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PoloMode
Par Charlotte Vautier

À VOIR : Un mini-docu sur les Lo-Life, le mythique gang new-yorkais qui volait du Ralph Lauren

Pour certains, les polos Ralph Lauren évoquent les balades sur les plages de Cabourg, les mocassins à glands ou les régates en voilier. Pour d’autres, Polo Ralph Lauren est synonyme de rap hardcore new-yorkais, de vol à l’arraché et d’embrouilles de gangs.

C’est à ces derniers que s’intéressent un documentaire récemment mis en ligne et un livre qui sortira en décembre 2017, tous deux nommés Bury me with the Lo on (« Enterrez-moi avec mon Ralph Lauren », en français).

Ce double projet, mené par le photographe Tom Gould et l’un des membres du gang Lo-Life, le fameux rappeur Thirstin’ Howl the 3rd, retracent l’histoire de cette bande fascinée par les vêtements « Lo » (abréviation de Ralph Lauren), qui tire son nom d’un jeu de mots avec « lowlife » (un vaurien, en anglais). Dans ces documents, on trouve des témoignages et des archives qui expliquent l’influence qu’a eue cette bande sur le streetwear, et qui contribuent à nous éclairer sur la raison pour laquelle, aujourd’hui, on peut croiser dans les rues des gens qui portent des pièces de haute couture avec une paire de Fila Disruptor, par exemple…

Ralph Lo livre

Le livre « Bury me with the Lo on », qui sortira en décembre 2017.

Si vous ne les connaissez pas : à la fin des années 80, deux groupes de jeunes des quartiers de Brownsville et de Crown Heights à Brooklyn se sont réunis avec un but précis : accumuler autant de vêtements Ralph Lauren que possible, par tous les moyens nécessaires. Sous le nom de Lo-Life, ils ciblaient la ligne sportswear de Ralph Lauren, la fameuse gamme Polo Sport, aux imprimés voyants et colorés, particulièrement affectionnée par les classes aisées de New York et associée à une certaine idée de l’American way

rack-lo

Le rappeur Rack-Lo, membre des Lo-Life
© Le livre « Lo-Life: An American Classic », 2016

Les membres de la bande se montraient en Polo de la tête aux pieds sans dépenser un sou – faute d’en avoir. Très loin de l’image bourgeoise que cette marque représentait alors, les Lo-Life de Brooklyn connaissaient une réalité bien plus amère : celle des quartiers pauvres de New York dans les années 80.

Comme pour la marque Lacoste en France, à la fois iconique chez la bourgeoisie qui joue au tennis le samedi et chez les lascars fans de funk et de rap français, Ralph Lauren a une image ambivalente aux États-Unis. La marque est devenue l’étendard d’une revendication portée par les Lo-Life, qui se réappropriaient ce symbole de réussite sociale. Si les policiers avaient tendance à considérer les membres de ce groupe comme des voleurs, d’autres voyaient dans leurs larcins la volonté de s’élever socialement en récupérant un univers qui ne leur était initialement pas destiné. Une affirmation de soi forte, d’autant plus qu’à l’intérieur même des quartiers, il fallait avoir une stature particulière pour porter ces vêtements sans se faire dépouiller…

Depuis, la marque a acquis un statut à part dans l’univers Hip-hop, au point de se retrouver fréquemment name-dropée dans des morceaux. On peut citer Future dans le morceau « Gone to the Moon » (« Ralph Lauren boxers, Ralph Lauren socks« ), ou encore Nas dans « Make The World go Round » avec cette phrase : « I’m poppin’ Ralph Lauren tags and pourin’ champagne inside a polo glass« . Jay-Z, Lil Wayne, 2 Chainz ou encore The Game ont eux aussi, entre autres, cité la marque au cavalier.

Le documentaire est à visionner ci-dessous :

Photographie à la Une : La bande des Lo-Lifes, avec le rappeur Thirstin Howl the 3rd (en haut, à droite) © le livre « Lo-Life: An American Classic », 2016.

Pour plus de renseignements à propos de « Bury me with the Lo on » ou pour commander le livre en avant-première, cliquez sur ce lien.

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