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Société
Par Charlotte Vautier

Un jeune Syrien nommé « journaliste de l’année » par Reporters Sans Frontières

Le journaliste syrien indépendant Hadi Abdullah a été choisi par Reporters Sans Frontières pour porter le titre de « journaliste de l’année ». Depuis 25 ans, le Prix Reporters Sans Frontières-TV5 Monde pour la Liberté de la Presse récompense chaque année les journalistes du monde entier “à raison de leur engagement en faveur de la liberté de l’information et du courage dont ils ont fait preuve pour exercer leur métier“. La remise de prix, à laquelle le reporter ne pourra pas assister, se tient à Strasbourg ce mardi 8 novembre au Forum mondial de la démocratie.

Le journaliste Hadi Abdullah lauréat du prix RSF 2016 de "journaliste de l'année"

Le journaliste Hadi Abdullah à Alep, en Syrie. 

Graffiti "La liberté" pris en photo à Idleb, ville de Syrie

Graffiti signifiant « La liberté » pris en photo à Idleb, ville de Syrie

Le caméraman Khaled al-Issa, un rebel et le journaliste Hadi Abdullah au sommet de la montagne Turkmen, qui borde la frontière Turque, dans la région de Lattaquié en Syrie.

Le caméraman Khaled al-Issa, un rebelle et le journaliste Hadi Abdullah au sommet de la montagne Turkmen, qui borde la frontière Turque, dans la région de Lattaquié en Syrie.

À 29 ans, Hadi Abdullah ne manque ni de courage, ni de convictions. Il couvre les conflits de son pays dans des zones dangereuses où « plus aucun journaliste occidental ne se risque pour filmer et interroger des acteurs de la société civile », indique RSF dans un communiqué de presse. En 2011, alors qu’il est étudiant infirmier, il délaisse l’école pour « témoigner des horreurs subies par la population syrienne« .

Enlevé en janvier dernier par l’organisation terroriste Al-Nosra, Hadi Abdullah a échappé plusieurs fois à la mort. En juin, une bombe artisanale le blessait gravement, emportant son caméraman Khaled al-Issa.

Malgré cette exposition quotidienne, Hadi Abdullah continue de raconter la guerre en Syrie au plus près. Il est aujourd’hui une source d’information précieuse pour les médias occidentaux et est suivi par presque un demi-million de personnes sur son compte Twitter, majoritairement rédigé en arabe.

Hadi Abdullah et son caméraman Khaled al-Issa dans la banlieue d'Alep après sa libération temporaire

Hadi Abdullah et son caméraman Khaled al-Issa dans la banlieue d’Alep après sa libération temporaire. Khaled al-Issa sera victime d’une bombe artisanale peu de temps après. 

Dans une autre catégorie, RSF a décerné le prix du « média de l’année » à 64Tianwang, un site d’actualité chinois traqué par les autorités. Le Parti est allé jusqu’à « enlever » cinq des journalistes du site web qui couvraient alors le G20 à Hangzhou en septembre dernier. Toujours en Chine, dans la catégorie « journaliste-citoyen« , Lu Yu yu et Li Tingyu, un couple de militants, remportent le troisième prix. Ils ont été choisis par RSF pour leur blog qui « constitue un thermomètre inédit et hautement sensible de la colère sociale en Chine, l’un des sujets les plus tabous pour le Parti Communiste Chinois« . Le couple risque aujourd’hui une lourde peine de prison.

“Nous sommes très heureux de décerner le prix à des journalistes et des médias qui se sont illustrés par leur professionnalisme et leur courage, dans des pays où le journalisme s’exerce bien souvent au péril de sa vie » souligne Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans Frontières. Au classement mondial 2016 de la liberté de la presse, qui analyse 180 pays, la Syrie est à la 177ème position, et la Chine à la 176ème – juste devant le Turkménistan, la Corée du Nord et l’Érythrée. La France est 45ème.

Toutes les photographies sont issues du compte Instagram de Hadi Abdullah / @hadi.abdulah.

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