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Musique

LE CLIP DU JOUR : Que penser de « Look at me! », le clip choc de XXXTentacion ?

Si vous avez entendu parler de XXXTentacion, c’est probablement en raison de son succès viral « Look At Me! » (notamment à porter au compte d’un plagiat criant de Drake). Le clip du morceau vient de sortir et se révèle être une vidéo en trois parties qui, si elle dénonce les violences – qu’elles soient policières ou interraciales –, se préoccupe surtout de l’avenir de la jeunesse. Et assène une scène choc.

Le clip officiel de Look At Me!

Le parti-pris de la réalisation du clip écrit et dirigé par le rappeur lui-même (en collaboration avec JMP) a été de découper la vidéo en trois parties.

La première, plutôt drôle, se concentre sur le premier couplet du morceau « Look at me », à travers une sorte d’insurrection visant l’éducation, où XXXtentacion embrigade les élèves d’une salle de classe et sème la panique contre leur professeur à dos d’un personnage du nom de Dildo Uni, une sorte de déesse avec une corne en forme de godemichet.

Mais dès la 52ème seconde de la vidéo, la musique s’arrête brusquement et le visuel du morceau prend une tournure inattendue. Le rappeur apparaît pendu à un arbre sur l’instrumental du morceau « Riot » sorti en 2015. La scène donne d’ailleurs une suite logique aux récentes publications Instagram assez glauques de l’artiste et qui étaient restées jusque-là sans explications.

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La vidéo montre alors XXXtentacion mettre en scène la pendaison d’un enfant blanc en face d’un enfant noir. Le rappeur entame alors un couplet inédit, entrecoupé de scènes d’archives et rejouées des crimes raciaux les plus marquants aux États-Unis, d’Emmett Till en 1955 à Heather Heyer à Charlottesville il y a quelques semaines, en passant par Rodney King en 1991 à Los Angeles, sans oublier les émeutes de Ferguson.

Enfin, le clip se conclut sur la lecture d’un discours sur l’égalité et l’idiotie des suprémacistes, toutes couleurs de peau confondues. Une diatribe à la fois introspective et ouverte sur l’état du monde actuel, qui invite à porter en priorité notre attention sur l’avenir de la jeunesse.

« L’équité et l’égalité ; c’est le but que nous tous, c’est à dire ceux qui ne veulent pas vivre dans la misère, désirons. Que nous soyons noir ou blanc, nous nous réjouissons tous du malheur des autres ou sommes malveillants. En voici quelques exemples : Emmett Till. 28 août 1955, Mississippi. Sorti de sa maison au milieu de la nuit, sous les yeux de sa mère, qui a dû regarder son fils lui être enlevé pour des raisons dont aucune ne justifiait le fait d’assassiner un garçon de quatorze ans. Castré, mutilé, mais aussi documenté pour toujours.

Kori Ali Muhammad, un noir qui tue des blancs. Philando Castile, un noir tué par un blanc. Aujourd’hui, ces choses ne ressortent jamais, ou restent à distance de l’œil du public. Et la jeunesse n’est jamais incitée à prendre position pour faire la différence. Je parlerai donc pour eux, ces jeunes pleins d’innocence. Ceux qui sont inspirés par les choses qui les entourent. Et qui veulent compter.

Je pourrais continuer des heures sur le fait qu’un meurtre est un meurtre, que vous soyez noir ou blanc. Vous devriez toujours être libre d’exprimer votre opinion, mais jouer sur ces pensées irrationnelles – sous quelque forme que ce soit -, c’est dégueulasse. Vous ne pouvez pas, en tant que noir ou blanc, vous qualifier de race suprême quand la couleur de vos opposants vous met mal à l’aise. La couleur de leur peau. Ce n’est pas une façon d’être, ni une façon de prouver que vous êtes un être suprême.

Si vous êtes un suprémaciste, soyez impassible devant l’opposition. Restez à l’abri dans le confort de votre propre maison, dans votre domaine. Préoccupez-vous de l’avenir de la jeunesse, blanc ou noir, noir ou blanc. Êtes-vous prêt à risquer l’avenir de votre enfant à cause de votre propre intolérance ? Ce choix est le vôtre, mais votre enfant ne défendra pas la haine. Cette génération sera aimée, nourrie, entendue et comprise. »

Un extrait qui, s’il contraste avec les multiples faits divers et les récentes accusations de violences conjugales auxquels doit faire face le rappeur, reste louable et constructif.

Une fois cela dit, une question subsiste : quelles conclusions tirer de tout cela ? Face à ce mélange des genres (blague potache, discours conscient, image choc) et à sa propension à souffler le chaud et le froid, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur les motivations profondes du rappeur. Une chose est sûre pour « Look at me! » (« Regardez-moi! ») : s’il comptait susciter la discussion autour de ses productions, c’est réussi.

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