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Clique, l'émission

Victime de violences conjugales, Tiphanie Bel témoigne

Tiphanie Bel est l’invitée de Clique. Victime en 2014 d’un homme qui l’a frappée, violée et séquestrée, elle raconte son calvaire dans un livre, “Vivante !”. Elle évoque les raisons qui poussent les victimes à se taire, le silence destructeur des témoins et les défaillances de la police en matière de dépôt de plainte.

Le silence tue

Presque 11 ans plus tard, Tiphanie Bel va mieux. Sa douleur s’est muée en combativité. “Ça m’a rendue plus forte. Ce n’est pas difficile pour moi d’en parler, je veux au contraire rompre le tabou et rendre la parole à celles qui souffrent encore.” Pour elle, le silence imposé aux victimes les tue.

Tiphanie a 25 ans quand elle rencontre son bourreau, Rudy, en 2014. L’homme attire sa sympathie : “il avait l’air sensible et faible, c’est ma compassion qui m’a amenée à lui. C’est pour ça que l’on reste malgré les coups, on croit pouvoir aider et changer l’autre.” Car son amant se montre immédiatement violent. “Je n’ai même pas eu le temps de tomber amoureuse. Il n’avait pas d’amour à donner.”

La situation dégénère et Rudy commence à séquestrer la jeune femme en juillet 2014. De ces mois d’horreur marqués par les coups, les viols et les insultes, elle retient en particulier le silence coupable des voisins. Selon elle, ils ne pouvaient pas ignorer son calvaire. “Il y a souvent des signes. Les familles, les voisins, les collègues ont parfois conscience de la situation, mais ils ne disent rien.” Le silence des autres tue aussi.

L’écoute et la parole

En septembre 2014, Tiphaine, libérée, a enfin l’occasion de porter plainte. Elle n’hésite pas une seconde. Pourtant, elle n’est pas prise au sérieux par la police. “La première femme qui m’a entendue m’a prise pour une ex jalouse qui voulait se venger. Pour elle, le fait d’être restée était une preuve d’amour de ma part.” Elle devra retourner une dizaine de fois au commissariat avant d’être crue. “Dans ce laps de temps, j’ai eu peur de mourir.”

Le procès démarre en février 2018 et Tiphaine trouve la force de témoigner devant son tortionnaire. “C’était terrifiant de me retrouver face à lui. Je revois aussi le sourire narquois de son avocat, quand j’ai bégayé au début de mon récit. Mais je me suis reprise, j’ai parlé.” À l’annonce du verdict, 18 ans de prison, la jeune femme culpabilise. À l’entendre, c’est bon signe : “ça montre que je suis restée humaine. La compassion que j’avais pour lui, je la ressens encore aujourd’hui. Il n’a pas réussi à la détruire.”

Violences Femmes Info est le numéro national d’écoute et d’orientation des femmes victimes de violences conjugales. En cas d’urgence, composez le 3919. 

L’interview de Tiphanie Bel est disponible en replay sur myCANAL.

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