États-Unis : Nicki Minaj dénonce les inégalités du système carcéral

Dans une interview pour le magazine Billboard, Nicki Minaj, réputée pour son franc-parler, condamne violemment le système judiciaire américain.

Le 10 décembre 2015, Nicki Minaj s’est confiée, pour Billboard, sur la question des discriminations au sein du système judiciaire régnant aux Etats-Unis. "Je faisais des recherches sur l'affaire Sandra Bland, raconte-elle au magazine. Cette histoire m’a marquée. Je me souviens d’en avoir discuté avec d’autres femmes à l’époque. Cela aurait pu être moi. Je suis une femme insolente. Je pourrais très bien répondre à un agent de police. Et je pourrais ne jamais rentrer à la maison." La rappeuse a, de plus, abordé les inégalités latentes du système carcéral américain, où un homme noir sur trois est incarcéré au moins une fois dans sa vie. Elle dénonce aussi le nombre de condamnations exorbitantes pour trafic de drogues, mais fait l’éloge de Barack Obama qui "essaie d’être une voix pour des gens à qui personne ne prête attention"

"J’ai trouvé ça très important qu’il vienne dans les prisons et parle aux détenus condamnés à 20, 30, 40 et 50 ans de peines pour trafic de drogue" a-t-elle expliqué.

Elle poursuit : "Il y a des femmes qui sont violées, des gens qui sont tués et ces criminels ne prennent même pas 20 ans. J’ai été époustouflée par cette image du Président s’adressant aux détenus. Ils n’auraient jamais pensé qu’un membre de la Maison Blanche puisse faire attention à eux. J’apprécie qu’il les considère comme des êtes humains avant tout. Nous faisons tous des erreurs. Je pense à tous ces hommes qui ont commis des erreurs afin de pouvoir nourrir leurs familles, et qui l’ont payé pour toujours." Elle a ensuite comparé les condamnations pour trafic de drogue à de "l’esclavage". Pour elle, la longueur des peines est souvent disproportionnée : "Ce qui était au départ une guerre contre la drogue et devenu de l’esclavage. Ou quelque chose de plus horrible encore. Quand je vois combien de personnes sont en prison, je me dis : 'Attends une minute… Notre gouvernement est au courant de ces statistiques et est d’accord avec ?' Ces condamnations sont inhumaines."