Raphaël Quenard est certainement l’acteur de l’année 2023, avec huit films à son actif, trois nominations au César et une récompense en tant que révélation masculine de l’année. Si sa sur-médiatisation donne l’impression que le succès est arrivé vite et simplement, c’est tout l’inverse. Raphaël Quenard a su persévérer pour arriver jusqu’ici et n’a pas hésité à frapper à toutes les portes.
Raphaël Quenard n’était pas promis à une carrière d’acteur, mais plutôt à celle d’un militaire ou d’un chimiste. C’est à la fin de ses études qu’il se passionne pour le jeu, assistant à de plus en plus de pièces de théâtre. En s’intéressant à ce milieu, il découvre Jean-Laurent Cochet, notamment connu pour avoir été le mentor de Fabrice Luchini. Ainsi, le jeune comédien n’hésite pas à changer de vie et frappe à la porte de son futur professeur, qui, charmé par le panache du jeune homme, lui offre les cours dans son école d’art dramatique.
Malgré une bonne formation en comédie, le métier d’acteur reste compliqué et Raphaël Quenard décroche principalement des rôles dans des courts-métrages, la plupart du temps de manière bénévole. Sa détermination et sa persévérance sont telles qu’il fait le tour des sociétés de production parisiennes pour se renseigner sur les prochains films et castings, mais fait surtout le tour des avants premières, “dix CV en poche”, pour les distribuer à des réalisateurs en main propre. Dans de nombreuses interviews, notamment pour France Inter, l’acteur s’amuse à raconter qu’il a de nombreuses fois tenté sa chance auprès de réalisateurs et producteurs américains, leur promettant qu’il incarnerait parfaitement le “french guy”. Il raconte également dans un entretien pour Le Parisien s’être rendu en bas du domicile de la directrice de casting du film Titane en lui récitant des répliques du film pour attirer son attention. Si ces multiples interventions n’ont pas souvent été fructueuses, l’acteur considère cette rage et cette envie débordante comme un moteur irrationnel pour la suite de sa carrière.
La consécration de cette persévérance a lieu le 23 février 2024, lorsque Raphaël Quenard est nommé révélation masculine aux César pour le film Chien de la casse. Cependant, l’acteur n’a pas démérité pour obtenir le premier rôle dans le film de Jean-Baptiste Durand, qui réalise alors son premier long métrage. Le comédien entend parler de ce futur long métrage et commence à contacter Jean-Baptiste Durand par mails, mais également sur Facebook pour lui signifier son enthousiasme, ce que raconte le réalisateur à France 3 Occitanie. Il ira jusqu’aux avant-premières et festivals de court-métrages pour rencontrer le réalisateur. Si Jean-Baptiste Durand n’a pas été convaincu dès le début, notamment à cause de l’accent particulier de Raphaël Quenard, l’acteur est tellement persuasif que le cinéaste transforme son scénario pour rendre plus plausible la présence d’un jeune homme avec un accent du Dauphiné dans un long-métrage en Occitanie.
Aujourd’hui, l’acteur n’a plus grand chose à prouver, mais la passion reste débordante et sa productivité impressionnante. Devenu le petit protégé du réalisateur Quentin Dupieux, Raphaël Quenard sera au festival de Cannes pour présenter Le Deuxième acte en ouverture, mais aussi L’amour ouf de Gilles Lellouche, en compétition officielle.
L’émission est à retrouver en replay sur myCANAL et l’interview de Raphaël Quenard est disponible sur la chaîne YouTube CliqueTV.