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Ernest ZacharevicSociété
Par Charlotte Vautier

Le street artist Vihls s’engage contre l’extinction des orangs-outans

Le collectif d’artistes Splash And Burn a invité l’artiste portugais Vhils à créer une fresque dans les rues de Medan, en Indonésie. Si son nom ne vous dit rien, vous avez néanmoins certainement déjà croisé l’une de ses œuvres dans la rue. Sa technique est très reconnaissable : il sculpte directement les façades des immeubles de façon à faire apparaître des images en bas-relief.

Davantage habitué à sculpter des visages humains, Vhils s’est cette fois aventuré à représenter un orang-outan, grand, majestueux… et sévère. Car ce n’est pas seulement pour décorer les rues que Vhils a représenté ce singe, mais surtout pour dénoncer sa disparition imminente.

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Fresque réalisée par Vhils © Alexandre Farto

D’où vient cette extinction ? 

Dans la forêt du nord de Sumatra, en Indonésie, une grande déforestation a commencé il y a quelques années à la faveur d’immenses récoltes d’huile de palme – celle qui se trouve notamment dans le Nutella. Les populations locales s’en trouvent fortement déstabilisées et la faune cruellement fragilisée. Un des exemples les plus frappants est le cas de l’orang-outan Tapanuli, une espèce de singe découverte en novembre 2017 dans cette forêt : il ne reste plus que 800 spécimens dans le monde. Obligés de quitter leur territoire, ces orangs-outans se meurent petit à petit. C’est ce qu’a décidé de dénoncer Vhils à travers cette fresque.

« La fresque vise à porter ce problème sur la place publique et à dénoncer la corruption autour de cette industrie pour qu’il y ait une prise de conscience des consommateurs », explique Vihls sur son site web.

En plus d’interpeller les grands producteurs d’huile de palme comme Cargill ou Unigra, le collectif Splash And Burn veut donc parallèlement entamer une prise de conscience chez les consommateurs : lorsque nous consommons un produit, nous sommes aussi responsables de ce qu’il se passe dans le pays qui l’exporte. Dans l’industrie agro-alimentaire, l’huile de palme est la plus prisée, devant l’huile de soja ou l’huile de colza. En 2012, nous en avons consommé 52 millions de tonnes, soit 28% de la consommation mondiale d’huiles et de graisses.

« Il revient aux activistes et aux artistes de sensibiliser les gens aux problèmes que crée la mondialisation. Cela étant dit, je pense que c’est une nouvelle boite de Pandore, c’est difficile à arrêter » explique Vihls sur le site de Splash and Burn. Il continue : « la seule chose que l’on puisse vraiment faire maintenant, c’est agir contre le côté obscur de la mondialisation, ce qui est vraiment la raison pour laquelle nous sommes ici, à faire du ‘splash and burn ». 

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Un orang-outan Tapanuli, espèce très menacée © Andrew Walmsley

L’offre et la demande, on connaît le principe… Plus le consommateur achète des produits contenant de l’huile de palme – souvent sans le savoir – plus les industries en produiront, et plus la déforestation progressera. D’ailleurs, elle est déjà bien entamée. D’après le WWF, douze millions d’hectares de terre sont devenus des palmeraies, soit l’équivalent du tiers de l’Allemagne. Le chiffre que l’ONG dévoile ensuite est effarant :

90% des forêts d’Indonésie, de Malaisie, de Bornéo et de Sumatra ont été décimées…

Ce n’est pas la première fois que Splash And Burn dénonce la production nocive d’huile de palme. En janvier dernier, le collectif avait fait appel à l’artiste Ernest Zacharevic, qui avait créé un gigantesque SOS en sculptant dans la palmeraie.

Œuvre réalisée par Ernest Zacharevic dans une palmeraie en Indonésie
© All Is Amazing

Pour plus de renseignements à propos de l’action de Splash And Burn, cliquez sur ce lien ou allez faire un tour sur leur compte Instagram.

Image à la Une : Fresque réalisée par Vhils © Ernest Zacharevic

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