LE SON DU JOUR : PNL, "Porte de Mesrine"
Le Japon a des taux de criminalité exceptionnellement bas. Mais il possède un système judiciaire au fonctionnement obscur.
"L’accès à un avocat est, en plus, limité lors de ces détentions arbitraires. En théorie, les suspects ont le droit de garder le silence, mais en pratique, les procureurs considèrent le silence comme une preuve de culpabilité.La justice fait donc pression sur la police afin d’obtenir des aveux, et en 23 jours, forcément, vous avez le temps d’en faire craquer plus d’un.
Les enquêteurs jettent les tables sur les suspects ou crient dans les oreilles. Les interrogatoires peuvent durer jusqu’à huit heures ou plus. On les empêche de dormir. Peu de personnes peuvent résister à un tel traitement.‘Ne pas pouvoir dormir était le plus difficile pour moi', explique Kazuo Ishikawa, qui a été détenu pendant 30 jours avant d’avouer un crime qu’il n’avait pas commis, en signant une déposition qu’il ne pouvait même pas lire (il était illettré, à l’époque). Il a passé 32 ans en prison, et se bat encore aujourd’hui pour être innocenté." Autrement dit, le système pénal au Japon est conçu pour recueillir le plus d’aveux possible. Selon The Economist, ces personnes confesseraient des crimes qu’ils n’ont pas commis dans l’espoir d’obtenir une peine plus clémente ou d’arrêter ces interrogatoires inhumains. Le magazine britannique explique aussi que 99,8% des poursuites se terminent par un verdict de culpabilité. Certes, le Japon peut se vanter de ses statistiques impressionnantes en terme de criminalité, pour autant, son système judiciaire reste anti-démocratique.