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Arts

De l’hyperpop au drift phonk, comment TikTok fait percer les genres musicaux les plus chelous

Nightcore, jersey drill… Comme SoundCloud il y a quelques années, TikTok permet à des micro-genres d’exploser au niveau mainstream. Mais comment l’appli influence-t-elle autant les nouvelles tendances musicales ?

TikTok ne se résume pas à des tubes insipides formatés pour grimper dans les tendances. Certes, un paquet de morceaux qui cartonnent sur l’appli (comme ceux de la rappeuse Doja Cat) suivent des recettes assez proches : une mélodie simple et entraînante, et des gimmicks pas très subtils pour s’assurer un maximum de viralité. Le plus caractéristique, comme le résume un article du Guardian : « avoir un ‘drop’ prononcé pour appuyer un élément ‘révélateur’ tel qu’un changement de tenue » dans les vidéos qui utilisent le morceau en bande-son. Soit la formule parfaite du TikTokCore – c’est-à-dire les sons qui gagnent en popularité grâce à l’application.


Mais TikTok, qui repose sur une infinité de tendances et de communautés de niche, a aussi aussi permis l’essor d’une flopée de genres musicaux d’apparence un peu bizarres et aujourd’hui mainstream. On peut citer l’hyperpop : un genre associé à des artistes comme 100 Gecs ou Sophie, qui mélange pop, EDM, auto-tune, emo, trap, distorsion lo-fi, expérimentations et références internet cheloues. On retrouve d’ailleurs des influences hyperpop dans
« Boy’s a Liar Pt. 2 » de PinkPantheress et Ice Spice, l’un des sons les plus viraux sur TikTok cette année.

Le succès des genres musicaux underground via l’appli se caractérise aussi par son aspect international. TikTok a par exemple permis de faire percer des genres comme la jersey drill (qui mélange musique club et drill new-yorkaise, avec un tempo ultra-rapide) avec des artistes comme Bandmanrill, le tout jusqu’à fortement influencer le rap français avec Kerchak


Culture du remix et mélanges entre genres musicaux

Au Nigéria, l’application a permis l’explosion du cruise ou freebeat : un genre originaire de Lagos, avec des morceaux rapides, plein de samples et des références à certains styles de danse sud-africains. Culture du remix et du DIY, boucles d’extraits « sped up » ou ralentis… Sur TikTok, naissent également des tas de micro-tendances basées sur des mélanges improbables. C’est par exemple le cas du y’allternative, qui mixe esthétique goth et country. 


L’appli a enfin permis de redonner vie à des genres plus anciens, comme le
nightcore (avec des sons accélérés et aigus) ; le drift phonk, un sous-genre du phonk (inspiré par le rap lo-fi de Memphis et le chopped and screwed) qui a émergé en Russie ; ou encore le seapunk et son esthétique née sur Tumblr à base de dauphins, de couleurs pastels, de 3D des années 90 et de pop rétro. Bref, comme SoundCloud dans les années 2010 avec notamment le SoundCloud Rap, TikTok permet l’émergence de niches qui ne semblaient pas prédestinées à un succès grand public. De son côté, SoundCloud, concurrencé sur son propre terrain, s’inspire désormais des fonctionnalités de TikTok pour éviter le décrochage. Les réseaux sociaux épisode 4156, quel univers impitoyable.

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