, il a dit “Je suis musulman, et je suis chrétien car je crois en Dieu.”
Ramzy : Et il a raison.
Gohou : Oui. Je suis musulman, je suis chrétien. Le vendredi je suis à la mosquée, le dimanche je suis à l’église. C’est le même Dieu, c’est le même chemin.
Ramzy : Pour moi, la religion c’est comme l’iPhone un peu. La religion juive, c’est l’Iphone 1 : tu ne discutes pas avec eux. Ensuite tu as l’Iphone 2, qui est super, ou 3,4 si ce sont les catholiques. Et ensuite nous, les musulmans : le dernier iPhone. Mais ça reste du Apple. Mais si tu es iPhone 7, tu as du iPhone 1 en toi, c’est ça que je veux dire. On a tous du iPhone 1 en nous.

Merci beaucoup d’être venus au Gros Journal. Merci à vous 3, c’était un plaisir. Ramzy…
Ramzy : C’est la seule émission, celle-ci, que je ne regarderai pas.

Parce que tu les regardes toutes tu m’as dit ?
Ramzy : Je n’en n’ai pas raté une seule.

Merci beaucoup.
Gohou : C’est fini l’émission ?

Mouloud : C’est bientôt fini. On est en train de se dire au revoir.
Gohou : Non, on ne peut pas se dire au revoir comme ça. Est-ce que tu as demandé mon avis avant de dire au revoir ? Non. Parlons de Gondwana.
Mamane : Oui.
Gohou : Parlons du film “Gondwana”.
Ramzy : Il sort quand ?
Gohou : Il sort le 12 avril.
Mouloud : En attendant, tu peux aller voir Ramzy au cinéma, dans Une vie ailleurs.
Gohou : Je vais aller le voir, mais pour le moment…
Mouloud : Tu peux le voir. Et la semaine prochaine à la télévision dans Dix pour cent, dans le première épisode de la saison 2.
Ramzy : Avec Virginie Efira.
Gohou : Tu veux m’empêcher de parler de Gondwana ou quoi ?
Mouloud : J’ai envie de parler de Ramzy aussi.
Mamane : Il t’a invité pour parler de ton film. Tu as parlé, c’est bon.
Gohou : Non, je n’ai pas suffisamment parlé.
Mamane : On a dit que ça s’appelle “Bienvenue au Gondwana”, c’est le 12 avril.
Gohou : Qui a écrit le film ? Qui l’a réalisé ?
Mouloud : C’est vous deux.
Gohou : Non ce n’est pas nous deux, vous faites le malhonnête.
Mouloud : C’est Mamane qui l’a écrit.
Gohou : C’est lui qui l’a réalisé. Digbeu et moi nous sommes les hommes de main du président de la République, du président dictateur.

Voilà, ils viennent de me rendre ouf le temps d’une émission tous les trois. C’était le Gros Journal avec Ramzy, avec Michel Gohou et avec Mamane. C’était un honneur de vous avoir tous les trois. On se retrouve demain à la même heure sur Canal+ en clair.

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