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Société

Leur bâtiment porte le nom d’un leader du Ku Klux Klan : des étudiants veulent le rebaptiser « Harper Lee »

Troquer le nom d’une rue ou d’un bâtiment pour un autre : sur le papier, cela n’a rien de très crucial. Mais dans les faits, ces modifications revêtent une symbolique particulière, souvent à forte charge politique. On pense au conseiller UMP Jérôme Dubus qui, en 2013, rêvait d’une rue ‘Margaret Thatcher‘. Ou au cas de Robert Ménard, élu Front national de Béziers, qui s’est attellé à la tache en avril dernier : il espérait que la ‘rue du 19 mars 1962’ devienne la ‘rue du commandant de Hélie Denoix de Saint-Marc’, du nom de ce militant pro-Algérie française.

Outre-Atlantique, la question vient à nouveau d’être soulevée, le 19 février dernier.

Une étudiante de l’Université d’Alabama, aux États-Unis, a lancé une pétition pour qu’un des bâtiments de son campus perde le nom de John Tyler Morgan, membre leader du Klu Klux Klan et ségrégationniste, au profit de celui d’Harper Lee, décédée le jour-même.

Harper Lee, auteure du célèbre roman « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » (Prix Pulitzer en 1961), était une ancienne élève de l’université et un symbole de lutte pour l’égalité raciale. Son livre, raconte l’histoire d’une enfant, et sa vision de la société raciste qui l’entoure. Elle était aussi une grande amie du célèbre Truman Capote. Ce 24 février, la pétition en son honneur comptait 2578 signataires.

Cette initiative s’insère dans un mouvement plus large, comme le note le site américain Vox.

Depuis quelques mois, aux États-Unis, des acteurs de la société civile, associations ou simples citoyens, s’attaquent aux symboles de l’esclavage qui subsistent depuis son abolition.

À Yale, l’une des universités les plus prestigieuses du pays, certaines résidences portent le nom de John C. Calhoun, vice-président d’Amérique et défenseur de l’esclavagisme au XIXème siècle. L’Université du Mississipi, quant à elle, n’avait aucun scrupule à lever le drapeau des Confédérés (la « Confédération », qui réunissait 11 États du sud pendant le Guerre de Sécession entre 1861 et 1865, soutenait le maintient de l’esclavage).

Suite à plusieurs manifestations, le drapeau à été retiré au Mississippi et les portraits de John C. Calhoun ne trônent plus à Yale. La question du nom des résidences sera jugé et une décision va être prise dans les mois qui suivent.

Certains, pour autant, jugent qu’effacer ce genre de traces historiques est inutile, voire dangereux. Ils proposent plutôt de conserver les vestiges des heures sombres de l’histoire américaine, et d’en ajouter d’autres, plus positifs et adéquats avec notre temps.

Le rappeur Meek Mill s’était exprimé sur cette question l’été dernier, alors qu’en Géorgie,  une pétition avait été lancée pour que le groupe Outkast soit gravé dans le granit à côté des trois « héros » de la confédération sur la Stone Mountain, puisqu’eux aussi sont originaires de Géorgie. Selon lui, faire coexister les symboles est un geste plus fort, plus pertinent, que leur éradication – même partielle  :

« Je crois qu’il est important de reconnaître l’histoire et l’héritage de tous les Géorgiens » affirmait-il à l’époque. « Les sculptures de Davis, Lee et Jackson sur la Stone Mountain ne représentent qu’un petit – et regrettable moment de l’Historie de notre État. Il est grand temps d’ajouter un peu de notre histoire et de notre culture à ce monument ».

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