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Musique

LE SON DU JOUR : Blood Orange, « Do you see my skin through the flames ? »

À travers son alias Blood Orange, Devonté Hynes nous revient avec un morceau de 10 minutes – une vibrante tribune musicale, à deux semaines de la tuerie de Charleston et alors que depuis, 7 églises « noires » ont été incendiées aux États-Unis. Il le dit lui-même : « Ce n’est pas un morceau de mon prochain album. Seulement des choses dans ma tête ».

 

Un message posté par Blood Orange deux heures avant de sortir son morceau, sur Facebook, que nous avons traduit :

« Chaque jour, des Noirs sont attaqués et tués. Chaque jour, je me réveille, et il devient de plus en plus difficile pour moi d’interagir avec mes amis et le monde qui m’entoure. J’ai peur, peur pour moi, pour ma famille, pour mes frères et mes soeurs. Vous me voyez écrire sur cette page et jouer de la musique, vous me voyez comme Blood Orange ou Dev Hynes, mais dans la rue, je suis juste un autre homme noir, un homme noir qui ne peut pas avoir de taxi, un homme noir qui doit faire attention à sa façon de marcher si je veux dépasser une jeune femme blanche pour qu’elle n’aie pas peur, un homme noir qui doit s’asseoir et se taire lorsqu’une voiture de police fait le tour du terrain de basket où je joue, un homme noir qui pourrait être abattu à n’importe quel moment de ma vie et pendant que je meurs, je saurais parfaitement que même s’ils attrapent celui qui m’a tué, il sera libéré. Chaque jour, on nous fait un peu plus comprendre qu’on ne compte pas. L’Amérique aime jouer au « super humain », et continue pourtant à plaider l’erreur humaine pour ces faits horribles. Je ne sais plus quoi faire ».

Les paroles du morceau :

« Frustration and depression breaks me down
descending like they wanted underground
the further our journey the less you care
that’s why you laugh at Kanye when he’s talking in a chair
but the same conversation but replaced,
is good enough for laughs or a smile on your face,
happy to be singing all our songs to survive,
but when we need help, you don’t get off til 5.
it’s powerful to feel so alone in a group

let me break this down for you and tell you how we feel again,
your fear is all you hold on to, so when you see me it’s not fair
i have nothing left to give when you don’t notice what is wrong,
Charleston left me broken down but it’s just another day to you

I ain’t got nothing left to give you
and I’m too tired, to even talk about it
while watching the fire,
Tasting pain coming from a place of truth
To be another in a messy world
to feel like giving in another turn?
you wouldn’t listen if I told you
So how can I become anyone? »

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