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Musique

QUI ES-TU… Dream Koala

Qui es-tu ?
Je m’appelle Yndi, je suis français. Je suis né à Paris, mes parents sont brésiliens. Je fais de la musique sous le nom de Dream Koala depuis quatre, cinq ans.

dream koala

Je dirais que ma musique est une sorte de métissage entre plusieurs genres, un point de rencontre entre la musique électronique, la pop, la musique expérimentale… C’est une musique que je considère aquatique… Comment dire ? Atmosphérique ? Disons que ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas très violent. Poétique peut-être, très imagé en tout cas. C’est un style de musique qui pourrait très bien se prêter à un film.

Tu penses à des films lorsque tu composes ?
Inconsciemment, oui. L’inspiration me vient souvent d’oeuvres visuelles, de films, de dessins.

Les films de Hayao Miyazaki m’inspirent depuis toujours.

Ses films parlent à tout le monde, aux enfants comme aux adultes.

totoroMon voisin Totoro, Hayao Miyazaki (1988)

Ça vient peut-être du côté naïf, humain de ses personnages, qui croient en leurs rêves. Ce ne sont pas des « héros » à la Spiderman. On voit leurs faiblesses, leurs peurs, leurs angoisses, mais ils ne reculent pas devant les difficultés.

C’est quelque chose qui déclenche une vague d’inspiration, même si à la fin la musique que j’écris n’a rien à voir avec le film. C’est tellement fort, un film… « The Tree of Life », par exemple. Les plans, l’histoire, le script… Tout est tellement beau.

Terrence Malik prend son temps, il s’en fout.

Si un plan lui plaît, il va rester une minute dessus, ce n’est pas un problème pour lui, alors qu’en général au cinéma, si un plan fait plus de 15 secondes, on craint que les gens s’endorment dans la salle. Je pense que c’est pareil avec ma musique. Je n’ai pas envie qu’elle soit trop compressée, rapide, qu’on sache à quoi va ressembler le refrain dès la deuxième seconde.

the-tree-of-lifeThe Tree of Life, Terrence Malick (2011)

Dis, tu ne voudrais pas plutôt être réalisateur toi ?
J’en rêvais quand j’étais petit, mais je me vois mal gérer une équipe et engueuler les gens (rires). Je pense que faire de la musique correspond plus à ma personnalité.

À ce propos, tu composes, tu chantes, mais tu te définis souvent comme guitariste.
Oui, c’est l’instrument avec lequel j’ai commencé la musique, vers 14 ans. Mais je fais un peu de tout, même si je ne le fais pas à la perfection ! Ça ne m’intéresse pas d’être juste être un super guitariste, et puis de me retrouver face à un ordinateur sans savoir enregistrer, ou sans  savoir chanter. Je préfère faire un peu de tout, que faire juste un seul truc très bien, même si c’est l’idéal (rires). Comme James Blake, qui est un très bon producteur et un super pianiste.

Tu n’avais jamais fait de musique avant ?
Si, mes parents sont musiciens, du coup j’ai toujours essayé la guitare de mon père, fait du piano. J’ai même tenté le Conservatoire pendant un an, mais ça n’a pas marché. J’avais plus envie de m’amuser et de taper partout sur le piano. Le fait d’aborder la musique comme des maths, je n’avais pas du tout envie de faire ça. Je préfère aborder la musique comme un jeu.

Est-ce que tu penses que tes origines brésilienne ont un impact sur ta manière d’envisager la musique ?
Mes deux parents sont brésiliens, à la maison on parle brésilien. Au Brésil, la musique est partout. Tout le monde en joue tout le temps.

En France, on place les musiciens un peu plus haut dans notre estime. On se dit : « il fait quelque chose que je ne peux pas faire ». Au Brésil, si quelqu’un se met à jouer de la guitare, l’autre va prendre son assiette, taper dessus et improviser des percussions !

C’est un peu ça, la mentalité brésilienne, on se prend peut-être un petit peu moins la tête en général.

Au début, je faisais plus des beats que vraiment de la musique. Je postais ça sur Soundcloud, mais je devais avoir cinq followers, dix, maximum. Un jour, j’ai fait un remix, non-officiel d’ailleurs, de XXYYXX. C’était au moment où sa vidéo venait de sortir, il était partout. Je l’ai fait un peu par hasard parce que j’aimais beaucoup, et je lui ai envoyé comme ça, sans arrières-pensées. Le lendemain, au réveil, je vois qu’il l’a reposté ! A partir de là, petit à petit, les gens se sont intéressés à ma musique, j’ai commencé à faire des concerts. Et aujourd’hui je suis là.

Et tu participes par exemple au festival « The Sound You Need », le week-end du 14-15 mars. Ça te fait quoi ?
C’est super ! Je suivais la chaîne YouTube depuis le début, avant que ça devienne un festival. Je n’avais même pas réalisé que c’était devenu aussi gros. Je trouve ça fou, à la fois bizarre et incroyable qu’on puisse aller si loin avec une chaîne YouTube.

Ton dernier EP s’appelle « Earth. Home. Destroyed ». Il y a une dimension écolo dans ta musique, c’est bien ça ?
Sans être extrémiste, je suis clairement écolo, c’est sûr. Ca représente une partie de ma vie, de ma personnalité. Alors, ma biographie d’écolo : mes parents mangent de la viande et ma mère avait un cochon mignon au Brésil dans un grand jardin, qu’elle aimait bien. Sauf que ma grand-mère ne savait pas que ma mère l’aimait tant que ça, du coup pour son anniversaire elle en a fait un petit rôti (rires). Depuis ce jour-là, ma mère mange moins de viande. On en parlait de temps en temps.

Un jour, j’ai acheté un livre, il s’appelait « Doit-on manger de la viande? » si je me souviens bien. C’est la première fois que je voyais des chiffres, des données concrètes sur ce qu’il se passe dans les abattoirs, sur l’impact que ça peut avoir sur l’environnement. Ca a commencé par là, je suis devenu végétarien. Petit à petit, je me suis dit qu’il fallait réfléchir plus globalement et je suis devenu écolo. Voilà mon trajet d’écolo (rires).

DreamKoala© Phonographecorp

Être écolo, c’est une chose. Mais comment traduis-tu cette préoccupation en musique?
Surtout dans les paroles. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles j’ai commencé à écrire plus de paroles que sur mes anciens morceaux. Devenir végétarien, c’est quelque chose qui influe vraiment sur notre personnalité et notre façon de voir le monde, la place de l’homme sur la planète. En tant que personne, c’est un changement assez radical. Au départ, j’écrivais des textes assez légers. Et puis j’ai voulu écrire quelque chose qui puisse avoir une vraie valeur à mes yeux.

Et donc ça passe par des paroles engagées ?
Oui, en tout cas c’est comme ça que c’est venu chez moi. Je me suis dit que chaque jour, de nouvelles personnes écoutent ma musique. Parler de ça, c’est aussi une manière de promouvoir cette façon de penser.

Les agriculteurs peuvent faire des fruits et des légumes bios, les photographes peuvent prendre des photos d’animaux en voie de disparition. Moi, je peux faire de la musique qui parle de ça.

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