Laurent Lafitte : “J’ai eu l’idée de faire ‘Tapie’ il y a 10 ans”

Chanteur de Kabal, groupe de rap mythique des années 90, D’ de Kabal est l’invité de Pauline Clavière dans Clique. Le metteur en scène et écrivain se penche sur son nouveau livre “Ma Honte”, la libération de la parole des victimes d’agressions sexuelles et la masculinité toxique.
“Ma Honte : autobiographie d’un enfant vi*lé”
Auteur, rappeur, chanteur, dramaturge et metteur en scène : D’ de Kabal est un artiste complet. Dans son dixième ouvrage, “Ma Honte”, il dévoile les agressions sexuelles et vi*ls qu’il a subi par sa mère et sa tante. Ces révélations, à l’heure de MeToo, font l’effet d’un choc dans le monde de la musique : “Il m’a fallu 40 ans pour écrire ce livre. C’est comme sortir d’un sommeil brumeux, l’écriture est devenue un mécanisme de réparation et d’échappatoire.”
D’ de Kabal a compris tardivement qu’il avait subi de tels actes et sa prise de conscience a été un “électrochoc monumental”. Il est lucide sur le fait que son genre s’est imposé comme un frein à l’acceptation de son traumatisme : “J’ai compris que je ne m’en étais pas rendu compte parce que j’étais un garçon et ça m’a mis en colère. Quand on est éduqué en tant que garçon, ça vient avec de nombreux pré-requis. Enfant, on ne m’a jamais dit que ressentir du plaisir avec un adulte n’était pas normal.” Il porte en haute estime les nombreux travaux féministes de ces dernières années, de Judith Godrèche à Vanessa Springora ou encore Neige Sinno, sans lesquels il n’aurait probablement pas compris ce qui lui était arrivé.
Anthony Bajon et D’ de Kabal sont les invités de Clique, ce soir à 23h sur CANAL+.
— CLIQUE (@cliquetv) January 15, 2025
À l’affiche du « Dossier Maldoror », l’acteur présente son rôle de gendarme idéaliste. D’ de Kabal témoigne de son enfance avec son livre « Ma Honte : autobiographie d’un enfant violé ». pic.twitter.com/ztersZK0K0
Pour une libération de la parole… et de l’écoute
D’ de Kabal milite activement pour briser les tabous autour des violences sexuelles et incestueuses. “Quand on est victime de violence, on passe un très long moment à reconstituer le puzzle, parce que la société raconte que les enfants mentent et fabriquent.” Désormais père de quatre enfants et désireux de rompre ce climat incestueux, il a coupé les ponts avec sa mère et sa tante, qui nient avoir abusé de lui : “Les gens ne se rendent pas à compte à quel point annuler la parole d’une victime est violent.”
Avec “Ma Honte”, D’ de Kabal souhaite mettre en lumière les non-dits et aider d’autres victimes à se reconnaître : “Le travail du livre est de raconter comment la mémoire se restitue.” Selon lui, ces dernières années n’ont pas été le signe de la libération de la parole des victimes “qui se sont toujours exprimées”, mais de la libération de l’écoute. D’ de Kabal affirme que s’il faut se souvenir d’une chose dans ces histoires, c’est que “la violence n’a pas de genre.”
“Ma Honte” est disponible en librairie.
L’interview de D’ de Kabal est disponible en replay sur myCANAL.