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Arts
Par Mouloud Achour

QUI ES-TU… Laura Domenge, humoriste

Rencontre à quelques heures de la première de son spectacle, à l'Olympia.

Il paraît que tu as commencé hyper tôt ?
Oui, j’ai commencé dans la Compagnie des Sales Gosses quand j’avais dix ans. C’est une compagnie de théâtre professionnelle pour enfants, et complètement par hasard je pensais m’inscrire à leur cours de théâtre et en fait j’ai été prise pour leur spectacle pro pendant 3 ans.

Donc de 10 à 13 ans, tu es dans le spectacle ?
Voilà, à Bobino et en tournée aux États-Unis, à Washington, dans un festival international d’enfants. Et c’était la folie, parce que j’ai raté ma rentrée de 5e pour aller jouer à Washington devant 3 000 personnes en plein air…

Donc tu as raté Thalès et Pythagore…
Exact, et en septembre j’ai dû tout rattraper, j’avais pas de potes, c’était l’enfer !

Tu as eu des potes depuis ?
Oui, depuis ça va, je me suis fait des potes !

Tu as gardé des potes de cette époque, de l’époque où tu étais comédienne ?
De quand j’étais comédienne ? Mais je crois que je le suis encore !

De quand tu étais enfant-comédienne…
Oui oui, bien sûr. J’ai carrément gardé beaucoup beaucoup de gens des Sales Gosses. Même les directeurs de la compagnie seront là ce soir… Je suis une fidèle moi, quand j’aime une fois j’aime pour toujours.

Capture d’écran 2015-07-10 à 16.31.16

Je reviens sur cette histoire d’enfant-acteur. Est-ce que quand tu es en Amérique et que tu es enfant-acteur, c’est comme dans la série Mini-Miss, avec plein d’enfants qui sont déjà control freaks, déjà hyper-pros ?
Non je ne pense pas. C’était un festival international, les Chinois ont une discipline de malade, c’était trop bizarre, ils restaient vraiment entre eux, ils ne mangeaient pas les mêmes trucs que nous… Pour le coup, c’était millimétré alors que nous on était vraiment des gamins et on foutait le bordel dans le Hilton, on n’arrêtait pas. Après sur scène on essayait d’assurer, mais on nous a vraiment préservés.

Donc il n’y avait pas ce truc de l’enfant-star ?
Non, parce que le deal c’était que si on chutait notre moyenne scolaire, on était viré. Donc il fallait assurer dans les deux, du coup on se faisait autant engueuler quand on avait 8/20 que quand on loupait quelques chose sur scène.

Miley Cyrus était un enfant-star, elle est partie en c*.
Oui mais bon c’est les États-Unis, en France faut pas déconner quand même, on est tranquille.

Donc tu t’es jamais dit « Je vais me mettre à poil sur une boule et voir ce que ça donne » ?
Non non pas encore écoute, on en reparle dans 5 ans !

Comment est-ce que tu t’es dit « Je vais passer en mode monter sur une scène et faire un spectacle comique » ?
Un one-woman-show ? Complètement par hasard en fait, quand j’avais 20-22 ans je jouais dans un spectacle dans lequel je jouais une dizaine de personnages. C’est un professeur qui m’a conseillé de faire du « one », moi je n’y avais pas trop pensé. On a commencé à écrire comme ça, pour se marrer, et finalement on a joué 20 minutes, puis une heure, puis c’est parti comme ça. Je n’ai pas trop trop calculé le truc, mais c’est vrai que ça répondait à pas mal d’envies que j’avais parce que j’écris, je mets en scène aussi, et pour une fois, j’ai pu m’écrire les rôles que j’avais envie de jouer.

D’une manière générale, je trouve qu’on est assez limitées dans la distribution, les nanas. On a souvent un rôle de nana, d’ailleurs, au sens cliché du truc.

Le second rôle, ou le faire-valoir du premier rôle masculin.
Je trouve. Là, tout d’un coup, je pouvais faire tout ce que je voulais, écrire des rôles qu’on pourrait écrire à des mecs. Des rôles cash, cinglants, où on n’est pas obligée de rester jolie. C’est important.

J’ai l’impression qu’en France il y a une génération de comiques qui passe son temps à calquer ce qui se fait aux USA. Dans le stand-up, dans l’écriture, dans les séries. Est-ce que ça fait partie de tes influences ?
Pas du tout. Moi, mon influence, c’est le spectacle et le goût du spectacle. Et il se trouve que j’ai dû me documenter sur le « one » pour comprendre un peu les codes d’écriture. Et encore, je me rends compte que plus je continue plus je m’en éloigne en fait. Vraiment, la seule influence qu’on peut avoir, c’est de partir de nous. Je ne crois pas trop à ce truc de la forme, de devoir coller à ce qui se fait aux États-Unis.

Comment gères-tu le passage de la troupe à celui du moment où tu es seule sur scène à assumer le rire – ou pas ? Comment gères-tu le tempo comique, savoir quand placer tes vannes… Est-ce que c’est quelque chose que tu as dû apprendre par rapport à ce que tu faisais avant ?
Quand tu testes plusieurs fois, ça vient au bout d’un moment. C’est vraiment une histoire de « se faire le cuir » en fait. Plus on joue un sketch, plus on comprend quand le public va réagir, pas forcément rire d’ailleurs, parfois c’est des « oooh » ou des « argh », ou il applaudit, et là on marque un petit temps. Ça se construit petit à petit. Moi, ça fait deux ans que je rode dans des petites salles. Devant 2000 personnes comme ce soir ça peut complètement changer. Mais je pense qu’il faut essayer d’être le plus présent possible, ici et maintenant, et ne pas prendre d’habitudes. 

C’est quoi pour toi, être hyper présent ?
Être là, ici et maintenant. Limite dire « ciao » à tout ce que tu as répété avant, si les choses ne se passent pas comme tu pensais qu’elles allaient se passer. Peut-être que c’est pas vrai, en tout cas moi je le vois comme ça.

Il y a Floresti, Bérengère Krief…Qui d’autre apprécies-tu dans les one-woman show ?
Julie Ferrier. Ça s’appelle « one woman show » parce qu’elle est seule sur scène, mais pour moi c’est presque du clown, ce qu’elle fait. C’est top parce que c’est très poétique, et c’est quand même drôle. Elle transmet une histoire, une émotion, et elle nous ouvre les portes de l’imaginaire. Elle s’extrait un peu du quotidien, ce que j’aime bien. Sinon Zouc. Voilà, dans ce qui me fait le plus rêver, je pense qu’il y a Julie Ferrier. Je ne dis pas que les autres c’est pas bien, pas du tout hein.

Est-ce que tu te vois encore diriger des troupes, monter des pièces ?
Ouais, j’aimerais continuer à diversifier mon activité de comédienne. Je joue aussi dans des spectacle assez engagés, et j’aimerais continuer ça.

Je t’ai vue dans des sketches aussi, sur le web… Tu veux continuer, en-dehors du spectacle, à avoir tes propres trucs à toi ?
Ouais, avec WonderFools. Là c’est un hasard que je me retrouve à faire un one-woman-show. En vrai, je suis seule sur scène mais je ne suis pas seule. J’ai un co-auteur, et je ne demande qu’à agrandir l’équipe et pour le moment, ce que j’aime bien dans les vidéos que j’ai tournées c’est que c’est un crew que j’ai rejoint, et je veux continuer à avancer en crew je crois. Donc je ne verrais pas d’intérêt à tourner mes propres vidéos. Mais m’entourer encore plus, avec plaisir.

Donc c’est qui, ta clique ?
Il y a plein de gens. Christian Lucas, cet ancien prof de théâtre avec qui j’ai co-écrit le spectacle, il l’a mis en scène également. Vincent Steinbach, avec qui j’ai commencé le théâtre quand on avait 12 ans et qui est resté dans ma bande. C’est un metteur en scène de talent qui nous a rejoints, là, pour l’assistanat à la mise en scène. L’équipe de WonderFools, Ugo Marchand, Manu Gandon, tout ça… Donc voilà, j’oublie des noms, mais ces gens sont avant tout très très humains, donc très très marrants, donc très très humains. C’est cette détente-là que j’aimerais réussir à garder dans ce que je fais. Quand t’es sérieux, c’est plus très drôle.

Qu’est-ce que tu écoutes comme musique ? 
Alors vraiment, ça va choquer ! C’est horrible parce que la plupart de mes potes sont musiciens, et ils sont désespérés par ce que j’écoute. Mais j’étais une grande fan de Mylène Farmer… Toi aussi ?! Il ne le dit pas, il le mime !

Si, si, je le dis ! Un jour je suis même allé dans une émission avec un T-shirt « I love Mylène ». Je suis même allé au concert.
Trop bien. Moi je suis une fan absolue, dans ses spectacles elle est incroyable. Et surtout, les fins de spectacle sont incroyable. Si tu viens voir le mien ce soir, tu verras la petite dédicace. J’adore.

Quel morceau ?
Oh la la, c’est horrible de n’en choisir qu’un. On va dire « Sans Logique », tu la connais celle-là ? C’est une vieille, des années 90 :

Sur le côté dualité, aussi bien satanique qu’angélique, j’aime bien. Ou « Désenchantée », ça reste un hymne de fou. Donc voilà, sinon j’écoute les Beatles….

Quel morceau ?
« I’ll Follow The Sun ». J’adore écouter nostalgie en fait, les vieux tubes. Et les Chedid… Papa, les frères et soeurs, tout le monde.

Et un troisième morceau dans ta playlist?
« Je suis moi », de Nach.

Question relou : qu’est-ce que je peux te souhaiter de cool pour ce soir ?
Ah, ben dis-moi merde.

Merde.
Je prends !

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