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CLIQUE REPORT : Le décès de Liu Shaoyao, père de famille chinois tué par les forces de l’ordre, déclenche de fortes mobilisations

Mise à jour du 5 avril 2017 : cet article est mis à jour au fur et à mesure des développements de l’affaire Liu Shaoyao. Première update : la vidéo ci-dessous est un récapitulatif des événements survenus entre le 26 mars, date du décès de Mr. Liu, et le mercredi 5 avril 2017, date de l’ouverture d’une information judiciaire.

Article initialement publié le mardi 28 mars 2017 : Lundi 27 mars, les rues entourant le commissariat du 19ème arrondissement de Paris ont été le théâtre de heurts violents entre les forces de l’ordre et environ 150 manifestants. La raison ? Le décès de Liu Shaoyao, 56 ans, ressortissant chinois et père de quatre enfants, abattu à son domicile dimanche 26 mars par la Brigade Anti-Criminalité (BAC) lors d’une intervention. Les circonstances de sa mort sont vivement contestées.

Légitime défense ou bavure ? Les versions de la police et de la famille divergent.

Les sources policières déclarent être intervenues dimanche vers 20h suite à un appel téléphonique dénonçant un « différend familial », vraisemblablement pour tapage nocturne. Les trois policiers de la BAC dépêchés sur place déclarent avoir vu l’homme les provoquer alors qu’ils n’étaient encore que dans la rue. Des hurlements ont été entendus depuis l’appartement du sixième étage. En forçant la porte de l’appartement, un des policiers aurait reçu un coup de ciseaux (au niveau de l’aisselle, provoquant 3 jours d’ITT) asséné par Liu Shaoyao. En réaction, un deuxième policier a utilisé son arme face à l’individu. Shaoyao Liu est mort sur le coup.

De son côté, la famille de la victime conteste totalement cette version. Shaoyo Liu était en train de cuisiner du poisson, avec une paire de ciseaux. Les filles du défunt racontent avoir entendu plusieurs coups à leur porte ; dans le judas, l’une d’elle déclare avoir vu « deux hommes et une femme armés », « en tenue civile ». La police aurait enfoncé la porte, tiré sans sommation et leur père n’aurait pas attaqué les fonctionnaires. Aucune blessure ne semble d’ailleurs avoir été vue sur les policiers – ce que les sources policières confirment, indiquant que le fonctionnaire attaqué aurait été épargné « grâce à son gilet pare-balles ».

L’intégralité de la déclaration des enfants de Liu Shaoyao ci-dessous :


Suite à ces déclarations, des manifestants, majoritairement issus de la communauté chinoise, se sont regroupés lundi soir devant le commissariat du XIXème arrondissement. Les membres de l’assemblée ont rendu hommage à la mémoire de Liu Shaoyao avant de scander « Assassins » aux forces de police massées devant le bâtiment.

L’évolution des événements a été regroupée sur les réseaux sociaux sur le hashtag #mortdeLiuShaoyo .

 

La situation a ensuite dégénéré, vraisemblablement suite au jet d’un objet incendiaire sur un véhicule de police, donnant lieu à des échanges violents entre manifestants et policiers. Selon des témoins présents, un véhicule de particulier a été incendié involontairement.

 

Suite à ces affrontements, 35 personnes ont été interpellées. Le gouvernement chinois a même pris position sur l’affaire, demandant officiellement à la France de protéger ses ressortissants. Pour rappel, un autre ressortissant chinois, Chaolin Zhang, était décédé en août dernier à Aubervilliers (93), cette fois des suites d’une agression. Son décès avait entraîné des manifestations non-violentes de la communauté asiatique.

Depuis ce matin, mardi 28 mars, de nombreux soutiens de la famille de Liu Shaoyo se sont organisés pour établir un sit-in permanent devant le commissariat du XIXe arrondissement de Paris. Parmi eux, le neveu de la victime, Lulu Zeng, 28 ans, tente comme il peut de jouer les intermédiaires entre la famille et les divers soutiens. « Les policiers nous cachent la vérité, on demande des explications. Pourquoi est-ce qu’un policier défonce la porte de quelqu’un, entre dans son domicile et  lui tire dessus ? Normalement, on n’a pas le droit de tirer sur les gens qui ne sont pas armés », nous déclare le jeune homme encore hagard, mais posté devant le commissariat.

Lulu ZengLulu Zeng, neveu de la victime, devant le commissariat du XIXe arrondissement de Paris, cet après-midi. (©Clique.tv)

Prévenu par sa soeur, l’homme n’a eu que très peu de contacts avec sa famille : « Quand j’appelle, je tombe directement sur le répondeur. Je pense qu’ils ont éteint les portables. Ils sont très choqués, surtout mes cousines qui ont vu la scène. Il leur restera une trace à vie des images du policier qui a tué leur père. »

Interrogé sur la situation de la communauté asiatique à Paris, Lulu Zeng répond sans détours :

« On ne se sent pas en sécurité à Paris. Je peux comprendre pourquoi il a refusé d’ouvrir la porte. Il y a des gens qui se déguisent en faux policiers, en faux facteurs pour prendre de l’argent ou des objets de valeur. Et on s’est fait avoir pas mal de fois. C’est pour ça qu’on préfère ne pas ouvrir la porte, et rester en sécurité à la maison. « , Lulu Zeng, neveu de la victime, le 28/03/2017.

Ce soir, un nouveau rassemblement est prévu à 19 heures devant le commissariat du XIXe arrondissement pour réclamer la fin de la garde à vue des 35 personnes interpellées hier soir, ainsi que la vérité sur la mort de Liu Shaoyo.

Les rues du XIXème arrondissement hier soir (images Clique.tv) :

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