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Société

Le magazine National Geographic fait amende honorable et reconnaît avoir publié des reportages racistes

« Il est possible de dire qu’un magazine peut ouvrir les yeux des gens en même temps qu’il les ferme. » 

C’est, à notre connaissance, une première dans l’histoire du journalisme : à l’heure de la commémoration du 50e anniversaire de l’assassinat de Martin Luther King, le magazine National Geographic a décidé de faire un numéro spécial sur la notion de « race » mais, avant toute chose, « de faire son examen de conscience avant de considérer de faire celui des autres. »

Susan Goldberg, la rédactrice en chef actuelle de National Geographic, a donc demandé à un historien d’examiner la représentation des personnes de couleur dans les pages du magazine depuis sa création. Les résultats de ses recherches sont accablants et donnent aujourd’hui lieu à un article titré :

« Pendant des décennies, nos reportages étaient racistes. Pour nous en détacher, il nous faut le reconnaître. »

Dans cet article, le magazine revient sur plusieurs séries photographiques publiées au cours des dernières décennies, et démontre avec une humilité rare que le magazine a perpétué des valeurs colonialistes pendant toute une partie de son existence.

Par exemple, dans un article paru en 1916 sur l’Australie, les Aborigènes sont qualifiés de « sauvages » qui « se classent parmi les moins intelligents de tous les êtres humains ». Ou encore, en 1962, le photographe Frank Schreider montre aux hommes de l’île de Timor son appareil photo accompagné d’un texte du magazine qui, souvent, a publié des photos d’autochtones « non civilisés » fascinés par la technologie « civilisée » des Occidentaux, instillant des idées de hiérarchie entre les peuples.

Le National Geographic en profite pour relever également que dans deux ans, pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, moins d’un enfant sur deux sera Blanc et qu’il est donc sans doute temps de parler des conflits basés sur l’idée erronée de « races ». Ainsi, pour ce nouveau numéro d’avril, le magazine dévoile une couverture avec les sœurs jumelles Marcia et Millie Biggs en sous-titrant : « Blanche et noire : ces sœurs jumelles nous font reconsidérer tout ce que croyions savoir sur la notion de race ».

Il nous tarde de l’avoir entre les mains…

En attendant, on ne se lasse pas de scroller indéfiniment l’Instagram de National Geographic qui compte, de très loin, parmi nos préférés.

L’édito de Susan Goldberg en français est à lire ici.

Image à la une : Couverture du numéro d’avril 2018 de National Geographic

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