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Société
Par Fanny Marlier

États-Unis : Batman sauve un jeune noir victime de violences policières

Ou comment une simple case de BD amène à réfléchir sur les inégalités sociales, les discriminations raciales, et les violences policières.

Batman serait-il devenu le nouveau défenseur des afro-américains victimes de violences policières ? Dans la bande-dessinée, « Dark Knight III : The Master Race« , sortie le 25 novembre 2015, les auteurs Brian Azzarello et Frank Miller se sont largement inspirés de l’affaire Michael Brown, comme le révèle Vulture. Le 9 août 2014, un jeune afro-américain âgé de 18 ans a été abattu par six coups de feu tirés par Darren Wilson, policier à Ferguson (Missouri). Michael Brown est tué alors qu’il a les mains en l’air, n’est pas armé, et possède un casier judiciaire vierge. Rapidement, de émeutes éclatent dans une région où les tensions raciales et les discriminations sont parmi les plus fortes des États-Unis.

Une des premières scènes de « Dark Knight III : The Master Race » montre un jeune afro-américain portant un sweat à capuche et s’enfuyant d’une voiture de police. Des bulles de dialogues s’ouvrent (sur le même modèle que celles des textos), et une conversation entre lui et un de ses amis démarre, pendant que les dessins représentent la scène de la veille. Son ami lui demande ce qu’il faisait dans les quartiers dangereux de Gotham tard le soir, ce à quoi le jeune lui répond : « Je me faisais arrêter ». L’autre lui demande pourquoi. Réponse : « Ces gens là n’ont pas besoin de raisons ». On voit les policiers sortir de leur voiture et lever leurs armes en direction du jeune sans défense. Le texte est poignant :

« J’attendais le tire. ‘Bang’ serait le dernier son que je pouvais entendre. »

Quand, soudain, Batman apparaît et se jette sur la voiture de police.

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Plus déroutante encore, la scène se termine avec un Dark Knight se faisant pourchasser par un groupe de policiers, pour avoir pris la défense du jeune homme. Batman se fait battre à coups de matraques et hurle de douleur. À la page suivante, un policier sans scrupule lui demande : « T’en as eu assez ? ».

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Ce n’est pas la première fois qu’une BD de Batman s’inspire de la violence policière américaine. Dans Batman #44, l’histoire commence par le dessin d’un jeune garçon noir, mort, allongé dans son sang, en résonance avec l’affaire Michael Brown. Il porte aussi un sweat à capuche, tout comme Trayvon Martin, âgé de 17 ans, avant que George Zimmerman ne lui tire dessus.

Selon les chiffres du FBI, les personnes de couleur de peau noire représenteraient 31% des gens tués par la police en 2012, aux Etats-Unis. Et selon une étude ProPublica (basée sur les chiffres du FBI), entre 2010 et 2012, les adolescents afro-américains avaient 21 fois plus de chances de se faire tirer dessus par la police que les jeunes de couleur de peau blanche. Bien que ces chiffres soient incomplets, car basés sur des rapports donnés bénévolement par des commissariats de police, cela permet de mettre en lumière les discriminations raciales des violences policières aux États-Unis.

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