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Société
Par Laura Aronica

Paltrips.ps, un guide touristique et culturel de la Palestine sur Internet

Montrer un autre aspect des villes et des vies palestiniennes : c'est l'objectif de Paltrips.ps, un guide exclusivement en ligne qui emmène les touristes hors des sentiers battus. Conversation avec Victoria, manager du projet, actuellement à Ramallah.

Peux-tu me parler de votre projet ?
C’est un projet né il y a un an à l’initative du centre culturel franco-allemand à Ramallah, qui rassemble l’Institut Français et le Goethe Institut, deux entités séparées qui partagent un bâtiment et coopèrent sur de nombreux projets. L’idée, c’était de correspondre à un besoin qui était celui de jeunes touristes, qu’ils soient étrangers ou Palestiniens, et de leur fournir un guide du pays. C’est ainsi qu’est né paltrips.ps. Exclusivement sur le web, il est composé de contributions écrites (des textes, des interviews), de vidéos et de sons. La langue principale du site est l’Anglais, mais tu peux trouver des textes qui sont écrits en Arabe, Allemand ou Français et traduits vers l’Anglais.

Jericho10Jéricho © paltrips.ps

Comment s’est déroulée l’élaboration de ce guide, et qui a fourni ces contenus ?
Comme l’initiative est franco-allemande, nous avons vu ce projet comme une coopération entre des jeunes journalistes de France, d’Allemagne et de Palestine. Fin septembre dernier, de jeunes journalistes sont venus dix jours visiter ensemble des villes pour pouvoir en parler, partager leur expérience et leur vécu.

Comment les avez-vous choisis ?
On a privilégié des gens qui étaient déjà venus ou qui avaient déjà une bonne connaissance du pays. On a pris de jeunes professionnels, histoire d’être certains d’avoir du contenu de qualité.

Jericho7
Jéricho © paltrips.ps

Est-ce que le faire en Palestine, c’est particulièrement différent de le faire à Paris ?
Oui, dans le sens où l’image qu’on a de la Palestine à l’étranger n’est pas forcément la bonne. Avec ce projet, on aimerait casser les stéréotypes qui existent autour de la Palestine, les images qu’on montre à travers les médias, la guerre, essentiellement. La guerre existe, mais il y a aussi un autre côté…

L’image que nous véhiculons n’est pas une fausse image, c’est une image venue de Palestiniens, de notre quotidien, en tant que jeunes qui habitent le pays.

Qu’est-ce que vous montrez, du coup, concrètement ?
Qu’en venant en Palestine, comme partout, il y a moyen de s’amuser, de faire la fête, de boire, de sortir de se faire des amis… Je ne dirais pas que la vie est belle et que tout est rose, non, pas du tout. Mais la vie continue, et les endroits continuent à ouvrir, à fleurir, et il y a toujours des initiatives. Vraiment, ça n’arrête pas. Sutout en ce moment.

jerusalemJérusalem, vieille ville © paltrips.ps

D’ailleurs, comment expliques-tu cela ?
Ça vient de la jeunesse, qui a beaucoup voyagé, vécu à l’étranger, qui se dit « On a un superbe pays et le marché est vierge, donc on peut vraiment faire beaucoup de choses ». La scène des start-ups, focalisée sur les technologies et les projets informatiques, est très vivante, par exemple. On en parle aussi sur le site.

Vous avez choisi des lieux touristiques ? Imaginons Paris, vous nous montrez la Tour Eiffel, ou un lieu un peu plus « alternatif » ?
On se veut alternatifs. Prenons l’échelle de Bethléem. Le monument le plus connu, c’est l’endroit où le Christ est né, l’Eglise de la Nativité.

Ce qu’on montre, nous, c’est un petit musée que l’on trouve dans la vieille ville, juste à côté de cette église. Un petit café sympa qui regroupe des jeunes, par exemple.

Sur le site, il y a une liste des thèmes que l’on a abordés. On parle beaucoup de nourriture, de nightlife, d’architecture, de paysages…


L’institut français rue Charles de Gaulle (rebaptisée par les habitants « Sharl Degoul Street »), l’unique centre culturel de Gaza ouvert à tous.

Est-ce qu’on peut détacher ça du conflit ?
Difficilement, mais là, vraiment, notre objectif n’est pas militant.

Comment se porte le secteur du tourisme en Palestine ?
Le tourisme est l’un des secteurs les plus importants pour l’économie, mais il y a beaucoup de restrictions sur les aspects touristiques en Palestine, notamment au niveau des déplacements, et peu de retombées économiques. C’est un secteur qui ne demande qu’à se développer… et c’est là que ça devient compliqué de ne pas parler de politique et d’occupation.

Et de façon très pratique, un touriste peut venir et se sentir en sécurité, honnêtement ?
On ne va pas se voiler la face, les problèmes existent. En arrivant à l’aéroport, il y a des choses à dire et à ne pas dire, ça fait partie du « jeu » en quelque sorte. En ce moment, une amie visite la Palestine pour la première fois. Je ne pense pas qu’elle soit très à l’aise quand elle passe le barrage pour aller de l’autre côté, à Jérusalem ou dans les villes israéliennes. Et je comprends : nous-mêmes, nous ne sommes pas à l’aise. Passer la frontière entre Palestine et Israël, ce n’est pas le meilleur moment de la journée… quand cela nous est autorisé.

naplouseA Naplouse, l’un des derniers ateliers de carrelage de la région © paltrips.ps

Tu me ferais un top 3 des endroits les plus cools de Palestine ?
À grande échelle, j’aime beaucoup la ville de Naplouse, qui est un peu plus au Nord de la Palestine. On y mange bien, la vieille ville est très sympa, et quand on la visite, on ne voit qu’elle car elle est située en creux, entre deux monts. On n’aperçoit pas d’horizon, seulement la ville elle-même. Il y a un article là-dessus, d’ailleurs. J’aime aussi beaucoup Ramallah. Et Bethléem, parce que je viens de là-bas ! Mais globalement, il y a beaucoup d’endroits qui nous restent à couvrir. On voudrait développer ce site, ajouter de nouveaux projets.

Revoir l’interview du Palestinien Mohammed Assaf (Arab Idol), « Rencontre avec la voix d’une génération » :

> La page Facebook de paltrips.ps

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