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Pierre Niney : “J’ai un auditoire et je m’en sers quand quelque chose me paraît très injuste”

Plus jeune pensionnaire de la Comédie française, plus jeune lauréat du César du meilleur acteur, Pierre Niney n’a plus rien à prouver. Invité de Clique ce jeudi 24 avril, le comédien s’ouvre sur les questions sociétales qui lui tiennent à cœur. Heureux de pouvoir utiliser sa notoriété pour questionner les manques de moyens des services publics, l’acteur appelle à un réveil des consciences tout en gardant sa pointe d’humour si caractéristique.

L’individualisation, nouvel opium du peuple ?

La manière dont on soigne les gens, dont on s’occupe d’eux et dont on éduque les enfants c’est quand même la définition d’une civilisation et d’une société.

Pierre Niney se revendique tout d’abord comme un enfant de l’école publique. Fils de professeur, l’acteur est très investi sur les réseaux sociaux comme sur les plateaux de télévision sur les questions de budget alloué aux services publics, notamment le milieu scolaire et hospitalier. Au travers de sa carrière, il a joué un grand nombre de métiers, ce qui lui a offert une ouverture sur les réels enjeux sociétaux en France. La montée de l’individualisation, accrue par le phénomène d’urbanisation massive et la montée en flèche de l’utilisation des réseaux sociaux rend le “débat public saturé”, laissant place à des réactions sur des sujets parfois futiles plutôt que sur des questions de réchauffement climatique ou de conditions de travail, nettement plus vitales pour notre société.

L’acteur considère choquant le fait que “des gens peuvent mourir sur des brancards dans un couloir à l’hôpital” et que cela n’alerte pas les pouvoirs publics. De même pour l’école publique, “le cœur de notre société, l’endroit où le mix social se fait”, qui se voit ébranlé par les manques d’investissements, ce qui pousse à l’entre-soi et au conformisme. Pierre Niney dénonce également la montée du nombre de climatosceptiques, alimentée par les théories du complot et la désinformation propre aux réseaux sociaux. Inquiet par les “conclusions scientifiques sur l’état du Monde”, l’acteur est encore plus anxieux étant donné que des gens “ne s’en inquiètent pas” et préfèrent subsister dans leur confort, au préjudice de l’intérêt général.

Dénoncer et tenter d’être entendu

Ça fait parti de mon devoir et de mon pouvoir de parler de certain sujets.

Si “le débat est saturé” et la société envahie par la surmédiatisation numérique, Pierre Niney est reconnaissant d’avoir “un auditoire” avec lequel il peut interagir et se faire entendre pour dénoncer des événements qui lui paraissent “très injustes”. Cependant, cette parole est “à double tranchant” puisque les réseaux sociaux et l’anonymisation des individus poussent à la critique et aux insultes. Il déplore notamment les insultes sur son statut d’artiste, le fait qu’il ne devrait pas témoigner sur des sujets sociétaux, comme s’ il devait “abandonner son statut de citoyen” sous prétexte de sa notoriété. L’ancien pensionnaire de la Comédie française n’est pas dupe sur sa condition qu’il qualifie comme “un luxe”, mais considère qu’il est de “son devoir et son pouvoir” d’informer, de questionner ou d’alerter sur certains sujets qu’il considère primordiaux, même s’il n’est pas directement concerné. C’est contre des problèmes sociétaux profonds que Pierre Niney témoigne, ce qui dépasse le statut, la notoriété ou la fortune.

Le plaidoyer de Pierre Niney pour une neutralité de l’information et un retour à une société plus unitaire, plus fraternelle mais surtout en action pour permettre au plus grand nombre “d’être heureux et d’avoir le temps” est à retrouver  en replay sur myCANAL et sur la chaîne YouTube CliqueTV.

Clique, tous les soirs en clair à 19h45 sur CANAL+.

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