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Mode
Par Julien Gangnet

CLIQUE WEAR : Blanc de blanc, le pouvoir de la basket neuve

Si le King se repointait sur Terre aujourd’hui, il ne chanterait pas "Stay off of my blue suede shoes" mais "Interdiction de marcher sur mes baskets blanches". (Parce qu’il parlerait français et qu’il kifferait le Hip Hop.)

La basket blanche c’est comme le crack, une obsession suivie d’une descente permanente :
L’acquérir, la défraîchir et en chercher une nouvelle paire pour reproduire l’émotion de la flétrissure. Et si vous êtes comme moi, vous savez qu’une nouvelle paire ne sera jamais la dernière, car elle porte en elle son funeste destin. Un conseil les gamins, ne commencez jamais et restez à l’école le plus longtemps possible.

Bon j’en rajoute un poil, le neuf n’est pas toujours le meilleur et dans certains cas, un cuir bien ravagé peut avoir de la gueule, mais c’est mon postulat de base. Après il y a des cas particuliers que nous allons découvrir ensemble.

Tout d’abord, il convient de séparer les baskets blanches en cuir et celles en toile, les secondes supportant bien mieux l’usure, elles sont à favoriser si vous aimer porter des sneakers bien défoncées. Le charme d’une Vans, d’une Converse ou d’une Springcourt en fin de vie n’est plus à vanter. Et ce n’est pas les Ramones qui me contrediront (enfin les survivants). Je vais même me permettre une digression, la toile blanche (jean et sneakers) se porte de préférence un peu crade, c’est plus chic. L’été, votre 501 white on white est toujours plus beau après 48h, avant ça fait coiffeur low-cost.

Ramones

Mais revenons dans le sujet. Une des pierres d’achoppement de la névrose obsessionnelle du cuir blanc, dont je suis récipiendaire, c’est le tempo, le bon moment. Ouvrez une boîte de sneakers basses, au hasard une Air Force One pour les filles ou une Nike tennis classic pour les garçons. Sentez l’émotion monter, le papier de soie, l’odeur, tout ça (je vous ai fait le topo il y a deux semaines).

Vous sortez dans la rue, trop gossebo’, le revers du denim qui vient colorer l’intérieur de la languette toute fraîche, c’est la lune de miel, le monde vous appartient. Mais vous faites gaffe quand même, vous marchez sur des œufs, vous lancez des regards rageurs au moindre frôlement et tous les matins avant de partir, vous leurs passez un petit coup avec l’éponge spéciale que vous gardez sous l’évier. Puis les jours passent, et arrivent les premiers signes d’usure irrémédiable, vous ne les regardez plus comme avant, le quotidien dans sa laide nudité abime tout. C’est la descente brutale, avec son mal au ventre et ses angoisses impossibles à partager. Jusque-là rien de nouveau, il suffit d’en acheter une nouvelle paire et c’est repartit pour un tour de montagnes russes, mais ne nous leurrons pas : c’est comme changer de cabine sur le Titanic.
Et c’est là qu’intervient cette notion de tempo, après le flash de la nouveauté et les affres du désamour, gît une zone molle difficile à définir et dont personne ne se vante. Mais si vous avez la ressource psychique nécessaire pour la traverser en continuant à porter vos sneakers comme un vieux chien qu’on ne se résout pas à faire piquer, vous serez récompensé de vos efforts.
Un beau matin, vous apercevrez qu’elles sont pile au bon degré d’usure et prêtes pour une seconde jeunesse. Pourquoi ce jour-là et pas la veille, et combien de temps cela prend-il pour y arriver ? Nul ne le sait, cela fait partie des réponses de la vie que chacun doit découvrir à son propre rythme en suivant son propre chemin.
Vous donner ma propre estimation ne vous procurerait qu’un soulagement bon marché mais ne vous aiderait en rien vers le chemin de la vérité. J’essaye plutôt de vous donner des clefs pour aller à la rencontre de vous-même. Comme il est cité dans le Mishné Torah :

« Donne un poisson à un homme, il mangera un jour. Apprends-lui à pêcher, il mangera toute sa vie »

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