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Société

Japon : la face cachée d’un faible taux de criminalité

Le Japon a des taux de criminalité exceptionnellement bas. Mais il possède un système judiciaire au fonctionnement obscur.

Le Japon a des taux de criminalité exceptionnellement bas. En 2011, son taux d’homicide volontaire était de 0,3 pour 100 000 personnes, tandis qu’aux États-Unis il est de 4,7 pour 100 000 personnes,comme le révèle le média Vox. Les taux d’assassinat par arme à feu sont particulièrement impressionnants, surtout comparés à ceux des États-Unis : en 2013, le taux d’homicide par arme à feu était de 0,01 pour 100 000 habitants, tandis que celui des États-Unis s’élève à 3,5, soit 350 fois celui du Japon.

Mais comme le montre un reportage vidéo réalisé par le média anglais The Economist, le Japon, bien qu’ayant un faible taux de criminalité, possède des pratiques judiciaires obscures :

« Certains suspects vont même jusqu’à admettre un crime qu’ils n’ont pas commis, juste pour mettre fin à un interrogatoire musclé. La police et les procureurs peuvent placer des personnes en garde à vue pendant 23 jours, au moins, sans pour autant qu’il n’y ait des charges contre elles. Dans tous les pays occidentaux, la durée de garde à vue pour des personnes accusées de terrorisme n’est même pas aussi longue. » En France, « la garde à vue peut être prolongée jusqu’à six jours pour les besoins d’une enquête relative au terrorisme lorsqu’il y a un risque actuel d’actes de terrorisme (la menace doit être avérée et actuelle) », selon l’article 706-88-1 du code de procédure pénale.

The Economist poursuit :

« L’accès à un avocat est, en plus, limité lors de ces détentions arbitraires. En théorie, les suspects ont le droit de garder le silence, mais en pratique, les procureurs considèrent le silence comme une preuve de culpabilité.

La justice fait donc pression sur la police afin d’obtenir des aveux, et en 23 jours, forcément, vous avez le temps d’en faire craquer plus d’un.

Les enquêteurs jettent les tables sur les suspects ou crient dans les oreilles. Les interrogatoires peuvent durer jusqu’à huit heures ou plus. On les empêche de dormir. Peu de personnes peuvent résister à un tel traitement.

‘Ne pas pouvoir dormir était le plus difficile pour moi’, explique Kazuo Ishikawa, qui a été détenu pendant 30 jours avant d’avouer un crime qu’il n’avait pas commis, en signant une déposition qu’il ne pouvait même pas lire (il était illettré, à l’époque). Il a passé 32 ans en prison, et se bat encore aujourd’hui pour être innocenté. »

Autrement dit, le système pénal au Japon est conçu pour recueillir le plus d’aveux possible. Selon The Economist, ces personnes confesseraient des crimes qu’ils n’ont pas commis dans l’espoir d’obtenir une peine plus clémente ou d’arrêter ces interrogatoires inhumains. Le magazine britannique explique aussi que 99,8% des poursuites se terminent par un verdict de culpabilité.

Certes, le Japon peut se vanter de ses statistiques impressionnantes en terme de criminalité, pour autant, son système judiciaire reste anti-démocratique.

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