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Musique
Par Jalal Kahlioui

CLIQUE TALK : Un café avec SZA

Cela faisait presque trois ans que l’on s’impatientait : CTRL, le premier album de la chanteuse SZA, est sorti au début du mois de juin – et l’attente en valait la peine. Avec ses textes sans fard et sa production élégante aux croisements du R&B et de l’electro, ce projet est l’une des plus belles réussites de cette première moitié de l’année. SZA était de passage à Paris ce mois de juillet ; nous avons discuté avec elle quelques minutes, le temps de boire un café.

Clique: Comment tu vis le succès critique de ton album CTRL ?
SZA : Je suis très surprise, très choquée mais aussi très heureuse. Je veux corriger toutes mes erreurs et me concentrer pour améliorer encore mes œuvres.

Ces derniers temps, on a vu des artistes comme Diddy et Solange écouter ta musique et réagir de façon très positive. Qu’est-ce que ça t’a fait ?
C’est dingue, ça n’a aucun sens… Je ne réalise pas. J’essaie juste d’apprécier et de ne pas me poser trop de questions. Mais en vérité, je n’arrête pas d’y penser et je ne comprends vraiment pas… Je suis super heureuse.

L’attente autour de ton album a été très longue. Quel a été ton processus de création ?
C’était très… sporadique. On l’a composé un peu partout, ça a été une succession de moments aux quatre coins du monde avec mes amis – qui sont aussi les personnes qui ont composé cet album avec moi. Avec ces trois personnes, Cody Fayne, Carter Lang et Anthony « Top Dawg » Griffith, on a beaucoup voyagé ensemble, et on se retrouvait dans des studios un peu partout.

Le single « Drew Barrymore » de SZA.

Tu es la seule femme du label TDE, que tu appelles « la famille », et sur lequel sont également signés entre autres Kendrick Lamar et ScHoolboy Q. C’est comment de travailler avec ces gars ?
C’est très marrant, c’est un vrai apprentissage qui pousse à sortir de sa zone de confort. Et qui t’apprend, justement, à apprécier d’être hors de ta zone de confort. C’est très intéressant, c’est toute une expérience…

Tu peux nous parler de ta collaboration avec Kendrick Lamar ?
Kendrick est quelqu’un de très spécial. Tu peux lui parler de plein de choses, et il l’absorbe. Je ne sais pas, je crois qu’il a absorbé mon album juste en parlant avec moi au cours de ces trois dernières années. Il a absorbé mes sentiments, mon anxiété, mes pensées, tout ce que j’aime dans la musique. Il a tout compris.

SZA ft. Kendrick Lamar, « Doves In The Wind » ou la ré-appropriation du mot « pussy »

La chanson sur laquelle vous avez collaboré, « Doves In The Wind », est très spéciale : c’est une « ode au vagin ». Je trouve que c’est très féministe de parler de sexualité de façon différente ; c’est volontaire ?
Oui. Je trouve que le mot « pussy » est très agressif, c’est (ou plutôt, c’était) comme un gros mot pour moi. Et le fait d’attaquer ce mot dans une chanson était pour moi une manière d’exprimer ma colère, mais aussi de parler de quelque chose de très beau. Je ne sais pas, l’anatomie féminine est magnifique, et je pense que ce texte enlève le côté « abrasif » du mot « pussy », que je trouvais très dur. C’est comme un nouveau mot maintenant…

Ton album s’appelle « CTRL », comme « CONTRÔLE ». Comme certaines personnes l’ont souligné, c’est un projet dans lequel, simultanément, tu lâches prise et tu gardes le contrôle…
Je pense que le contrôle est illusoire. Ce n’est pas quelque chose de réel. Ce qui compte, c’est de tout le temps essayer de garder un équilibre entre le fait de perdre le contrôle et le garder.

Propos reccueillis par Jalal Kahlioui, avec l’aide de Max Danet et Anthony CheylanImages : Alexis Denous pour Clique.tv

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