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Arts
Par Jalal Kahlioui

QUI ES-TU : Lalasaïdko, illustratrice

Du Japon à Ivry-Sur-Seine, en un coup de crayon. L'illustratrice Lalasaïdko, 23 ans, s'inspire de la mythologie et de la culture nippones pour créer ses personnages qu'elle développe sur tous les formats possibles, de son carnet de croquis aux murs de Paris ou Marseille. Depuis son enfance, l'artiste a été immergée dans l'univers des mangas qu'elle n'a eu de cesse de reproduire, avant de découvrir le Japon lors d'un voyage quasi-initiatique à ses 15 ans. Depuis, Lalasaïdko s'est créée son propre univers, coloré et surprenant.

Qui es tu, Lalasaïdko ? 
Je m’appelle Lala, c’est mon surnom. J’ai 23 ans, je suis une fille. Je me considère comme illustratrice et artiste.

Est-ce il y a une signification derrière le nom « Lalasaïdko »? 
Lalasaïdko regroupe mon surnom Lala, mon nom de famille qui est Saïd, et ko vient du japonais kokoro qui veut dire coeur. Je suis une grande fan du Japon et tout ce que j’entreprends est fait avec passion, d’où le choix de ce mot.

Allez debout les gros matou ! Moi j’ai fait ça ce matin ! Bonne journéeeee ?☘ #illustration #manekineko #lalasaidko

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Comment as-tu découvert l’univers artistique du Japon ? 
Quand j’étais enfant ma mère m’a emmenée voir un film d’animation qui s’appelle Mon voisin Totoro (réalisé par le maître Hayao Miyazaki, et sorti en France en 1999, NDLR), et je me souviens que cela m’avait beaucoup chamboulée. Ensuite je me suis faite toute la série des films réalisés par Miyazaki ( à l’origine du célèbre studio Ghibli, NDLR), j’ai commencé à lire des mangas à l’école primaire. Je me souviens que j’allais après les cours à la FNAC lire des mangas jusqu’à la fermeture, avec tous les geeks après les cours.


Bande annonce du film Mon voisin Totoro. 

Cette univers japonais se retrouve beaucoup dans tes dessins…
J’ai commencé par recopier des mangas, j’ai essayé de me créer un style en m’inspirant de ces lectures.

Comment t’es tu retrouvée dans le milieu du dessin ? 
Ma mère est illustratrice, mon père est photographe, donc j’ai grandi dans une famille grâce à laquelle j’ai baigné dans l’art depuis très jeune. Et à la maison on m’a toujours poussé à dessiner, quand je m’ennuyais on me donnait un carnet et des stylos et je m’exécutais en reproduisant des mangas. En grandissant j’ai fait une école d’art. Mais je me suis rendu compte que dans ce genre d’école le manga n’est pas forcément un style qu’on valorise.

À partir de quel moment as-tu décidé de tenter ta chance dans l’art ? 
Il n’y pas vraiment eu de moment, je sais juste que je veux faire cela depuis mon enfance. J’ai toujours été en quête de création. Même si ce n’était pas forcément de l’illustration, ça allait être des petits colliers, je faisais de la couture. Et l’univers du textile m’attirait déjà beaucoup, je voulais confectionner mes propres vêtements et mes propres motifs. Aujourd’hui, je pense que le textile me plaît toujours mais cela reste un support comme un autre. Je suis illustratrice, et j’utilise tous les moyens possibles pour mettre mon art en valeur.

Comment se passe ton processus créatif ? 
En général je traîne souvent sur Pinterest ou je trouve énormément de choses qui m’inspirent. Mais je n’aime pas la copie, surtout quand il s’agit d’autres artistes. Je m’inspire beaucoup de la mythologie japonaise, des yōkai, des mangas. J’achète énormément de livres issus de cette culture là, et je consulte évidemment Internet, mais la majeure partie de ma création provient de mon imagination.

Sur les réseaux sociaux tu postes énormément de photos de tes graffitis, comment es-tu entrée dans ce milieu là ? 
J’ai toujours été par le graffiti, quand j’étais plus jeune je vivais à Marseille et je taguais bêtement mon nom (Saïd) dans les rues. C’était un jeu plus qu’autre chose. Je n’avais pas d’amis dans le milieu, je n’étais pas du tout graffeuse, c’était juste un peu de provocation débile. J’ai toujours aimé ça de loin, en m’intéressant à ces oeuvres, en regardant sur Internet etc, mais sans jamais me lancer vraiment. En rentrant en école d’art, j’ai rencontré mon copain (Bebar) qui est aussi illustrateur, et graffeur et c’est lui qui m’a poussé à en faire, en me disait mais ‘qu’est-ce que tu attends pour te lancer ?’ Et c’est comme ça que mon aventure dans le graffiti a commencé. Et maintenant on graffe ensemble ou chacun de son côté. En ce moment, on graffe presque tout le temps, même après un dîner à deux.

Bubble boy lost in the terrifying Pastel Jungle… – part 1 #lalasaidko #illustration #bubbleboy

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Vivre de ton art, tu y penses ? 
J’adorerais. Néanmoins j’ai toujours travaillé à côté pour être indépendante. J’en vis déjà un petit peu, mais c’est plus de l’argent de poche qu’un vrai revenu. Après il ne faut pas se perdre là-dedans non plus. Avec les commandes et les demandes qui peuvent être nombreuses, certains n’ont même plus le temps de faire ce qui leur plaît. Personnellement, je suis une grosse fainéante, j’adore rester chez moi pendant des jours, dessiner, prendre mon temps et j’ai peur de perdre le luxe de faire ce qui me plaît au moment où je le décide. Je pense que la création doit rester pour soi au départ, il ne faut pas que cela soit motivé par une demande extérieure monnayée. Le risque c’est de s’oublier complètement.

Hidden in urban forest with my friend the fish ???? love this pic merci @art_urlittle @agathaemontecinos ?

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Aborder un dessin ou un graffiti ne sont pas les même choses, quelles sont les différences de sensations ? 
C’est pas pareil, car j’essaie d’être plus efficace lorsque je suis devant un mur avec aussi le but d’avoir un résultat plus agressif que sur papier. Je vais jouer avec plus d’aplats, de contours, de couleurs, qui vont marquer l’oeil, c’est un peu le but du graffiti et que l’on soit amené à le regarder. J’aimerais aussi m’améliorer surtout quand je vois le style d’autres graffeurs, je manque encore de style et d’effets, mais je mets tout en oeuvre pour m’améliorer en faisant évoluer mes différents personnages. L’objectif pour moi est de me créer un monde, avec tous mes monstres, tous mes yōkai qui vont être dans la rue.

 Est-ce que tu considères comme une graffeuse ? 
Je ne me prends pas pour une graffeuse, je suis une illustratrice qui utilise la bombe et le mur comme un support capable de transmettre mes dessins à une audience infinie.

Good morgen bande de lazy limaces ! Unpeu de couleur vs le ciel de Paris ??#punchyboy #illustration #lalasaidko

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Comment se passe la vie concrètement pour toi ? 
Après mes études, on m’a engagée dans une agence en tant que graphiste, j’ai tenu trois ans et j’ai décidé d’arrêter. Je me suis rendue compte que je n’aimais pas travailler pour quelqu’un. Être dans un bureau n’est vraiment pas fait pour moi. Je ne sais pas ce que je vais faire mais il va bien falloir que je trouve. Ma mère me demande d’ailleurs souvent ‘Mais tu vas faire quoi après ?’, et moi de répondre avec un timide ‘je sais pas, on verra !’.

Quels sont tes objectifs à présent ? 
Mon but pour cette année ou l’année prochaine serait de pouvoir réaliser une exposition solo à Paris. Je compte aussi et surtout continuer ce que je fais et explorer d’autres supports, tous vecteurs de sensations différentes. Là je me suis lancée dans la céramique et je pense que je vais continuer là dedans, quitte à me payer des cours pour me perfectionner et arriver au résultat voulu.

Retrouvez les différentes créations de Lalasaïdko sur Instagram, Facebook, ou sur son site Internet

Photographie à la Une © Pixo.

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