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Le Gros Journal

Le Gros Journal avec Françoise Hardy : « Je viens d’acheter le livre de Macron »

Ce soir dans le Gros Journal, c’est au Panthéon que Mouloud Achour reçoit une légende vivante. Il déclare sa flamme à Françoise Hardy, qui lui confie sa conception de l’amour.
Artiste française parmi les plus connues dans le monde depuis cinq décennies, auteur et interprète de chansons cultes, Françoise Hardy vient de publier Un cadeau du ciel, dans lequel elle raconte sa maladie mais surtout une quête de sens empreinte de spiritualité.

Mouloud Achour : Comment ça va ?
Françoise Hardy : Mais ça va pas mal !

C’est une question qui a vraiment du sens quand on vous la pose…
Maintenant ça fait quelque temps que je dis “mais oui, ça va très bien”.

On est ici devant le pendule de Foucault, il fait froid, on est au Panthéon…
Oui, et j’ai honte de dire que j’ai essayé de comprendre ce que Thuan (Trinh Xuan Thuan, astrophysicien et écrivain vietnamo-américain, NDLR) racontait sur le pendule de Foucault, j’ai même été sur Wikipédia quand j’ai su que vous m’invitiez ici… Mais j’ai beaucoup de mal à comprendre.

Je vous avoue que je suis aussi allé sur Wikipédia quand j’ai su qu’on vous invitait là et ce que j’ai cru comprendre sur Wikipédia…
C’est que ça a un rapport avec la rotation terrestre.

Exactement, il a découvert le sens de rotation de la Terre…
Ah, le sens de rotation ! Voilà, ça c’est très important en effet, vous m’apprenez des choses !

Moi, j’aimerais que vous m’appreniez des choses, parce que le livre Un cadeau du ciel, plein de gens le considèrent comme un livre sur la maladie alors que je trouve que c’est un livre sur la vie.
D’une certaine manière, je reviens en effet de très loin, et on me dit toujours  “vous vous êtes battue contre votre maladie etc.”

Non, je ne me suis absolument pas battue, ce sont mes médecins qui se sont battus pour moi.

Et je trouvais que c’était bien de témoigner de ça : ce sont des traitements qui font tellement peur… Le fait qu’ils ressuscitent quelqu’un qui, sans eux, ne serait pas là pour en parler, c’est bon à savoir !

Lors de votre coma, Jacques Dutronc s’approche de vous…
Il m’a pris la main et d’un seul coup mes pulsations cardiaques ont ralenti, au point que les médecins se sont affolés et ils l’ont fait partir tout de suite. C’est très mystérieux !

Je tenais à vous dire quelque chose. Moi, j’ai grandi en écoutant du rap…
Oui.

… Et je suis devenu adulte en écoutant Françoise Hardy.
Je ne sais pas si mes chansons permettent d’être adulte…

Justement, elles permettent d’oublier certaines choses, elles permettent d’aller mieux, elles permettent d’admettre quand on va mal.
Voilà, j’espère que j’en ai chanté quelques unes. Les belles chansons subliment toujours une souffrance, une difficulté, une douleur.

Ce qui est dingue, c’est à quel point votre musique traverse les générations. Beaucoup de gens ont fait les caméléons à travers les époques, avec plus ou moins de succès…
Oui.

Et vous, vous êtes restée impeccable.
J’ai essayé d’évoluer un peu quand même ! Mais enfin, il y a des chansons du début que je renie pas comme cette magnifique chanson… « L’amitié. »

Mais oui, mais vous n’avez pas fait de la dance…
Ah ben quand même j’ai fait Musique Saoûle ! C’était un peu grotesque. J’étais très mal. Et je me disais que c’est le prix à payer, parce que j’ai toujours pensé qu’il y avait un prix à payer pour tout.

Il y a quelque chose que j’adore faire avec vos chansons, c’est les prendre et les mettre sur des clips de rap. C’est un truc que je fais.
Ah Seigneur !

Comment est-ce qu’on sait quand on est amoureux ? Pour de vrai ?

Oh mais vous savez ça à votre âge, quand même ?

Est-ce qu’il y a un âge pour savoir ?
Quand on tombe amoureux, c’est parce qu’on est troublé, au-delà de tout, par quelqu’un, et qu’à la fois, on n’a qu’une envie, c’est de le voir. Et en même temps ça vous fait peur au dernier degré. Pour moi, c’est lié.

Pourquoi avoir décidé d’arrêter de monter sur scène ?
Il faut être très costaud, à plein d’égards. Il faut pouvoir surmonter le trac. Il faut que la voix réponde en toutes circonstances. Quand j’étais toute jeune, j’ai connu le succès en même temps que ma première relation amoureuse. Il fallait tout le temps partir, tout le temps aller en Allemagne, en Angleterre, faire des tournées dans toute la France…

Ça voulait dire que je quittais la seule personne avec qui j’avais envie d’être tout le temps. C’était un enfer, j’étais malheureuse comme les pierres. C’était une vie qui ne me convenait pas.

Le monde est en train de vivre des bouleversements inédits. Est-ce qu’il y a encore des choses qui vous font rire dans ce monde ? Ou est-ce que tout vous alarme dans l’actualité ?
Vivre aujourd’hui en sachant qu’il peut y avoir un attentat n’importe où… En sachant qu’on peut être touché soi-même, mais que les gens qu’on aime peuvent aussi l’être, d’une seconde à l’autre….
Mais en même temps, il y a tellement de gens qui font des choses extraordinaires, autant sur le plan humain que sur le plan intellectuel, scientifique…

La France, c’est notre maison. Vous voyez comment la France d’aujourd’hui ? La maison où vous avez grandi ?
J’espère qu’il va se passer des bonnes choses pour la France.

Vous allez voter en 2017 ?
Oui ! Mais je ne sais pas du tout pour qui.

Vous ne savez pas encore ?
Ah non, pas du tout !

J’ai vu que vous étiez un peu séduite par Macron ?
J’ai reçu son livre ce matin. Je me le suis tout de suite commandé.
Je compte le lire pour savoir ce qu’il a dans la tête. Je ne sais pas ce qu’il a dans la tête.

Vous pensez qu’un scénario Marine Le Pen, c’est crédible en France ?
Les gens ne se rendent pas compte que si Marine Le Pen était au pouvoir, et que si elle concrétisait ce qu’elle souhaite – sortir de l’euro etc. – la France irait encore plus mal qu’elle ne va déjà. Ce serait épouvantable !

On ne nous enseigne pas assez l’économie.

C’est difficile d’ailleurs de trouver de quoi s’instruire, de comprendre un petit peu de quoi il retourne, pourquoi la politique économique que préconise Marine Le Pen est destinée à l’échec…

Françoise Hardy, l’émission touche à sa fin.
Oh.
Je vous le répète : je vous aime ! Vraiment !
Ah oui, mais non, mais là, ça va pas être possible !

Vous êtes une des plus belles Françaises de l’histoire des Françaises !
Oh non non non, ça non.

Si si si si. Je vous le dis, sur Facebook, chaque fois qu’une femme veut faire “genre » elle est belle, elle met une photo de Françoise Hardy.
Mais non, mais non.

Mais si, je vous le dis. Vous allez voir…
Non, vous me faites marcher !

C’est la vérité. Il y en a plein qui font ça ! Et tous les gens ici sourient parce qu’ils en connaissent tous une. L’émission est terminée : comment se dire adieu ?
Comment se dire adieu ?

On ne se dit pas adieu nous ?
Mais non.

On se dit au revoir.
On se dit au revoir, bien entendu !

Au revoir Françoise Hardy. Merci d’être venue au Gros Journal.
Au revoir.

Ici, c’est chez vous. Et la prochaine fois, on ira dans un endroit chauffé !
Merci Mouloud, c’était un plaisir. Vraiment !

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