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Clique x Jain

Clique a rencontré Jain, l’auteure-compositrice-interprète des titres « Makeba » et « Come », extraits de l’album « Zanaka » (double disque de platine).

Au programme : ses débuts dans la musique, la création de ses albums, sa passion pour Star Wars, sa définition de l’identité française, les relations à distance, sa playlist Hip-hop et quelques conseils pour suivre la même trajectoire qu’elle.

 

Mouloud Achour : Comment ça va Jain ?
Jain : Ça va et toi ?

Je suis super content de te voir.
C’est cool. Je suis contente aussi parce que je regarde tes émissions depuis pas mal de temps. Ça fait plaisir de t’avoir en face.

On dirait une réunion devant un psy. Présentez-vous ! Tu te voyais faire ça ou pas du tout ?
Non, pas du tout. Moi je voulais être graphiste. J’ai fait un an à l’atelier de Sèvres et c’est vraiment venu petit à petit. Plus je faisais des petits bar-concerts, plus des opportunités se sont présentées puis un jour il a fallu faire un choix entre arrêter mes études et continuer. J’ai décidé d’arrêter mais j’ai galéré dans des petits bars de Paris pendant au moins deux ans. C’était une très bonne expérience. Puis on a fait quelques dates aux Etats-Unis et à Montréal.

Les Français sont-ils bien accueillis là-bas ?
Il y a un très bon accueil surtout à New-York parce qu’ils sont très curieux. Il y a des artistes comme Stromae ou Christine and the Queen qui ont vraiment ouvert le truc aux Européens.

Christine qui fait la Une du Time quand même !
Ça c’est ouf. C’est dingue.

Tu l’as vu ? Et tu l’as vu chez Fallon ?
Oui, c’est complètement fou ce qui lui arrive.

Il y a un truc qui m’a surpris : il y a des morceaux que tu as écris quand tu avais seize piges.
Oui quand je vivais au Congo. Je crois que « Come » est le premier morceau que j’ai écris. Le dernier, c’était « Makeba ». Ce sont les deux singles donc c’est assez drôle de voir l’écart entre les deux.

Ça te fait quoi d’entendre ton morceau partout ? Dans les pubs, à la radio…Est-ce qu’il t’arrive d’être soulée avec ce morceau ? Parce qu’il rentre vraiment dans la tête et il fait partie des morceaux relous des morceaux qui rentrent dans la tête.
Oui, j’ai pas mal de potes qui me disent ça, ils me disent qu’ils ont un peu marre. Pour être honnête, je ne regarde pas trop la télé et je n’écoute pas tellement la radio et c’est vrai que je ne m’entends pas énormément à part quand je chante donc ça va, je ne me soule pas trop encore.

Je me dis que quand tes fans viennent te voir, ils doivent faire des bruits chelous ! Tu dois attirer des fans un peu fous toi !
Pour l’instant, franchement ça va. Ils sont très gentils, très respectueux et souvent, dès que j’enlève ma robe, on ne me reconnaît pas forcément dans la rue. Souvent des gens me regardent en se disant : « Je sais que je l’ai déjà vu mais je ne sais pas où ». Et du coup, moi je ne dis rien.

Tu dis que tu as commencé sur le deuxième album, quelle est sa vibe ?
Il y aura pas mal de hip-hop. Après, ça reste très world-électro.

Ça veut dire quoi « world-électro » ?
Ce sont des sons ethniques.

Parce que tu as un peu vécu en Afrique et même aux Emirats-arabes. Quand on dit « world music », je trouve que c’est un truc très…
Oui, je suis d’accord mais les gens comprennent.

C’est comme si quelqu’un disait : « Il fait de la white » pour dire qu’il fait de la musique blanche.
Oui, carrément. Mais « world music », les gens comprennent que ce sont des sonorités ethniques, que nous Européens, n’avons pas forcément entendu dès notre plus jeune âge. Il n’y aura pas mal de percussions comme la derbouka, il y aura un peu de sitar.

Tout le monde nous soule avec le mot « identité ». Toi tu as vécu dans plein de pays. Ça veut dire quoi pour toi « être Français » ?
C’est une question que je me suis beaucoup posée, notamment à l’adolescence. J’ai quitté la France à l’âge de neuf ans, j’y suis revenue à l’âge de 18 ans et ce qui est bizarre, c’est que quand on est à l’étranger, on se dit Français. Quand on est en France, on ne se dit plus trop Français parce qu’on vit à l’étranger. L’identité, c’est très compliqué. Finalement, l’identité, c’est très peu de choses. C’est là où on vit au moment présent. L’identité, c’est la culture.

Est-ce qu’il y a des gens avec qui tu aimerais faire des featuring ?J’adorerais faire un truc avec Kendrick Lamar. Avec un rappeur …

Johnny ?
Si il rappe, oui. Ce serait très drôle.

Il a rappé ! Donc Kendrick en numéro 1. Et un Français ?
Je ne sais pas… Orelsan, Gringe, les Casseurs Flowteurs ce serait cool.

Et les Justice ?
Oui, ce serait cool. Daft Punk aussi ce serait cool. Beyoncé aussi, j’aimerais bien.

Beyoncé. Très bien. Dis-moi qui d’autre j’appelle ! Cheb Khaled ? Pour du « world ».
Beyoncé, si tu pouvais l’appeler, ce serait cool !

Qu’est-ce que je lui dis de ta part ?
Que Jain voudrait lui parler. Elle a des trucs à lui dire.

Ça marche. J’ai vu aussi que sur scène, tu avais beaucoup de matos. Est-ce que tu composes des beats chez toi ?
Ouais. Ouais, ouais. J’avais commencé avec le logiciel « Fruity Loops » à l’époque. J’ai commencé comme ça en bidouillant parce que là où j’étais, il n’y avait pas de vrai studio avec de vraies batteries etc. Donc c’était un peu le système D. C’est vrai que je reçois plein de messages privés de personnes qui me demandent quelle machine j’utilise. J’utilise Ableton Live.

Donc « Ableton Live », c’est un logiciel ?
Oui, mais tu peux le faire avec « Pro Tools », avec « Fruity Loops ». Tu t’achètes un petit contrôleur et avec ça tu peux faire des beats. Tu mets les sons par touche et après tu créés ton son.

Combien il faut pour créer un truc comme ça ?
Je crois que c’est 200 euros. Et un petit clavier Midi coûte environ 40 euros.

Donc tu as commencé à 240 euros et là tu viens de vendre 200 000 albums ?
Oui !

Bravo !
Merci.

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