Valérie Benaïm raconte les femmes de tueurs en série 

“Il n’est pas celui que vous croyez”, c’est le titre du nouveau livre de Valérie Bénaïm qui étudie le cas un peu spécial des femmes tombées sous le charme d’hommes accusés de meurtre ou de viol. La journaliste était la Tête à Clique de ce lundi 20 mai.

Pourquoi cette attirance ?

Le point commun de toutes ces femmes c’est qu’elles veulent transformer le pont en or

Dans cet ouvrage, écrit à la manière d’un reportage, la journaliste recueille les témoignages d’experts psychiatres, d’avocats et surtout celui de ces femmes à l’attirance déroutante. Elle découvre notamment que ce phénomène n’est pas récent et existe depuis longtemps, comme en 1920 avec le tueur en série Henri Désiré Landru : “Le premier cas qui a beaucoup tourné c’est Landru. Quand il se fait guillotiner, il y a des femmes qui vont tremper leur mouchoir dans son sang imaginant que ça leur donnera une possibilité d’être enceinte parce qu’elles sont infertiles.”

Selon l’ancienne chroniqueuse de TPMP, cette épidémie s’expliquerait simplement par le désir féminin. Un désir tellement puissant, qu’à des degrés différents, les femmes seraient traversées par cette idée que leur amour peut transformer l’autre : “On se rend compte qu’il n’y a pas de portrait-robot, mais il y a la combinatoire et le singulier, l’idée de la rédemption, de la seconde chance.”

Valérie Bénaïm développe aussi l’idée que ces compagnes sont totalement maîtres du jeu. En effet, ce sont des hommes enfermés entre quatre murs qui ne peuvent pas avoir de réelle emprise sur elles, elles s’y rendent donc de leur plein gré : “Le point commun de toutes ces femmes c’est qu’elles veulent transformer le pont en or”

Le cas d’Elisabeth, ex-compagne de Nordhal le Landais

Quand tout le monde pense aux parents des victimes, elle, elle pense à Nordhal le Landais

C’est le cas particulier d’Élisabeth, avec qui elle a pu s’entretenir, qui poussera véritablement Valérie Bénaïm à s’intéresser au destin de ces femmes. À l’origine, Élisabeth n’est pas marginalisée, au contraire, c’est une femme totalement insérée dans la société avec un métier et une famille plutôt stable. Mais en apprenant le sort de Nordhal le Landais, elle va éprouver de la peine : “Quand tout le monde pense aux parents des victimes, elle, elle pense à Nordhal le Landais et elle se dit le pauvre, que cet homme doit être seul”

Élisabeth noue alors le contact avec le criminel qui la recontactera un mois plus tard. Ils entament alors une relation par correspondance avant de se voir à travers les parloirs.

Finalement, le couple se voit régulièrement et a même des relations sexuelles ensemble. Seulement la relation se terminera mal et Élisabeth confiera avoir été victime de viol : “A ce moment-là, il faut cet événement traumatique très fort pour que ça lui ouvre les yeux.”

Aujourd’hui Isabelle se sent meurtri, dit que c’est un crime de l’avoir aimé et porte une culpabilité énorme vis-à -vis des parents des victimes.

Le livre “Il n’est pas celui que vous croyez” est disponible depuis le 14 mai aux éditions Fayard. L’émission est quant à elle à retrouver en replay sur myCANAL et l’interview de Valérie Bénaïm est disponible sur la chaîne YouTube CliqueTV.