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Ibrahim Maalouf – « Quand tu es hors norme, on doit t’accepter »

Le mystère est finalement résolu : non, Ibrahim Maalouf et Mouloud Achour ne sont pas la même personne malgré les remarques récurrentes sur les réseaux sociaux à propos de leur ressemblance. Les deux hommes se sont tenus l’un face à l’autre dans un entretien évoquant la place de la musique dans la vie de l’artiste, l’importance de prendre la parole et la nécessité d’accepter la différence artistique. 

Une musique intérieure

Je mourrai effacé, tout le monde m’aura oublié depuis longtemps.

Pour le trompettiste, la musique est une histoire familiale qui le berce depuis son enfance : “Quand on est né, on a passé 9 mois dans une discothèque de fou. Tu sors du ventre de ta mère et toute ta vie tu es en quête de retrouver cette discothèque.
L’artiste en est convaincu, et ses concerts affirment cette théorie puisqu’il s’avoue complètement transporté par la vibration ressentie face à la foule venue le voir. 
Mais “la musique ce n’est que la vie” explique-t-il, avant de continuer : Je mourrai effacé, tout le monde m’aura oublié depuis longtemps. Je l’espère.
En attendant, la musique l’accompagne au jour le jour, le poussant à sortir de sa zone de confort. Elle se transforme en “une musique intérieure, une forme de persévérance” qui le guide vers de nouvelles expérimentations musicales. 

Hors norme et renouveau

Quand tu es hors norme, on doit t’accepter.

Pour Ibrahim Maalouf, la musique se partage, se transforme et évolue. Il l’affirme : “Quand tu es hors norme, on doit t’accepter. C’est comme ça que la culture évolue, sinon on s’enfonce dans les limbes de la séparation. C’est comme ça que cela pourrit.” 
Les institutions doivent alors à leur tour évoluer pour s’adapter à ces changements et ne pas piéger les musiciens dans des carcans dont ils tentent de s’échapper. Si plusieurs invités ont déjà relevé le manque de diversité des Victoires de la Musique, notamment avec le manque de représentation de certains genres musicaux, le musicien relance le débat en soulignant l’absence des instrumentistes. “Ce n’est pas normal que je sois le seul instrumentiste en France qui ait reçu une Victoire de la Musique.
Ayant soulevé à deux occasions le trophée des Victoires pour ses œuvres, il lance un appel à faire évoluer la cérémonie.


L’importance de prendre la parole

Les gens n’osent pas s’exprimer.

Alors que sa famille a été touchée par les bombes israéliennes lors de la guerre du Liban de 2006, Ibrahim Maalouf ne conceptualise pas de ne pas pouvoir prendre la parole et s’exprimer sur la situation actuelle. S’il met en avant la dichotomie des réactions françaises entre le conflit ukrainien et celui Israël/Palestine, il soulève la crainte des artistes de prendre la parole : “Les gens n’osent pas s’exprimer. À aucun moment tu es libre de dire des choses sans te prendre un tsunami de haine”. Menacé à plusieurs occasions de boycott, le trompettiste continue d’utiliser sa tribune publique : “Si aujourd’hui on peut prendre des menaces de mort ou des menaces de boycott parce qu’on dit qu’on ne veut pas que des enfants meurent… Et bien boycottez-moi”.  


L’émission est à retrouver en replay sur myCANAL et l’interview d’Ibrahim Maalouf est disponible sur la chaîne YouTube CliqueTV.

Clique, tous les soirs en clair à 19h45 sur CANAL+. 

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