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Sciences
Par Fanny Marlier

« Opération Ku Klux Klan » : Anonymous a-t-il perdu le contrôle ?

Le groupe de pirates informatiques « Anonymous » a promis de révéler l’identité de membres du groupe américain qui milite pour la suprématie blanche. Seulement, des fuites mettent à mal leur effet d’annonce…

Anonymous a décidé de faire une nouvelle victime : le Ku Klux Klan (KKK). Annoncée le 23 octobre, une campagne appelée « Opération KKK » utilise le piratage de données et le harcèlement en ligne afin d’intimider des membres du groupe raciste. Sauf que jusqu’ici, la campagne a été un véritable désastre.

Des hackers indépendants s’emparent de l’opération

Il y a quelques jours, dimanche 1er novembre, des hackers ont publié deux listes de membres supposés du KKK. Une liste de numéros de téléphone et d’adresses e-mails appartenant à de prétendus membres du KKK a été diffusée sur le site Pastebin, et relayée par des comptes Twitter se revendiquant du groupe Anonymous. Pas invraisemblable : les méthodes du groupe consistent surtout à harceler et humilier des gens et des organisations impopulaires. Parmi leurs victimes on trouve notamment l’avide Eglise de Scientologie, l’homophobe Eglise Baptiste de Westboro, et de grandes entreprises comme Sony.

Le lendemain, c’est une liste de hauts responsables du parti républicain qui est mise en ligne. La liste comprend notamment le sénateur Thom Tillis (R-NC) et le sénateur John Cornyn. On peut imaginer que des détracteurs politiques aient ajouté Tillis et Cornyn et d’autres personnalités publiques à cette liste spam.

Jim Gray, le maire républicain de Lexington dans le Kentucky, soi-disant identifié grâce à cette liste, a justement démenti son appartenance au groupe ségrégationniste. Ces accusations sont « fausses, insultants et ridicules », a-t-il déclaré à USA Today.

Sur le compte Twitter de l’Opération KKK, Anonymous nie tout responsabilité :

Les informations auraient été en fait recueillies par des pirates informatiques indépendants de « l’opération KKK » sur des sites affiliés au Klan. Anonymous, c’est un peu comme des justiciers virtuels. L’organisation ne possède pas de leadership permanent. Les membres sont auto-sélectionnés et s’organisent spontanément autour de projets particuliers.

Pour ne rien arranger,  les preuves derrières ces accusations sont fragiles. Pour eux, toute personne dont les coordonnées figurent dans une base de donnée du KKK est un membre du KKK. Tandis que certains noms peuvent réellement appartenir à des membres du Ku Klux Klan, d’autres peuvent n’avoir aucun lien avec le groupe raciste. Révéler ces identités peut nuire à leur réputation et les exposerait à un éventuel harcèlement.

Anonymous reprend la main

En réaction à cet épisode, les responsables de l’opération « KKK » ont alors déclaré qu’ils allaient publier une liste plus complète et dûment vérifiée ce jeudi 5 novembre (ils posséderaient 1 000 noms). Cette journée sera aussi l’occasion pour les hackers masqués d’organiser des rassemblements anti-racistes. C’est le rebondissement d’une  querelle de longue date entre Anonymous et le KKK : en 2014, lors des manifestations à Ferguson, dans le Missouri. Durant ces événements, un groupe du Klan a menacé d’agresser des manifestants. Anonymous avait alors répliqué en piratant les données personnelles de membres du KKK.

Le 5 novembre n’est probablement choisi au hasard est une date emblématique pour Anonymous. C’est le Guy Fawkes Day, un jour férié anglais célébrant la tentative de complot terroriste du catholique G. Fawkes, visant à faire sauter le Parlement. Cette histoire joue par ailleurs un rôle clé dans le film V pour Vendetta (2006). Film qui a, à son tour, inspiré les masques effrayants des Anonymous

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