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Société

Que se cache-t-il derrière l’industrie de l’addiction au web ?

Aux États-Unis, de plus en plus de cures de désintoxication, vendues à prix d'or, promettent de soigner les "malades d'Internet".

« J’étais complétement perdu, je ne savais pas où on m’emmenait. Ils m’ont juste dit que j’allais guérir », raconte Griffin (dont le prénom a été modifié), un adolescent addict aux technologies, dans The Atlantic. Une nuit, sa mère le réveille et le conduit à l’aéroport. Direction Outback, un centre de désintoxication de l’Utah. Son fils, explique-t-elle, s’était coupé de ses amis et de sa famille, ne travaillait plus à l’école et passait son temps à jouer à des jeux en réseau. Le programme coute entre 25 000 et 30 000 dollars

Pour certains parents désemparés, envoyer leurs enfants à Outback est leur dernier espoir. Bienvenue dans le monde du traitement de l’addiction au web, où la guérison passe par différentes voies : groupes de soutiens, retrait des ordinateurs et smartphones, séjours en centre de désintoxication, ou encore retraites dans le désert où vous apprendrez à survivre par vos propres moyens.

Aux Etats-Unis, les centres de désintoxication pour les accros du net connaissent un succès grandissant, sans que pour autant l’usage excessif de la technologie soit, pour l’instant, qualifié de « pathologie ».

L’usage abusif d’Internet n’est pas encore reconnu comme une pathologie officielle par le « Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux » (« Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders »), un ouvrage réalisé par la Société américaine de psychiatrie (APA) classifiant et catégorisant des critères diagnostiques et des recherches statistiques de troubles mentaux spécifiques. Les scientifiques n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le problème suivant : à partir de quel degré d’utilisation des technologies peut-on considérer cela comme une addiction ?

Comme le montre The Atlantic, l’institut Outback, dans l’Utah, distribue par exemple aux parents un questionnaire afin d’évaluer la sévérité de la situation, et d’identifier les éventuelles causes qui ont poussé leur enfant à une consommation excessive d’internet. Pour la plupart des médecins, se baser uniquement sur le nombre d’heures passées en ligne n’est pas un critère suffisant pour établir un diagnostic.

À la place, ils montrent que l’usage d’une technologie doit avoir un impact significatif sur la vie de la personne (c’est-à-dire affecter ses relations sociales, son travail, sa santé…), afin d’être qualifiée d’ « addiction ». De plus en plus de scientifiques américains commencent à reconnaître cette pathologie, ce qui rendrait les traitements de plus en plus accessibles. Tant qu’Internet sera considéré comme nocif pour le quotidien d’une personne, des traitements existeront. Et peut-être même qu’un jour, les compagnies d’assurances couvriront ces programmes de désintoxication…

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