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Par Wail El Azrak

QUI ES-TU… Nikodem

Nikodem est un réalisateur français de courts-métrages. Très engagé dans le secteur associatif, il s'implique notamment dans la rencontre entre les jeunes de banlieues et le cinéma. Récemment, il a été nommé dans plusieurs festivals spécialisés : à cette occasion, Clique est allé à sa rencontre.

Peux-tu te présenter?
Je m’appelle Nikodem, j’ai 36 ans et je suis d’origine polonaise. Je viens de Fontenay-sous-Bois dans le 94. J’ai touché à l’univers du court-métrage pour la première fois de ma vie dans le cadre de mon baccalauréat. Depuis, cette passion fait partie intégrante de ma vie.

Peux-tu justement nous raconter un peu ta vie?
Après avoir quitté assez vite les bancs de la fac, j’ai préféré me lancer dans le social. En 1998, j’ai créé l’association « Résister Insister Persister« ,à Fontenay-Sous-Bois. Le but de cette première association était la promotion de la culture hip-hop. Elle a grandi et s’est développée, oeuvrant aujourd’hui dans les secteurs de l’enfance, la jeunesse, les chantiers humanitaires et les actions sociales.

En 2009, j’ai monté l’association « Vidéo Graphic », dans le but de proposer aux jeunes de quartiers de réaliser des films.

C’est avec « Vidéo Graphic » que j’ai mis en place le projet « Vizavi ». Mon parcours c’est une quarantaine de clips et 10 courts-métrages. Comme je suis en indépendant, pour financer tout ça, j’ai dû me diversifier et faire de la captation de concerts, par exemple.

NKDM Vizavi

Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton Projet « Vizavi »?
C’est une websérie de courts-métrage qui explore des cheminement psychologiques. Ça parle de la solitude et des relations humaines en milieux urbain. Les deux premiers ont été tourné avec de petits moyens. Au fil du temps, on a pu créer une équipe. J’en ai tourné 10 sur deux ans et demi. Ce que j’essaye d’apporter ici, c’est une ambiance, une mise en scène, un état d’esprit, à la façon de Creepshow, de Georges A. Romero. À chaque épisode, on voit un personnage différent évoluer dans une situation différente, mais toujours en rapport à la froideur du milieu. Le décor est mon personnage principal. Ensuite, la ligne de conduite de l’histoire, c’est le spectateur qui se la fait. Je lui propose aussi d’imaginer sa propre fin, avec toutes le ambiguïtés que je laisse.

Comment t’es venu  ta websérie « Vizavi »?
J’ai réalisé mon premier court-métrage à 17 ans : Le Vil Et Méchant Crocodile. C’est ce qui m’a fait basculer. La série de courts-métrage du projet « Vizavi », c’est un peu un retour à mes premières amours. Ce projet s’inscrit dans une continuité par rapport à ce que je connais et l’identité culturelle qui m’a fait grandir. Ce que je veux dire par là, c’est que j’ai grandi en banlieue, j’ai fait de l’associatif, donc j’ai été confronté à des choses sombres. C’est ce qu’on peut ressentir dans mon projet.

Ma mère était peintre. Son style de prédilection était l’art abstrait. C’est un peu pareil avec « Vizavi » : je reste dans le flou. Je fais réfléchir mes spectateurs.

 

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Quelle place tient le cinéma dans ton quotidien?
J’imagine des scénarios partout dans mon quotidien. Tu peux t’en rendre compte en visionnant le premier épisode de « Vizavi », « Monologue ». Ce court-métrage est en quelque sorte un écho, un constat de ce qu’on peut voir au quotidien. Pour faire la manche, il faut vraiment beaucoup de courage. Ça veut dire que tu es au plus bas de ta vie pour en arriver là. Tu dois sûrement ruminer ton monologue avant de rentrer dans la rame de wagon.

Il faut que la personne soit captive et surprise. « Vizavi », c’est la réaction des sens. L’émotionnel tient une part très importante, plus que la réflexion.

« Terminus » et « Mauvais Rêve » ont été sélectionné dans certains festivals. Pourrais-tu me dire ce que ça représente pour toi?
Ça me tient énormément à coeur. Surtout pour l’épisode Terminus. C’est un peu mon petit thriller. Il n’y a pas vraiment de texte, c’est surtout l’esthétique et l’adrénaline qui priment. Je suis vraiment heureux, ce sont mes épisodes les plus aboutis. Mauvais Rêve a été sélectionné au festival « Prototype Vidéo » à Paris. Terminus a quant à lui été sélectionné au festival « Les Clayes Du Cinéma » dont le président du Jury est Jean Claude Flamand Barny, le réalisateur de Nèg Maron et directeur de casting du film La Haine. Avant ça, j’ai reçu quelques récompenses. Terminus a remporté le prix de la réalisation au « Chelles Battle Vidéo » en 2014, ainsi que le même prix au festival « Banlieues Art » de Vitry en 2015.

Quels sont tes projets?
Je veux continuer à proposer des choses atypiques. Je fais un maximum de projections sur Paris et j’essaye de faire distribuer le projet « Vizavi ». Ayant un univers plutôt cru et hybride, on verra sur quoi cela va aboutir. J’aimerais étendre l’univers de « Terminus » et continuer à développer cette épisode en un format plus long. Maintenant le problème, c’est le financement. Donc je démarche le plus possible pour faire évoluer le projet.

Il faut que je fasse le tri entre ceux qui te promettent la Lune, ceux qui ont la fusée et ceux qui n’ont rien.

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