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FutureMusique
Par Ilyass Malki

Passé, présent, Future.

Future a survolé l’année 2015, loin devant tout le monde. Il l’a survolée sans trop s’en rendre compte, caché derrière ses lunettes de soleil, ramassant encore d’une longue soirée qui semble avoir duré des années. Perdu entre ses pensées noires et la joie d’avoir réussi, le rappeur du Sud a pourtant été hyperactif. Trois mixtapes – « Beast Mode », « 56 Nights » et le projet « What a Time to Be Alive » avec Drake – et un album, « DS2 ». Une éthique professionnelle impressionnante qui a toujours fait partie du personnage. Depuis 2010 et ses débuts avec “1000″, le rappeur produit en quantité.

De mixtapes en albums, il s’est cherché, s’est contredit, et sans jamais s’être vraiment ramassé, s’est déçu.

Mais ces tâtonnements font désormais partie du passé : aujourd’hui, Future a son identité. Complexe, sensible, triste, parfois un peu vaine, mais toujours résolue à aller de l’avant, même sans y croire.

Nayvadius DeMun Wilburn s’est réveillé, et chante avec la pâteuse de la veille. Il a besoin de se soigner, alors pour faire passer le lean, il s’éclate un paquet de médicaments sur ordonnance. Tout y passe, mais rien ne semble calmer la douleur. Alors il chante. Future est avant tout un rappeur sensible, qui passe son temps à aboyer sa peine sur des morceaux tous plus fragiles les uns que les autres.

La sensibilité masculine imprègne le hip-hop, c’est devenu une école.

Bien sûr le phénomène n’est pas nouveau, mais semble avoir explosé ces dernières années, jusqu’à atteindre le rap français. Future est parfait quand il reste là, niché dans ses peines. Quand il aboie ses déceptions, la bouche anesthésiée.

Future a failli être une pop star. Peut-être en avait-il envie. Après la sortie de « Pluto », ses singles se sont installés en haut des ventes. Il a collaboré avec Rihanna, le grand public l’a très vite accepté comme nouvelle figure dans la scène hip hop. Mais tout a changé à la fin 2014. Après s’être séparé de Ciara, il sort « Monster », mixtape absurde et fascinante. Une réponse violente en un sens à sa période love-songs et à la déception pour ses fans qu’a pu être le succès d' »Honest », sorti plus tôt dans l’année.

C’est peut-être à ce moment que le rappeur opère le tournant le plus important de sa carrière, et prépare son année 2015.

Son alter-ego monstrueux prend le pas, amer. Il termine sa trilogie de mixtape tôt dans l’année avec « Beast Mode » et « 56 nights », qui inspireront nombre de productions. Ses hooks envahissent l’internet, deviennent des memes sur Vine. C’est le #FutureHive, l’allégeance jurée d’une horde de fans. L’année se poursuit sans baisse de régime, et après l’excellent « DS2 », la collaboration avec Drake achève de couronner le roi d’Atlanta.

Qui reste-t-il en haut de la pyramide en 2015 ? Drake a dominé commercialement, est devenu une idée vague, une icône vivante. Young Thug a dominé l’avant-garde, et continue à repousser les limites du genre. Kendrick Lamar a écrit l’album le plus intelligent depuis longtemps, et rappe désormais pour l’Histoire. Et puis il y a Future. Accompli, commercial, sincère. Future qui se hisse dans le top des albums les plus vendus de l’année aux États-Unis, Future qui n’en a pas fini et prépare déjà la suite. Et heureusement.

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