Clique David Elbaz et Olivier Lascar
Tandis que l’appli pourrait bientôt être bannie aux États-Unis, des experts alertent sur les conséquences de cette interdiction : un Internet encore plus divisé qu'aujourd'hui au niveau mondial, avec l’Occident d’un côté et la Chine de l’autre.
Le PDG de TikTok, Shou Zi Chew, devant le Congrès américain.[/caption]
Pékin versus Silicon Valley
D’après Katja Muñoz, chercheuse au sein du German Council on Foreign Relations, un think tank allemand, la riposte risque d’aller plus loin : des pays sous l’influence économique de Pékin pourraient également être incités à renoncer aux réseaux sociaux américains. Alena Epifanova, une autre chercheuse du German Council on Foreign Relations interrogé par Fast Company, pointe du doigt le cas de la Russie. L’État dirigé par Vladimir Poutine, qui vient d’interdire l’utilisation d’iPhones au sein du Kremlin, pourrait renforcer sa "coopération technologique" avec la Chine, avec comme conséquence "une surveillance accrue" des internautes dans les deux pays.
Selon cette chercheuse, l’interdiction de TikTok aux États-Unis pourrait ainsi servir d’argument pour la Chine et la Russie afin d'accélérer l’avènement d’un "splinternet" : un morcellement du web avec des règles très différentes et "des niveaux d'information très différents" dans les pays où la censure sévit. Pour ce qui est de la France, le gouvernement a récemment interdit TikTok sur les téléphones des fonctionnaires d'État, parmi d’autres "applis récréatives" comme Netflix. Un autre signe annonciateur de la cyber-apocalypse ?