Adil Rami : “En tant que marseillais, on ne peut qu’être jaloux de cette équipe du PSG”

Né avec un handicap congénital dans un village isolé au Maroc et devenu l’un des humoristes les plus appréciés des Français, Booder est l’invité de Clique. L’artiste rend hommage à son ami Mouss Diouf, se confie sur l’éducation de son enfant et livre son cri du cœur pour une France plus unie.
Un message de paix et de vivre ensemble
“Ma seule mission c’est de réunir dans ma salle de spectacle des gens qui ne se diraient même pas bonjour dans la rue”. Après le succès rassembleur de sa série “Le Nounou” sur TF1, Booder s’interroge et s’inquiète de la montée de la haine en France. “Aujourd’hui on essaye de monter les gens les uns contre les autres, on est avant tout des êtres humains”. Plus que jamais, l’humoriste appelle à plus de vivre ensemble. “Je déteste le mot ‘différent’ car il est devenu péjoratif. Non, on est ‘autrement’. tu imagines si on se ressemblait tous ? Ça serait relou !”. Il ajoute : “si vous m’écoutez, venez on s’aime”.
"Si vous m'écoutez : venez on s'aime"
Le cri du coeur de Booder pour une France plus unie. pic.twitter.com/IC1IDhoopl
— CLIQUE (@cliquetv) May 6, 2025
Des hauts et des bas
Booder a très vite su qu’il voulait faire rire. “Le monde du théâtre m’a toujours attiré”. C’est dans les scènes ouvertes qu’il fait ses armes, jusqu’à croiser la route de Mouss Diouf qui lui ouvre les portes de sa salle de spectacle, “Le Réservoir”. “Mouss m’a dit : ‘si ça marche on rigole, si ça marche pas on rigole’.” Il rend hommage à son ami, décédé en 2012. “Quand il est partit ça m’a fait tellement mal au coeur. Avec Omar Sy on est resté à ses côtés jusqu’à son enterrement. Ça nous a beaucoup rapprochés”.
Son premier one-man-show séduit le public, qui voit en lui “la relève de Jamel Debbouze”. Dans ses premières parties, il donne leur chance à plusieurs talents qui sont aujourd’hui des figures incontournables du stand-up Français : Bun hay mean, Thomas Ngijol, Fabrice Eboué… Et Kyan Khojandi. “Il est venu me voir 8 fois en spectacle. À chaque fois, il s’habillait en costume donc j’ai cru que c’était l’Urssaf !”
Après ces débuts remarqués, Booder connaît des moments difficiles. “C’est un métier tellement compliqué. J’ai connu une ascension fulgurante, puis ça s’est arrêté pendant 3 ans”. Une épreuve de la vie qu’il parvient à surmonter. “Je ne devais pas naître à la base avec mon handicap. Il n’y a rien qui peut m’arriver de pire donc je positive tout le temps”.
“Ce n’est pas une partie de moi qui est partie, c’est ma moitié”
Booder rend hommage à Mouss Diouf et Wahid Bouzidi. pic.twitter.com/1WYGSvATqa
— CLIQUE (@cliquetv) May 8, 2025
“La salle de classe, c’était mon premier public”
Dans son troisième et nouveau spectacle “Ah… l’école”, Booder revient sur ses premiers pas dans l’humour. “La salle de classe, c’était mon premier public”. Il y aborde des thèmes forts, comme le harcèlement scolaire. Très jeune, “les vannes” ont été un rempart face aux moqueries sur son physique. “J’ai très vite compris que pour me faire accepter il fallait que je sois drôle”. Son sens de la répartie, apprécié par ses camarades, l’a moins été par ses professeurs et ses parents. “Mon père me disait : ‘si tu retiens tes leçons comme les blagues tu serais à la Nasa’.”
Père d’un garçon de 13 ans, Booder s’amuse du décalage entre l’école de son époque et celle d’aujourd’hui. “Mon fils ne peut pas me cacher ses notes parce qu’il y a des applications. Je peux connaître ses notes avant lui ! Je suis addict à ça, je regardais encore avant de venir”. S’il s’inquiète de l’avènement d’internet comme première et trop souvent seule source d’information chez les élèves – “À force de tout leur donner, ils deviennent flemmards” – il souhaite avant tout transmettre un message positif : “Il faut arrêter de dire que l’école fait tout. Si on est pas bon à l’école, on n’est pas foutu”.
L’interview de Booder est à retrouver en podcast sur Spotify, Apple Podcasts et Deezer.