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Vahina Giocante : « L’inceste ne fait pas de disicrimination »

Vahina Giocante est actrice depuis l’adolescence, et plus récemment autrice avec la sortie de son livre À corps ouvert. Invitée de ce mardi 2 avril, elle raconte ce qui l’a poussé à écrire un livre si personnel : une enfance écourtée par l’emprise et les crimes incestueux de son père.

La destruction au coeur de la famille

L’inceste ne fait pas de discrimination, il va dans toutes les couches sociales, tous les genres, toutes les nationalités.

Vahina Giocante subit l’impensable, l’intolérable, lorsque son père commence à abuser d’elle dès l’âge de cinq ans alors que ses parents sont séparés et qu’elle se réjouit de profiter de ce temps en famille. Son calvaire durera jusqu’à ses 12 ans, sept années de souffrance, mais surtout de silence puisqu’elle n’en parle que cinq ans plus tard, à l’âge de 17 ans. Il est difficile pour Vahina Giocante de s’exprimer avant car “pour un enfant, c’est terriblement gênant de parler de ces choses-là”, la peur de ne pas être crue est omniprésente, et même si l’enfant n’est coupable de rien, il porte “la culpabilité de l’agresseur”, justement parce qu’il s’agit d’une personne qu’on aime et qu’on ne veut pas heurter. C’est un drame familial parce qu’il touche Vahina Giocante, mais également parce qu’il touche sa sœur, le tabou se répand alors dans la famille. L’actrice affirme que c’est lorsqu’elle a compris que sa sœur vivait les mêmes atrocités qu’elle a “pris conscience de l’impact destructeur de l’inceste.” Ce drame familial continue lorsque Vahina Giocante dénonce son père, ce qui fait éclater des années de silence, et qui isole l’autrice à cause d’une partie de sa famille qui lui tourne le dos, pour qui il est “plus facile de se dire que sa sœur est menteuse et dérangée plutôt que se dire qu’on a du sang d’un pédocriminel dans les veines”. Parce que l’inceste peut atteindre tout le monde, toutes les strates d’une famille, la reconstruction pour la victime est d’autant plus difficile à commencer. 

Délivrer un message d’espoir

Il y a une vie après la survie.

Dans son livre À corps ouvert, Vahina Giocante revient sur la destruction psychique qu’a engendré une telle enfance, mais véhicule un message d’espoir, le message d’une possible reconstruction, et qu’au-delà de tenir le coup, “il y a une vie après la survie”. Elle raconte les appuis psychologiques dont elle a eu recours pendant sa reconstruction, notamment la guérison thérapeutique dont elle s’autoproclame le “cobaye”. Avec un soutien psychologique, Vahina Giocante a réussi à pardonner à son père. Un choix personnel, qui n’est pas nécessaire à la guérison, mais qui a été salvateur pour l’autrice. En pardonnant, elle a pu “rendre sa part” à son père, se décharger d’une culpabilité qui n’est pas la sienne, et commencer enfin à reprendre le contrôle de sa vie. Avec ce livre, Vahina Giocante appelle à une libération de la parole, à l’image de Judith Godrèche aux César, pour en finir avec les tabous sur les abus sexuels qui sont partout, dans toutes les classes sociales, tous les environnements. Pour l’actrice, “participer à ce mouvement de libération de la parole, c’est beau, c’est noble, ça me donne de l’espoir.”

Avec son livre À corps ouvert, Vahina Giocante délivre une leçon de résilience et nous laisse entrevoir de la lumière dans une des facettes les plus sombres de notre société. 

Si vous êtes victime ou témoin d’une situation de violences physiques, psychologiques ou de négligences sur un enfant, n’hésitez pas à contacter le 119

L’émission est à retrouver en replay sur myCANAL et l’interview de Vahina Giocante est disponible sur la chaîne YouTube CliqueTV.

Clique, tous les soirs en clair à 19h45 sur CANAL+.

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