Calendrier de l'Avent 24/25 : l'extension Chrome qui garde le secret du Père Noël
"C'est un terme à la fois sexiste et raciste. Pour moi, c'est comme le mot 'négresse' ". Une des intervenantes du documentaire d'Ilham Maad.
"La beurette c'est celle qui va à l'école pendant que son frère fait des roues arrière en bas des bâtiments".Aujourd'hui, le terme est tellement utilisé chez les 12/25 ans qu'il pourrait presque passer pour un qualificatif banal et faire oublier son caractère sexiste et raciste. YouTubeurs, rappeurs et même représentants médiatiques s'y mettent. Lors d'une interview sur France 2 en septembre 2015, l'ancien directeur de la rédaction du journal L'Express, Christophe Barbier, qualifiait Rachida Dati de "beurette".
"À chaque fois qu'on envoyait des soldats français au Maghreb, dans leurs missives pour essayer de (les) convaincre, tu trouvais : 'venez en Algérie, venez au Maroc, il y a des terres et des femmes...' Ça veut dire que la femme maghrébine est le prolongement des terres à coloniser."Wissale Achargui, universitaire et intervenante dans le documentaire audio d'Ilham Maad évoque la popularité récente du mot "beurette" dans les requêtes des sites pornographiques : "il y a une espèce de glissement sémantique dans les années 2000 au moment du boum du porno, avec une reprise des narrations traditionnelles du XVIIIème/XIXème siècle. Tout un récit autour de la jeune femme maghrébine hyper sexualisée. C'est un peu la "lolita" inaccessible du fait qu'elle était dominée par son père et par son frère". Si le sujet vous intéresse, vous pouvez lire la tribune "Ne m’appelez plus jamais beurette" écrite par la journaliste Faïza Zerouala ici. Image à la Une : "Orientale" de Paul Antoine de la Boulaye.