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Société

L’ONU accuse Tinder et Grindr de propager le virus du Sida chez les jeunes

Les Nations Unies accusent les applications de rencontres mobiles de favoriser la propagation du VIH (le virus responsable de la maladie du SIDA) chez les jeunes asiatiques, en particulier ceux de moins de 20 ans.

Une étude menée en Asie sur une période de deux ans par l’Organisation des Nations Unies (ONU) conclut que les jeunes âgés de 10 à 19 ans sont les premières victimes d’une nouvelle épidémie de VIH, rapporte le quotidien britannique The Guardian. Ils sont officiellement 220 000, dans cette catégorie d’âge, à vivre avec le VIH dans la région (et probablement plus – car l’ONU alerte sur la difficulté à compiler des données alors que la question du Sida reste un tabou). Aux Philippines, par exemple, les cas de VIH chez les adolescents ont doublé en quatre ans .

Chez ces jeunes, les décès liés au VIH augmentent d’année en année, tandis que moins de la moitié d’entre eux reçoit un traitement adapté. Les personnes les plus touchées sont les jeunes hommes qui ont des relations homosexuelles, précise le rapport. Cette épidémie menace l’objectif de l’ONU d’endiguer le Sida d’ici à 2030. Jusqu’ici, et grâce à la forte baisse du Sida en Afrique depuis 15 ans, il semblait réalisable.

L’ONU fait le lien entre cette épidémie et la popularité des applications mobiles de rencontre, dont Tinder et Grindr sont les exemples les plus célèbres (cette dernière est réservée aux rencontres homosexuelles). Ces services, qui s’appuient souvent sur la géolocalisation, sont avant tout conçus pour faciliter les rencontres sexuelles sans lendemain entre utilisateurs.

Interrogée par le Guardian, Wing-Sie Cheng, conseillère VIH/Sida pour l’Unicef (le Fonds des Nations Unies pour l’enfance) dans l’est de l’Asie et dans le Pacifique, s’explique :

“Les jeunes hommes homosexuels nous disent régulièrement qu’ils utilisent des applications mobiles de rencontre pour trouver un partenaire sexuel, et qu’ils ont, par conséquent, de plus en plus de relations sexuelles d’un soir. On sait que ce genre de comportements à risque augmente la propagation du VIH. Nous sommes donc convaincus que ce lien existe, et que nous devons travailler en bonne intelligence avec les pourvoyeurs de services de ce type pour diffuser de l’information sur le VIH afin de protéger la santé des adolescents ».

La diffusion de ces applications de rencontres représente un facteur parmi d’autres de la propagation du virus. Dans 18 pays d’Asie, les relations sexuelles entre hommes sont toujours illégales : les adolescents n’osent pas en parler autour d’eux, se faire tester ou demander une assistance médicale. Au-delà des jeunes, le VIH est aussi en augmentation dans d’autres groupes de population, notamment chez les travailleurs du sexe, les toxicomanes faisant usage de seringues et les personnes transgenre.

Si la mise en garde de l’ONU est circonscrite à l’Asie, rappelons, en ce 1er décembre, Journée Mondiale de la lutte contre le Sida, que la vigilance n’a pas de frontières – et les risques encore moins. En mai dernier, une étude américaine pointait déjà les liens entre l’utilisation d’applications de rencontres et la recrudescence d’infections sexuellement transmissibles, dont le VIH.

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